Merci pour tout à eux deux et bonne retraite !
Posté 25 juillet 2025 - 15:33
Posté 25 juillet 2025 - 15:36
Posté 25 juillet 2025 - 15:47
Buron ! L'autre aurait pu s'appeler Peneu pour faire la paire : le plouc et le prolo. D'ailleurs si ça se trouve ils s'appelaient Fourme et d'Ambert et ils ont changé de noms pour éviter les lazzis !
Posté 25 juillet 2025 - 17:59
Non sans se retourner une dernière fois pour évoquer leurs souvenirs et l’évolution du lien avec le milieu sportif, eux qui ont couvert pendant près de 30 ans l’actualité du Clermont Foot pour le premier, de l’ASM Clermont pour le second, vivant également le basculement dans une autre époque avec l’équipe de France de foot et de rugby.
Didier Cros : « Avec le Clermont Foot, c’est la qualification contre le PSG en 1997 (Clermont, alors en N2, avait éliminé aux tirs au but Paris qui menait 4-1 à la 70e minute, Ndlr). Le tirage, l’émeute pour avoir des billets, le scénario du match, la fête place de Jaude, c’était un truc incroyable. Le lendemain, toutes les radios ne parlaient que de ça et il n’y avait plus un journal en ville. Les gens s’étaient d’autant plus arrachés La Montagne que L’Équipe n’avait pas encore d’édition dominicale. Pour l’équipe de France, j’ai eu la chance de couvrir l’âge d’or et, plus que 1998, je garde un meilleur souvenir de l’Euro 2000. J’étais parti un mois en Belgique et aux Pays-Bas et en termes de jeu, on avait une équipe au sommet de son art. Et puis, il y a ce scénario incroyable en finale contre l’Italie, où on avait tous fini notre article jusqu’à ce que Wiltord égalise. »
Christophe Buron : « Deux matchs m’ont marqué à vie. Forcément, il y a la finale de 2010, quand l’ASM gagne enfin le Bouclier. Là, je me dis que je ne ferai pas la “lose” jusqu’au bout ! Parce que bon, j’en avais écrit des compte-rendus sur des défaites en finale... Les années précédentes, j’avais d’ailleurs anticipé ce que j’allais écrire en cas de victoire. Mais pas là. J’avais davantage réfléchi à ce que j’allais pouvoir trouver après une quatrième défaite de suite en finale... Mais dans mes souvenirs personnels, je mets encore au-dessus la demi-finale de l’équipe de France contre les Blacks à la Coupe du monde 1999. C’est d’ailleurs la seule fois de ma vie où j’ai demandé un autographe à un joueur. En l’occurrence Jonah Lomu qui était venu s’installer juste derrière moi en salle de presse pour répondre aux questions des 6-7 journalistes présents. »
Didier Cros« Au début de la Coupe du monde 1998, on faisait des interviews de Zidane autour d’une petite table où on était 5 ou 6. »
D.C. : « Sportivement, il y a l’élimination du Clermont Foot à Schirrhein. C’était le miroir inversé par rapport au PSG en 1997. Clermont menait 2-0 à la mi-temps contre une équipe de District et s’était fait sortir honteusement (4-2). J’avais dû réécrire tout mon papier. Ça, c’était le 3 janvier 2009 et trois semaines après, il y a eu cet événement autrement plus dramatique avec la mort de Clément Pinault (le joueur du CF63 était décédé chez lui d’un malaise cardiaque, Ndlr). Tout le club avait été secoué et certains joueurs ne s’en sont jamais remis. Au milieu de cette déflagration, le président Michy avait été incroyable humainement. »
C.B. : « Le match qui m’a mis le plus les boules, c’est la finale européenne perdue contre Toulon en 2013. Mais la mort du président de Cromières en 2020 m’a évidemment marqué. J’avais appris la nouvelle loin de Clermont, en vacances, et ça avait été un choc parce que j’avais réalisé ce qui restera sa dernière interview trois semaines plus tôt, où il évoquait sa maladie pour la première fois. Un jour, pendant le Covid, je l’avais appelé pour avoir des infos sur ce qui se passait à la Fédé dans cette période charnière et il m’avait fait cette réponse hallucinante : “C’est bon, j’ai du temps pour parler, je suis sur un fauteuil, ils sont en train de me faire une chimio...” Je n’avais pas voulu en faire un article jusqu’à ce qu’il fasse une apparition avec le crâne rasé. Là, sachant que tout le monde allait se poser des questions, je lui avais soumis l’idée d’une interview. Il avait hésité mais avait fini par accepter. Sans imaginer, lui comme moi, que trois semaines plus tard... »
D.C. : « En 1996, quand je commence à suivre le Clermont Foot, on rentrait dans le vestiaire après les matchs. Je me souviens qu’on l’avait fait aussi à Bordeaux après le quart de finale de coupe de l’UEFA gagné contre le Milan AC. Tu posais tes questions à Zidane, Lizarazu ou Dugarry qui étaient en train de se changer. À Clermont, il y avait une grande proximité avec les joueurs qui a duré jusqu’à Corinne Diacre. Avant, on était chez nous au stade Montpied. On rentrait dans l’infirmerie, le bureau des coachs, … Quand elle est arrivée, il y a eu un virage avec des bâches à l’entraînement et un cadre plus strict. Elle a simplement appliqué ce qu’elle avait vu ailleurs. La bascule a aussi été brutale en équipe de France. En début de Coupe du monde 1998, on faisait des interviews de Zidane autour d’une petite table où on était 5 ou 6. À partir des demi-finales, ça se passait dans l’amphithéâtre... À l’Euro 2000, il y avait encore de la proximité puisqu’à la fin des point-presse, Fabien Barthez venait parfois boire une bière avec nous ou fumer une clope. Au comptoir, on pouvait discuter de tout et de rien avec Manu Petit. Un autre monde avant que tout ne soit cadré, minuté, verrouillé. »
C.B. : « Je commence à suivre l’ASM en 1995. À cette époque, tu rentres dans le vestiaire après le match. Tu allais voir qui tu voulais, en tête-à-tête, en évitant juste ceux avec qui tu étais fâché ! Aux entraînements, qui étaient tous ouverts, tu te pointais aux Gravanches et tu attrapais les joueurs à la volée. Il n’y avait rien de fermé. Ça commence à être cadré à partir des années 2000 parce que Canal+ commence à retransmettre plus de matchs. C’est la télé qui crée les zones mixtes. Évidemment que les entraîneurs, ça les arrangeait bien. A l’ASM, Cotter a aussi amené plus de rigueur. L’anecdote c’est que peu de temps après son arrivée, un confrère lui avait posé une première question après un entraînement où il avait pété un câble : “On a vu que tu as engueulé untel, tu peux nous dire pourquoi ?” Cotter l’avait fusillé du regard et on a eu des bâches autour du terrain dans la foulée. J’ai quand même pu retourner une fois dans le vestiaire, en 2010, au Stade de France, après la finale gagnée, parce que Victor Boffelli (coach de l’ASM de 1998 à 2000, Ndlr) m’avait aperçu et qu’il dirigeait le protocole. Après, il y a eu des entraîneurs plus ouverts que d’autres. J’ai eu la chance de finir avec un mec, Urios, qui a réouvert un peu les portes en nous permettant de voir un ou deux entraînements par semaine. Quant aux joueurs, ce n’est pas un scoop de dire que les relations se sont délitées au fil des générations. Ça a été de plus en plus difficile de nouer un rapport de confiance alors que c’est la base de notre métier. »
D.C. : « En 2014, la conférence de presse de présentation d’Helena Costa (première femme nommée coach d’un club pro avant qu’elle ne démissionne, Ndlr) restera comme quelque chose de lunaire. Tu avais l’impression d’être au Festival de Cannes mais sous le barnum du Clermont Foot. Al Jazeera, la BBC, le New York Times, il y avait une centaine de journalistes venus de partout. L’impression qu’on avait c’est qu’elle n’était pas prête pour ça. Impression confirmée quand on l’a vu rentrer au Portugal tout de suite après la conf et ne toujours pas être revenue deux jours avant la reprise. Pour un coach qui découvre un club, c’était du jamais vu. »
C.B. : « Comme j’avais fait un livre sur le 29 mai 2010, j’ai eu l’insigne honneur d’avoir le Bouclier pendant 24 heures chez moi. On va mettre un voile pudique sur tout ce qui a pu être fait avec lui dans le cadre privé... Mais j’en avais notamment profité pour l’amener dans la famille Rougerie. Au retour, je me suis fait flasher... avec le Brennus dans le coffre donc.
D.C : « J’en sors deux : Sylvain Armand et Romain Alessandrini. Armand avait 19 ans et n’est resté qu’une saison à Clermont, en National. Mais on a tout de suite vu qu’il était fait pour jouer beaucoup plus haut. Je me souviens d’un but à Pacy-sur-Eure où il avait dribblé tout le monde, comme dans une cour d’école. Alessandrini, c’était la classe. Dès sa première touche de balle, en L2, il avait fait une roulette et on avait compris. C’était un très bon mec en plus. »
C.B. : « Morgan Parra. C’est l’homme décisif des deux titres de l’ASM pour moi. Il y a aussi Olivier Magne ou Eric Lecomte qui était le meilleur client en interview d’après-match à l’époque. Et comment ne pas citer Aurélien Rougerie que j’ai vu arriver avec sa coupe d’adolescent ! Il a jalonné un peu toute ma carrière. Et comme moi, il a connu les hauts mais aussi les bas du club. »
D.C. : Michel Der Zakarian est celui avec qui je me suis le mieux entendu. Un mec pas facile parce que brut de décoffrage mais très droit. On a eu une vraie relation de confiance à tel point qu’il m’avait invité à son pot de départ à l’occasion de son dernier match. C’est d’ailleurs le seul entraîneur que j’ai vu organiser un truc comme ça. »
C.B. : « C’est sûrement avec Cotter, et avec Urios plus tard, que j’ai eu le meilleur rapport de confiance. Sur les phases finales, je peux le dire aujourd’hui, Cotter me filait l’équipe avant les joueurs. Par contre, il me disait toujours “tu mets du brouillard là”. Ça me permettait d’écrire sur des mecs qui étaient sûrs de jouer. Avant ça, il avait fallu gagner sa confiance. La veille de son premier match à l’ASM, à Issoire, j’avais été le voir pour alimenter mon article de présentation. Après publication, le club m’avait appelé pour me dire que Cotter n’était pas content du papier. Le soir, après le match, je lui demande pourquoi et il me dit avec son accent : “T’as employé deux adverbes que je n'utilise jamais.” Bien plus tard, j’ai compris que c’était sa manière à lui de me tester et de me dire “Je vais être vigilant.”
Posté 25 juillet 2025 - 18:34
Posté hier, 15:26
Posté hier, 16:59
Voilà un titre de topic aguicheur, on se fait des idées et puis en fait ça parle d'un canard
Posté hier, 17:22
Voilà un titre de topic aguicheur, on se fait des idées et puis en fait ça parle d'un canard
T’as quelque chose contre les canards?
Posté hier, 17:25
Coin !
Posté hier, 17:36
T’as quelque chose contre les canards?
Surement pas, j'en ai plein mes étagères dans des bocaux
Posté hier, 17:56
Et ça infirme la légende relayée ici que Buron commençait à être plus acide vis à vis de l ASM parce que le courant ne passait pas avec Urios.
C'est surtout dommage ce qu'il dit juste après : "Quant aux joueurs, ce n’est pas un scoop de dire que les relations se sont délitées au fil des générations. Ça a été de plus en plus difficile de nouer un rapport de confiance alors que c’est la base de notre métier."
Côté foot, les anecdotes sur Barthez et Petit c'est juste magique.
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