Flippons.....

La sévère défaite concédée à Bordeaux dimanche soir a fait du mal aux têtes clermontoises. À la fin de la rencontre, le capitaine Baptiste Jauneau en avait même les larmes aux yeux tant la différence de niveau entre les deux formations fut nette. Mais plus que l’écart sur un match sec, c’est bel et bien la situation dans laquelle se trouve l’ASM qui inquiète.
« Il faut voir la vérité en face. Nous sommes plus proches du bas du classement. On joue le maintien. C’est important d’y penser et on le sait tous », soufflait le demi de mêlée après la rencontre.
Deux jours après ce lourd revers, les Clermontois ont repris le chemin de l’entraînement, ce mardi, afin de préparer le match désormais crucial face au Stade Français, samedi (21 h 05). Si le mot « maintien » n’est désormais plus un tabou, il faudra aborder ce dernier virage de cinq matchs en Top 14 avec quelques soucis supplémentaires, et non des moindres.
Sur la pelouse de Chaban-Delmas, l’ASM a perdu Daniel Bibi-Biziwu et Sébastien Bézy. Le pilier gauche est parti de Bordeaux après ses coéquipiers pour passer des examens qui ont révélé une luxation du coude gauche. Une blessure nécessitant une immobilisation d’un mois. Autant dire que sa fin de saison semble compromise. Autre pépin d’importance, Sébastien Bézy a lui ressenti une pointe aux ischios. Si l’on ne connaît pas encore la nature exacte de ses maux, le numéro 9 est d’ores et déjà forfait pour la réception du Stade Français.
Une rencontre face au leader du championnat que les Clermontois vont aborder avec Giorgi Beria comme seul pilier gauche de métier (Etienne Falgoux ne devrait pas revenir avant la réception de Castres, le 18 mai) et Baptiste Jauneau comme unique demi de mêlée (Enzo Sanga a été opéré à la suite d'une blessure à une cheville). Un casse-tête dont le staff se serait bien passé, d’autant que le recours aux jokers médicaux n’est plus possible depuis le 7 avril.
« On va s’adapter…, souffle Julien Laïrle, l’entraîneur des avants. On réfléchit, on regarde des vidéos. On discute beaucoup avec les joueurs et après, on prend des décisions. Nous n’avions pas besoin de ça. Mais c’est le lot de toutes les équipes. Notre difficulté a été de ne pas avoir eu la possibilité de faire un bon joker médical sur la blessure d’Etienne Falgoux au moment où il le fallait. Maintenant, c'est trop tard. On savait que l’on avait l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. Mais nous avons les solutions en interne. »
Quelles sont-elles ces solutions ? Au poste de pilier gauche, derrière Giorgi Beria logiquement ménagé ce mardi, Rabah Slimani devrait assurer la doublure face à son ancien club. L’espoir Djlalil Agueni (22 ans) participait à la séance de ce mardi. Mais son manque d’expérience semble préjudiciable dans une rencontre d’une telle importance.
La situation est relativement similaire au poste de demi de mêlée. Théo Giral devrait logiquement couvrir le poste de demi de mêlée et d’ouvreur sur le banc de touche (cela avait déjà été le cas à Bayonne lors de la 15e journée, mais il n’était pas entré en jeu). Avec probablement une feuille de match avec six avants et deux arrières concernant les remplaçants.
Faut-il jouer le coup à fond en Challenge Cup ?Reste enfin le dilemme concernant la Challenge Cup. Avec un effectif qui commence à vraiment tirer la langue sur certains postes, la nécessité de jouer le coup à fond peut légitimement être débattue. Seulement, l’ASM n’est plus qu’à deux victoires d’un titre européen, ce qui mettrait un peu de soleil dans le ciel chargé des Auvergnats. Il est probablement encore trop tôt pour faire un choix comme le veut la formule consacrée. Il est clair que le résultat de samedi soir face au Stade Français et surtout les circonstances du match vont aider les Clermontois à répondre à ce problème