Aller au contenu


Photo
- - - - -

Le miracle des Andes


  • Veuillez vous connecter pour répondre
3 réponses à ce sujet

#1 el landeno

el landeno

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 932 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 31 décembre 2023 - 16:33

La tragique épopée du « miracle des Andes » adaptée sur Netflix Jeudi sort sur Netflix « le Cercle des neiges », l'histoire tragique des rugbymen uruguayens des Old Christians qui avaient dû recourir à l'anthropophagie pour survivre à un accident d'avion en 1972. L'Équipe a rencontré l'un des survivants.

 

[/url]">http://o2pw.png
 
 

C'est un maillot comme les aime, un vieux maillot de rugby en coton épais. Il y a un trèfle brodé sur le coeur, l'emblème des Old Christians, club issu d'une école fondée par des missionnaires irlandais. On peut apprécier cette relique au 619 de la rue Rincon dans le coeur historique de Montevideo, dans le musée foutraque mais touchant consacré au vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya. L'un des événements qui ont marqué l'histoire de l'Uruguay.

 
 

Certainement aussi la plus forte histoire de rugby comme nous l'a confié Manuel Diana, troisième-ligne des Teros, qui vient de disputer la Coupe du monde en France. Le « miracle des Andes » concentre presque tous les sentiments humains, la solidarité, la peur, le courage, le dépassement de soi, l'héroïsme mais aussi les grands dilemmes de l'existence, le rapport à la mort, jusqu'à l'anthropophagie... Le musée retrace ce drame antique auquel 16 personnes ont survécu.

Fernando Parrado est l'une d'elles. Au printemps dernier, on l'a retrouvé un matin de grand soleil, au bar d'un bel hôtel, à Carrasco, cette banlieue chic de la capitale d'où a décollé, le 12 octobre 1972, le Fairchild FH-227... Et où il habite toujours. « Comme ceux qui ont survécu, dit-il, nous vivons tous à moins de 5 km les uns des autres... » Autour d'un café, il a bien voulu revenir sur cette épopée, objet déjà de 5 films dont des documentaires.

Mais rien encore à la mesure de cette histoire. Netflix l'a confiée à l'Espagnol Juan Antonio Bayona qui a réalisé un film réaliste et humain, le Cercle des neiges(voir par ailleurs)« C'est vraiment très réussi, confirme « Nando » qui y fait une discrète apparition. Les acteurs interprètent très bien nos rôles et le film rend vraiment compte de ce que l'on a vécu. » Fernando Parrado est l'un des grands héros du drame. Pourtant rien ne prédisposait le deuxième-ligne à ce rôle. « Je n'étais pas un leader dans l'âme, assure-t-il, et pourtant j'ai survécu en agissant pour le groupe dans l'une des plus incroyables aventures de survie humaine. Mais finalement, sur les maillots de rugby ne figurent pas les noms des joueurs. Chez nous non plus, personne n'avait plus d'importance qu'un autre... »

 
 
88948.jpg
 
Fernando Parrado, survivant du crash du vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya, raconte le « miracle des Andes ». (I. Colo/L'Équipe)

En ce mois d'octobre 1972, l'équipe de rugby des Old Christians, l'une des meilleures de l'Uruguay, s'en va disputer un match amical à Santiago, au Chili. La délégation comprend 45 personnes, les joueurs, des membres de leurs familles, des amis plus 5 membres d'équipage. Le mauvais temps les oblige à faire escale à Mendoza. Comme l'avion est loué à l'armée de l'air, ils ne peuvent rester plus de vingt-quatre heures en Argentine... Le pilote descend au sud pour prendre un passage à travers les Andes mais une erreur de navigation les projette contre une montagne. L'avion se brise, la carlingue glisse dans la pente et finit sa course freinée par la neige. Douze personnes ne survivent pas au crash. Les 33 autres sont alors prisonniers d'une zone perdue de la Cordillère, à quelque 3 600 m d'altitude...

« Les décisions que nous étions amenés à prendre ne concernaient pas notre travail, nos études ou notre vie personnelle mais notre existence »

Fernando Parrado, deuxième-ligne des Old Christians et survivant du crash

 
 
 

Dans les premiers instants, Marcelo Perez prend les choses en main. « Au début, Marcelo, notre capitaine sur le terrain, l'est resté. Imaginez la situation : un accident d'avion, des morts, des blessés, des gens qui hurlaient... Devoir gérer ça, à 22 ans, c'est inouï ! Il a tout mis en place, protégé la carlingue du froid, organisé la survie et nous a sauvés. » Au bout de plusieurs jours, les rescapés apprennent via une radio retrouvée dans les décombres que les recherches ont été abandonnées. Soit une mort presque certaine. « Marcelo s'est écroulé, raconte Nando. Il s'est senti responsable : c'est lui qui avait organisé le voyage. On lui a dit que ce n'était pas de sa faute mais la fatalité. C'est fou comment le cerveau fonctionne. Ce gars qui était un grand leader sur le terrain, dans la vie, à l'université, s'est effondré d'un coup. Il n'y avait plus alors de hiérarchie entre nous. » Les décisions sont prises en commun au terme de longues discussions et la principale concerne bien sûr la nourriture.

Très vite, les survivants n'ont plus rien à manger. Dehors, dans la neige, il y a les corps de leurs amis décédés... La seule option pour survivre. « Cela a fait débat à notre retour mais, entre nous, il n'y a pas eu beaucoup de discussions. » Certains sont affectés au découpage des morceaux afin que personne, sinon eux, ne sache de quel corps provient la viande. « Il fallait s'adapter aux différentes situations comme sur un terrain de rugby, explique Nando. Ce sport nous a appris à affronter l'adversité et, là, on a dû se battre contre les pires des adversaires, la géographie, la montagne, le froid, l'altitude (mais aussi la cécité des neiges, le scorbut, une terrible avalanche qui a tué 8 d'entre eux...). Et les décisions que nous étions amenés à prendre ne concernaient pas notre travail, nos études ou notre vie personnelle mais notre existence. »

b3cfb.jpg
 
L'équipe des Old Christians quelques jours avant le crash. (L'oeil du sud/SIPA)

Après deux mois de vaine attente, Fernando Parrado annonce qu'il va partir chercher du secours. Et convainc l'ailier et étudiant en médecine Roberto Canessa de le suivre. « Là-haut vous ne viviez pasvous mouriez tous les jours. J'ai perdu 45 kg... À la fin, on était faibles, donc il fallait tenter quelque chose sinon c'était fini. Qui était le meilleur candidat pour partir avec moi ? Roberto avait une personnalité particulière, il était calme mais pouvait exploser d'un instant à l'autre. Il ne respectait pas les consignes de l'entraîneur, n'en faisait qu'à sa tête. Avec un ballon, il pouvait prendre une initiative. On lui disait "mais que fais-tu ?", et il passait 5 gars en revue. Il était narcissique et généreux à la fois. Mon intuition me disait que c'était avec ce caractère-là que je devais tenter cette folie. Et mon intuition m'a rarement trompé... » Juste avant de partir, il fait l'ultime sacrifice envers ses amis, « l'absolue preuve d'amour » comme écrira l'un d'eux : il leur donne l'autorisation de manger la chair de sa mère et de sa soeur décédées dans l'accident...

Des ascensions encore jamais gravies par les alpinistes de l'époque... avec des chaussures de rugby

Le deuxième-ligne et le trois-quarts s'élancent ensuite dans la plus incroyable des cordées d'alpinistes, sans matériel, sans vêtements adaptés, sur des sommets de plus de 4 000 m. « C'était une bonne combinaison, assure Nando. Le deuxième-ligne qui prend les ballons et les donne pour que l'ailier marque. » Dix jours à escalader des sommets « dont certains n'avaient jamais été gravis. Si bien que ces ascensions ont été considérées par les alpinistes comme des premières... Avec des chaussures de rugby comme crampons ! » Au bout de la fatigue, de la faim, de l'infini courage, le 20 décembre, ils aperçoivent une vallée, puis de l'herbe, une rivière et enfin un berger... Celui-ci leur lance par-delà le torrent un morceau de papier, Nando le lui renvoie avec cette phrase désormais la plus célèbre de l'histoire de l'Uruguay : « Je viens d'un avion qui est tombé dans la montagne... »

Seuls 5 joueurs des Old Christians figurent parmi les 16 survivants. Tous rejoueront au rugby, certains deviendront internationaux comme Roberto Canessa, par ailleurs l'un des plus grands chirurgiens pédiatriques d'Amérique. Fernando Parrado, lui, est producteur télé après avoir fait de la course automobile à haut niveau. Le 14 septembre dernier, il a assisté à Lille au match héroïque de l'Uruguay contre la France (12-27). « Une équipe de foot, un orchestre, des mineurs auraient pu survivre, conclut-il. Mais ce dont je suis sûr, c'est que nous avons survécu parce que nous étions une équipe, parce que nous avions confiance les uns dans les autres. »

0e205.jpg
 
Pour le tournage du film, la production a utilisé trois carlingues d'avion. (Q. Vives/Netflix)
Les secrets d'un tournage exceptionnel
Le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona a travaillé pendant plus de dix ans sur l'adaptation de cette tragédie uruguayenne.

Pas encore sorti en France et déjà un succès. Dans les salles sud-américaines et espagnoles depuis mi-décembre, et uniquement sur Netflix en France à partir du 4 janvier, le Cercle des neiges (La Sociedad de la nieve en VO) a déjà raflé deux prix aux European Film Awards et récolté treize nominations pour les Goya 2024, les César espagnols, deux aux Critics Choice Awards et une aux Golden Globes. Le film de Juan Antonio Bayona est également présélectionné par l'Espagne pour les Oscars.

L'adaptation de la tragédie des rugbymen uruguayens a occupé le réalisateur espagnol pendant plus de dix ans. « Cette histoire est très connue dans le monde hispanophone, confie Juan Antonio Bayona depuis Los Angeles. Quand j'étais enfant, on avait à la maison le livre les Survivants (de Piers Paul Read, adapté au cinéma par Frank Marshall en 1993) et j'avais vu le film à l'époque. » Quand il prépare The Impossible (sorti en 2012), déjà un film catastrophe sur le tsunami de 2004, Bayona tombe sur le livre de Pablo Vierci, la Sociedad de la nieve« J'ai été si bouleversé que j'ai acheté les droits, avoue-t-il. Je connaissais les faits mais je ne savais pas à quel point cette histoire était profonde sur les plans philosophique et spirituel. » Entre l'écriture du scénario et la recherche de financement (le budget est estimé à 64 M€), il mettra ensuite dix ans à monter son film...

Le tournage principal commence enfin en 2022 et se déroule essentiellement... en Espagne, en Sierra Nevada. « On est allés trois fois dans les Andes pour filmer les arrière-plans, reconnaît le réalisateur. Ensuite, grâce à des effets spéciaux, on a juste remplacé le fond des images tournées en Espagne pour que la géographie ressemble exactement à la Cordillère. » Visuellement, le film est si bluffant que les survivants, qui ont pu voir le film en avant-première, ont cru revenir cinquante ans en arrière. Selon Bayona, « ils étaient capables de reconnaître chaque coin du paysage... »

En Espagne, la production utilise trois carlingues d'avion. « Une était à 2 500 m, en haut de la Sierra Nevada, une autre plus bas dans une station de ski, et une troisième quasiment au niveau de la mer, explique Juan Antonio Bayona. Je n'aimais pas trop tourner dans cette dernière : il y faisait trop chaud, les acteurs étaient tout le temps en sueur ! Mais ça nous servait de solution de repli. C'est si difficile de tourner en montagne. Vous devez vous battre en permanence contre les conditions météo. Un matin, vous vous levez et il y a un orage. Je me souviens d'un autre où la montagne était orange ! Le vent venait du Sahara et avait amené du sable. On avait l'impression d'être à la plage... »

Dans le film, un personnage s'interroge sur le sens de ce qui s'est passé il y a cinquante ans : « Les uns disent que ce fut une tragédie, les autres parlent de miracle. »Le Cercle des neiges est un joli miracle. V. H.

  • twiX, bazooka, Yosky et 3 autres aiment ceci

#2 twiX

twiX

    Champion du Monde

  • QG
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 32 442 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 01 janvier 2024 - 08:14

il y a quelques années j'avais vu un film à la TV, "les survivants" je crois, qui relatait cette tragédie

 

Bouleversant...


  • jm12 aime ceci

#3 Arverne03

Arverne03

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 34 664 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:HURIEL (03380)
  • Mon club:

Posté 01 janvier 2024 - 08:58

il y a quelques années j'avais vu un film à la TV, "les survivants" je crois, qui relatait cette tragédie

 

Bouleversant...

 

Exact !



#4 steph

steph

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 22 052 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 01 janvier 2024 - 16:19

il y a quelques années j'avais vu un film à la TV, "les survivants" je crois, qui relatait cette tragédie
 
Bouleversant...


Vu au cinéma à l'époque de sa sortie.
Excellent !




1 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 members, 1 guests, 0 anonymous users