Ce samedi, derrière les chants et l’ambiance colorée, qui ne sera d’ailleurs pas uniquement teintée de ciel et blanc, il sera question d’invincibilité. Des deux côtés. L’Aviron s’accroche à sa série de matchs (de Top 14) sans défaite sur sa pelouse tandis que l’ASM entend poursuivre la sienne, entamée le premier week-end de l’année 2024. Une année jusque-là bien partie pour faire oublier les précédentes, frappées du sceau de la morosité depuis maintenant cinq ans.
Qui rendra donc les armes sur cette herbe de Jean-Dauger, classée depuis deux années comme hautement toxique pour les visiteurs ? Plutôt que répondre de manière directe à la question, le patron sportif de Clermont a préféré planter le décor à sa façon et catégoriser les secteurs clés.
« On sait où on met les pieds »
Invaincus chez eux, incapables de gagner à l’extérieur (jusque-là cette saison), les joueurs de Bayonne sont sur un fil, à 6 points de la place de barragiste. Ils savent que la première pelle à la maison les plongera du côté obscur de cet impitoyable Top 14, où le moindre point doit être arraché avec les dents.
« On sait où on met les pieds et Bayonne est un super endroit pour jouer au rugby. On se sait attendu, forcément, et on est un peu impatient souligne Christophe Urios. Il ne faut pas oublier que c’est un match de reprise et que l’équipe qui fera le moins d’erreurs se rapprochera le plus de la victoire. »
La balance a parlé… en bien
On le redit, ce Bayonne - Clermont est un match de reprise après une semaine de coupure qui a permis à tous les acteurs du championnat de souffler et se vider la tête. En début de semaine, Urios a donc retrouvé des joueurs régénérés, qu’il a tous fait passer sur la balance.
« J’ai retrouvé des gars frais, pas déconnectés. Il n’y a qu’à voir les poids, personne n’est revenu au-dessus de ce que l’on avait demandé. C’était un peu ma crainte et ma hantise ».
La pince à gras n’a donc pointé aucun abus suspect, ce qui a sans doute permis au staff de diriger « une très belle semaine de travail. Je nous trouve dans la continuité », se réjouit le boss.
La touche, secteur clé
C’est naturellement un euphémisme de dire que le combat sera au centre des débats de cette rencontre. A Bayonne, encore un peu plus qu’ailleurs peut-être, le rugby commence devant. Ce qui fait dire à Christophe Urios, « il faudra être costaud car le combat des avants sera passionnant. Quand ils avancent, sur touche, sur maul, sur mêlée, ils ont derrière une charnière avec tellement d’expérience, qu’en face tu te retrouves en difficulté. »
De tous les secteurs du jeu et de la conquête, le coach de l’ASM cible un point sensible. « La clé du match sera la touche, martèle Urios. Parce que Bayonne a une très bonne touche, un très bon contre. »
Ce samedi, en tout cas, les enjeux seront multiples et pour Clermont, celui de renouer avec la même dynamique qu’avant la pause du championnat, peut déboucher sur un nouveau statut. Celui d’une équipe très crédible à la qualification.
Christophe Buron (LM - 17/02/24)