Je crée ce sujet à la suite de deux articles parus ces deux derniers jours, et qui témoignent de faits qui m'ont passablement agacé. Pourront s'y ajouter à l'avenir les cas similaires qui, j'en suis sûr, ne manqueront pas de venir dégrader davantage encore ce qui est, à la base, un jeu.
Honte au club de Tyrosse, et honte à la (grosse) commission de discipline de la LNR.
1. Espoirs Nationaux : la colère de La Seyne, éliminée sur tapis vert
Malgré leur victoire contre Tyrosse en quarts de finale (15-11), les Espoirs Nationaux de La Seyne ont vu leur rêve brisé par une réclamation déposée par les dirigeants de Tyrosse en profitant d’un flou du règlement, ce que le manager des jeunes varois Marc Andreu ne pouvait que déplorer.
Victorieux sur le terrain de Tyrosse en quarts de finale des Espoirs Nationaux (15-11), les joueurs de La Seyne ne verront pas les demi-finales. En raison ? Une réclamation déposée par les dirigeants landais au sujet de la participation à la rencontre du pilier Yan Arnold (qui avait effectué plus de la moitié de la saison avec l’équipe première du club varois), examinée mardi matin et jugée recevable par la FFR, au point de rendre le gain du match aux Tyrossais. Logique ? Si l’on s’en réfère aux précédents de ces dernières saisons, probablement. Mais ce qui rend la pilule particulièrement amère dans le camp varois, c’est que ceux-ci ont commis leur "erreur" de bonne foi, les règlements au sujet des Espoirs nationaux étant particulièrement sujets à interprétation.
"En début de saison, chaque club reçoit un cahier de compétition qui explique toutes les règles lors de la phase qualificative et les règles lors des phases finales, nous expliquait l’ancien ailier international Marc Andreu, manager des jeunes Seynois. Dans ce cahier, il est stipulé que les joueurs hors d’âge (ayant plus de 23 ans, NDLR) doivent avoir effectué plus de 10 feuilles de matchs en espoirs pour pouvoir disputer les phases finales. Mais il ne mentionne aucun cas particulier pour les joueurs « dans l’âge », et c’est pour cela que nous avons aligné notre joueur, qui a 22 ans. Voyant cela, le club de Tyrosse a fait valoir un article du règlement général de la FFR (article 320.2). Le problème, c’est que le cahier que nous avions reçu en début de saison ne faisant aucune référence a cet article-là..."
Andreu : "Ce manque d’esprit sportif me désole"
Nul n’est censé ignorer la loi, bien sûr. Le hic ? Il est que nul n’est censé ignorer qu’un match de rugby, fut-il de phases finales, peut aussi se dérouler dans un certain fair-play). Les Varois ayant ici le sentiment de s’être fait prendre en traître par les Tyrossais dont le président, par ailleurs président de la commission fédérale des compétitions, connaissait probablement mieux le règlement que les adversaires.
"Ce qui me désole, c’est ce manque d’esprit sportif, déplorait Andreu. Pour vous donner un exemple qui s’est déroulé le même week-end, il y a eu exactement le même cas de figure avec un joueur de Dijon, qui affrontait Floirac. Le club de Floirac a signalé à ses adversaires avant le match qu’il avait un doute quant à la participation d’un joueur adverse, et les Dijonnais ont pu le retirer au dernier moment de la feuille de match. Si les dirigeants de Tyrosse l’avaient fait avec nous, nous aurions nous aussi changé de joueur, et tout se serait réglé sur le terrain… Mais voilà, ils ont préféré ne rien dire, pour pouvoir déposer réclamation en cas de défaite. Cela me pose un problème d’éthique, franchement. On ne fait que parler de valeurs dans le rugby, et les clubs amateurs sont composés de bénévoles, non pas de juristes ou d’avocats. Il n’y avait aucune volonté de tricher de notre part, il s’agissait juste d’une méconnaissance du règlement. Aujourd’hui, j’ai des joueurs de moins de 23 ans qui sont dévastés parce qu’ils ne pourront pas défendre en demi-finale la place qu’ils avaient gagné sur le terrain, et un dirigeant bénévole au fond du seau, qui a envie de tout jeter. Et moi, je suis juste ravagé pour eux. Je me dis juste que nos dirigeants devraient se pencher un peu plus sur la clarté de leurs règlements plutôt que songer à s’empiffrer de petits fours." Voilà qui est dit...
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2. Pro D2 - Mont-de-Marsan condamné à une amende de 10 000 euros après la haie d'honneur pour Julien Cabannes
La commission de discipline de la LNR a condamné le club de Mont-de-Marsan, qualifié pour les demi-finales de Pro D2, à payer une amende de 10 000 euros après la haie d'honneur réservée à Julien Cabannes lors du dernier match de la phase régulière face à Rouen.
Le club de Mont-de-Marsan, qualifié pour les demi-finales de Pro D2, a été condamné par la commission de discipline de la LNR à payer une amende de 10 000 euros après la haie d'honneur pour Julien Cabannes lors de la dernière journée de championnat face à Rouen.
"Le Stade montois a été reconnu responsable de "non-respect de la réglementation en matière d'animation et/ou de l'horaire de coup d'envoi", justifie la commission de discipline de la LNR. Mais quelle mouche a donc piqué les officiels et avec eux, la commission disciplinaire ? Une décision qui risque de faire parler, à raison, à une période où les valeurs du rugby sont trop souvent bafouées.
Une qualification en finale en ligne de mire
Rappelons les faits : alors que Mont-de-Marsan (déjà qualifié en barrage) affronte Rouen (déjà maintenu en Pro D2 et qui n'avait plus rien à jouer) lors de la 30e journée de championnat, les Montois dominent leur adversaire du soir (28-17), et à la 60e minute, le staff de Mont-de-Marsan décide de faire sortir Julien Cabannes, l'enfant du club qui joue son dernier match sous ses couleurs (il a disputé sept rencontres cette saison). L'ailier de 33 ans, présent au club depuis 27 ans, est l'âme de cette équipe. Les acteurs (des deux équipes !) s'interrompent pour alors former une haie d'honneur avec les staffs . Il faut dire que Julien Cabannes a passé presque trois décennies dans les Landes. Sous l'ovation de Bonifaca, et accompagné de ses deux petites filles, Julien Cabannes est très ému et remercie son stade, son club, ses entraîneurs et se voit honorer par ses pairs. L'image est belle à voir.
Seulement voilà, selon la LNR, ce moment a perturbé la sécurité, et surtout a fait prendre du retard à la rencontre. Patrick Milhet ne regrettait pas cette décision, bien au contraire : "J'assumerai quoi qu'il en soit. C'est abusif, où sont passés l'esprit et les valeurs du rugby ?" Convoqué au tribunal du burlesque, le club a donc été condamné à payer une amende de 10 000 euros, et si les règles sont faites pour être respectées, il est juste de se demander pourquoi cette lourde sanction ? En attendant, Mont-de-Marsan poursuit la préparation de sa demi-finale de Pro D2, samedi à 21h05 face à Grenoble.