Le 22 août 2025, les Anglaises ouvriront leur Coupe du monde au Stadium of Light de Sunderland. L'enceinte de 48 000 places sera pleine comme devraient l'être toutes celles qui accueilleront les Red Roses durant la compétition. Et le pic devrait être Twickenham et ses 82 000 places, lieu de la finale le 27 septembre 2025 si tant est que les favorites anglaises l'atteignent.
Le comité d'organisation de la compétition compte écouler 400 000 billets, plus du double que lors de la dernière édition en Nouvelle-Zélande. Pour Sarah Massey, directrice générale de la compétition, « cette Coupe du monde doit être un tournant générationnel pour le rugby féminin. Et l'Angleterre et ce que ce pays représente dans le rugby sont une chance à saisir pour grandir ».
« Le moment est venu de capitaliser sur l'élan qui porte le sport féminin en général et le rugby en particulier »
Sarah Massey, directrice générale de la compétition
Pour World Rugby qui souhaite développer le rugby féminin, la compétition sera un très gros enjeu. « On veut être audacieux car le moment est venu de capitaliser sur l'élan qui porte le sport féminin en général et le rugby en particulier » explique Sarah Massey.
Pour cette dixième édition, le nombre de pays participants passe de douze à seize (*) avec une formule de quatre poules de quatre, les deux premiers se qualifiant pour les quarts de finale. En 1998 et 2002, seize équipes étaient également engagées mais avec des moyens mis en place très réduits (tous les matches s'étaient disputés à Amsterdam en 1998 et à Barcelone en 2002) et on était vite revenu à douze par manque de nations compétitives.
Il y aura forcément encore de grosses disparités entre les équipes, entre les Néo-Zélandaises qui ont remporté six des neuf éditions précédentes et les Brésiliennes qui participeront pour la première fois. Mais les écarts existent aussi chez les hommes comme l'a montré la dernière Coupe du monde et World Rugby mise sur une hausse du niveau entamée depuis quelques années. Même s'il faudra du temps pour que les bénéfices de tous les investissements se fassent sentir.
La création du WXV, composée de trois niveaux de compétitions et dont la deuxième édition se déroulera fin septembre va dans ce sens. Le WXV doit permettre aux équipes de se confronter chaque année et donc de progresser. « Certains pays ont commencé à investir dans le rugby féminin, se félicite Sarah Massey. On le voit avec l'Irlande qui progresse, passée du niveau 3 du WXV au groupe 1 après sa 3e place dans le Tournoi des 6 Nations. Et quel soit le niveau des participants, les villes et l'organisation vont offrir à tous les meilleurs outils, les meilleures infrastructures durant la compétition ».
Huit sites dans huit villes ont été retenus (Sunderland et Londres, Brighton & Hove, Bristol, York, Exeter, Manchester, Northampton). « 95 % de la population se retrouve à deux heures maximum d'un stade, précise Sarah Massey. On voulait être dans toutes les régions du pays pour toucher un maximum de monde ». Et d'insister sur la politique de prix qui sera appliquée pour attirer les familles avec « 60 % des billets à 25 livres et moins ».
À l'expérience que sont le stade et le match et à la couverture médiatique traditionnelle (la compétition sera retransmise par TF1 en France), Sarah Massey ajoute l'importance que représentera le suivi de l'événement avec les réseaux sociaux. « Il ne s'agit pas de faire des amateurs de rugby des amateurs de rugby féminin mais d'attirer un nouveau public, un public jeune réactif aux réseaux sociaux. On veut s'assurer d'être vu par le plus grand nombre pour séduire ».
La Fédération anglaise souhaite atteindre 100 000 licenciées en 2027 et la compétition doit servir d'accélérateur. Les Red Roses, deux fois vainqueurs du trophée mais dont le dernier titre remonte à 2014 et qui restent sur deux finales perdues face aux Néo-Zélandaises, sont donc attendues pour lancer des vocations.