Budget en hausse, objectifs fixés... 3 choses à retenir de la conférence de presse du président de l'ASM Clermont
À moins d'une semaine de la reprise du Top 14, le président de l'ASM Clermont, Jean-Claude Pats, a donné des nouvelles de la santé financière du club et fixé le cap pour la saison à venir, ce lundi, lors d'une conférence de presse.
L'ASM sur la bonne voie financièrement
Le président Jean-Claude Pats a pris le temps d'exposer la situation financière de l'ASM Clermont. Si celle-ci n'est pas encore tout à fait à flot, elle est néanmoins sur la bonne voie.
À l'issue des saisons 2022-2023 et 2023-2024, le club avait successivement accusé des pertes de 7,8 et 2,5 millions d'euros. Lors du précédent exercice, le club avait l'ambition de revenir à l'équilibre. Cela n'a finalement pas été le cas puisqu'il accuse encore un déficit de l'ordre de 500.000 à 600.000 euros. "On n'est pas tout à fait satisfait, convient le président. Mais quand on voit d'où on vient, le tout dans un contexte économique peu porteur depuis 2-3 ans, il s'agit quand même d'une performance à saluer. À nous d'aller plus loin encore."
Un budget en progression
Jean-Claude Pats a ainsi annoncé un budget prévisionnel de 36,2 millions d'euros pour la saison à venir. Soit "une progression de 800.000 euros par rapport à l'année dernière et de 22 % par rapport à il y a 2 ans."
Parmi les dépenses les plus importantes à absorber, la masse salariale reste, et de loin, la principale. Elle représente à elle seule 54,7 % des dépenses. L'occasion pour le président de mettre les choses au clair. "J'entends ici et là que le club a des oursins dans les poches, que s'il n'en avait pas, on pourrait recruter tel ou tel joueur. La réalité est bien différente. Dans le rugby français, il y a un salary cap de base qui est de 10,7 millions d'euros auquel s'ajoute une prime avec le seven. Donc tout le monde est a minima à 10,8. Nous, pour la saison qui vient, on sera 11,4 millions d'euros. Et nous prévoyons de dépenser de 11,4 millions. Donc, il n'y a pas d'argent caché : tout ce qu'on peut dépenser au titre du salary cap pour rémunérer nos joueurs et en attirer d'autres est dépensé."
Côté recettes, l'ASM Clermont va d'abord s'appuyer sur ses quelque 530 partenaires qui représentent 47,2 % des ressources (le club espère 17,1 millions d'euros de leur part et en a déjà sécurisé 14 millions), la billetterie (à hauteur de 16,9 %) et les droits TV (13,3 %).
Un chiffre : 5.667
Soit le nombre, à date, d’abonnés individuels déjà enregistrés pour la saison. Ils seront 645 nouveaux, alors que 240 personnes n’ont pas renouvelé leur carte par rapport à la saison dernière.
Des objectifs sportifs clairs
Les objectifs fixés à Christophe Urios par le président Pats sont on ne peut plus clairs : "Être a minima en phases finales de Top 14 et de Champions Cup. L'ASM est un grand club de rugby qui doit légitimement nourrir des ambitions fortes dans les deux compétitions. Le 'a minima' est important. On a le droit et le devoir d'être plus ambitieux."
Au-delà de la passion que susciteraient de bons parcours de l'ASM en championnat ou en coupe d'Europe, ceux-ci auraient également des vertus d'un point de vue économique.
Par exemple, un barrage de Top 14 à l'extérieur pourrait rapporter 167.000 euros supplémentaires ; un bouclier de Brennus, plus d'un million. En Champions Cup, le club toucherait 70.000 euros pour un huitième de finale à l'extérieur et près de 800.000 euros pour un titre de champion. "Mais on ne veut pas que l'équilibre financier du club dépende des résultats sportifs, martèle le cadre Michelin. Ce serait trop dangereux".
Cité du rugby
La date de la pose de la première pierre de la future Cité du rugby a été fixée au samedi 20 septembre prochain. Les vestiges archéologiques découverts cet été aux Gravanches sur le futur site d’entraînement de l’ASM ne devraient donc pas retarder les travaux. Ce nouveau lieu de vie où seront réunies toutes les équipes du club doit être opérationnel pour la saison 2026-2027.
Des pertes réduites, des recettes à la hausse : le navire ASM Clermont se remet presque à flot
500.000 euros de déficit, les comptes de l’ASM sont toujours dans le rouge. Malgré tout, la situation est nettement moins obscure qu’il y a deux ans avec certains indicateurs qui eux sont au vert.
36,2 millions d’euros : voilà le budget prévisionnel de l’ASM Clermont pour cette nouvelle saison. Un chiffre qui, dans l’imaginaire collectif, en dit long sur la santé financière d’un club de rugby. Contrairement à ce qui circulait dernièrement sur les réseaux sociaux et sur le web, ce montant est en hausse. « De l’ordre de 800.000 euros », précise le président de l’ASM, Jean-Claude Pats. Mais comme il l’a rappelé lui-même, « le budget est un moyen, pas une fin en soi ». Il sert à prévoir les recettes et les dépenses d’une entreprise sur un exercice comptable.
Pour obtenir une idée plus précise de la santé financière du navire auvergnat, il faut regarder du côté du résultat net enregistré en fin d’exercice. Selon les premières estimations, les comptes de l’ASM Clermont afficheraient un déficit compris entre 500.000 et 600.000 euros. Toujours dans le rouge, donc. Mais il faut rappeler que le club revient de très loin. Petit rappel des faits…
Lorsque Jean-Claude Pats a pris les rênes du club en juin 2023, la situation économique était alarmante, avec une perte de 7,8 millions d’euros. Sans les 11 millions d’euros injectés par Michelin, l’ASM Clermont n’existerait peut-être plus aujourd’hui. Dans ce contexte, la volonté présidentielle était claire : ramener le club à l’équilibre d’ici 2025. Les comptes n’y sont pas encore, mais le rouge semble désormais bien moins vif.
« La saison précédente, nous avions déjà été capables de réduire les pertes (-2,80 millions d’euros en juin 2024). Notre objectif était d’être à l’équilibre. À ce titre, nous ne sommes pas satisfaits. Mais quand on regarde d’où l’on vient, c’est tout de même une performance qu’il faut saluer. Qui plus est dans un contexte économique qui n’est pas favorable. Mais nous devons aller plus loin et encore mieux faire. »
Décorréler le plus possible résulats financiers et résultats sportifs
Dès lors, comment procéder ? En décorrélant le plus possible les résultats financiers des résultats sportifs. « C’est ce qui nous a endormis pendant une décennie, explique Jean-Claude Pats. On a eu d’excellents résultats sportifs qui ont généré le paiement de primes et une forte affluence au stade. Derrière, quand les choses ont moins bien tourné, nous nous sommes fait peur. Nous travaillons aujourd’hui pour qu’en période creuse, nous soyons, a minima, à l’équilibre. Et si les résultats sont au rendez-vous, cela nous permettra de dégager quelques bonus pour investir encore davantage. »
L’ASM Clermont a déjà entamé ce travail depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Et les premiers fruits commencent à apparaître. Évidemment, les principales sources de recettes restent les partenariats (17 millions d’euros) et la billetterie (6,1 millions d’euros). Le club bénéficie en effet d’un public ultra-fidèle, qui a permis au stade Michelin d’afficher huit fois complet la saison dernière, malgré une période difficile au cœur de l’hiver.
De gros changements stratégiques ont également été opérés sur la vente de produits dérivés. En juin 2023, le merchandising représentait seulement 1,6 million d’euros. Ce chiffre a augmenté de près d’un million à la fin de l’exercice 2024/2025. Le constat est similaire pour les hospitalités les jours de match : avec 1,5 million d’euros de recettes, l’enveloppe restauration a plus que doublé en deux ans.
A minima les phases finales
Reste que pour attirer un maximum de spectateurs au stade et donner envie aux supporters d’acheter maillots et écharpes, le club devra malgré tout maintenir de solides ambitions sportives. Les objectifs fixés par le président Pats à Christophe Urios sont clairs : « Être a minima en phases finales de Top 14 et de Champions Cup. L’ASM est un grand club de rugby qui doit légitimement nourrir des ambitions fortes dans les deux compétitions. Le “a minima” est important. Nous avons le droit et le devoir d’être plus ambitieux. » D’autant que ces éventuelles qualifications rapporteraient, elles aussi, un minimum de 167.000 euros en Top 14 et 70.000 en Champions Cup…