Champions Cup : décryptage en 3 points d'une poule très compacte pour l'ASM Clermont
Le tirage effectué ce mardi n’a pas gâté l’ASM Clermont. Il faudra sortir le grand jeu pour espérer se qualifier pour la phase finale. Décryptage des forces en présence.
Par Arnaud Clergue (LM - 02/07/25)
« Il faudra une ASM Clermont de très haut niveau pour espérer se qualifier. » Christophe Urios le sait pertinemment : le tirage au sort de la Champions Cup, effectué ce mardi à Dublin (Irlande), n’a pas été des plus cléments avec les Clermontois.
Reversée dans la poule 1 aux côtés du Stade Toulousain, l’ASM va devoir ferrailler au cœur de l’hiver avec les Anglais de Sale et des Saracens, les Écossais des Glasgow Warriors, ainsi que les Sud-Africains des Hollywoodbets Sharks. Tout sauf une mince affaire. Tour d’horizon des particularités de ce tirage au sort compliqué pour les Auvergnats.
Toulouse, une bonne nouvelle
La formule actuelle de la Champions Cup permet à chaque équipe issue des trois grands championnats (Top 14, Premiership et URC) d’intégrer une poule avec un club de sa compétition domestique, tout en interdisant les confrontations directes entre équipes du même championnat. Ainsi, l’ASM Clermont ne croisera pas le fer avec le Stade Toulousain. Retrouver les champions de France dans la poule est une bonne nouvelle selon Christophe Urios, car cela pourrait homogénéiser le groupe si Toulouse vise la première place, déterminante pour bénéficier de l’avantage du terrain en phase finale.
« C’est plutôt une bonne chose. Après leur expérience de la saison dernière, où ils finissent derrière les Bordelais et perdent l’avantage du terrain, ils auront à cœur de terminer premiers et de remporter tous leurs matchs. Cela peut resserrer la course à la qualification. »
Une poule compacte
La saison dernière, Clermont avait hérité du Leinster, une équipe semblant supérieure aux autres adversaires du groupe (Benetton Trévise, Bath, et Bristol), plutôt portés sur le jeu. Cette fois-ci, l’adversité semble plus homogène et le style de jeu plus physique, notamment face aux Sharks de Durban et aux Sale Sharks. Les requins ont du mordant devant…
« Dans ce tirage, il y a deux profils de jeu. Il y a du costaud, avec des avants très frontaux comme à Sale ou chez les Sharks de Durban. Le combat physique sera primordial », explique Christophe Urios.
Les Saracens et Glasgow sont aussi solides sur les fondamentaux, mais proposent un rugby un peu plus ouvert. Surtout les Écossais, qui comptent dans leurs rangs un large contingent du XV du Chardon (Zander Fagerson, Matt Fagerson, Sione Tuipulotu, Huw Jones, pour ne citer qu’eux). À l’image de leur sélection nationale, ils proposent un jeu très dynamique. « Les Warriors de Glasgow développent beaucoup de volume de jeu. Ils tiennent énormément le ballon. Cela me rappelle beaucoup Bristol. »
Quant aux Saracens, on ne les présente plus. Même s’ils brillent un peu moins qu’à leur apogée, plusieurs cadres de l’équipe d’Angleterre (Maro Itoje, Ben Earl, Tom Willis...) sont encore présents. Les « Sarries » restent donc un adversaire redoutable.
Un long voyage à prévoir ?
C’est la hantise de tous les clubs français : un déplacement en Afrique du Sud en plein cœur de l’hiver, à une période où le Top 14 est particulièrement exigeant. Un long voyage avec escales, changement de climat et adaptation physique nécessaire. C’est ce qu’avaient dû affronter les Toulousains en janvier dernier lors de leur visite chez les Sharks. Bien que les calendriers ne soient pas encore établis, Christophe Urios anticipe déjà ce scénario. Le manager auvergnat imagine mal Toulouse être à nouveau désigné pour ce voyage.
« À mon avis, c’est nous qui irons en Afrique du Sud, puisque Toulouse y est allé en janvier dernier. Je ne pense pas que l’EPCR les y renverra. En fonction du calendrier du Top 14, ce déplacement peut effectivement être effrayant. Les équipes qui partent là-bas souffrent énormément. »