"On ose tenter des gestes", les raisons du renouveau de l'attaque de l'ASM Clermont avant Toulon
Plutôt stéréotypée lors des derniers exercices, l’attaque clermontoise semble bien plus imprévisible cette saison. Les joueurs évoluent avec un surplus de confiance et tentent donc plus de choses. L’ASM profite aussi et surtout de la palette de son ouvreur Harry Plummer.
Décidément, cette ASM Clermont est paradoxale. La saison dernière, l’attaque auvergnate était la cible de nombreuses et continuelles critiques : jeu trop stéréotypé, joueurs peu inspirés, une équipe trop dépendante de ses avants… des remarques souvent justifiées. Il est vrai que les hommes de Christophe Urios se sont souvent appuyés sur les ballons portés pour faire gonfler la marque. Défensivement, sans être géniale, l’ASM Clermont figurait tout de même parmi les meilleurs élèves du Top 14 à l’issue de la saison régulière 2024-2025. Les hommes de Christophe Urios possédaient le cinquième bilan en matière de points concédés, derrière Toulouse, Toulon, Bordeaux et Montpellier.
« Le travail commence à porter ses fruits »
Cette saison, c’est tout l’inverse. Après cinq journées, Clermont est la meilleure attaque du championnat avec 205 points inscrits (41 par match), mais possède le 13e bilan en matière de défense (169 points encaissés, soit 33,8 en moyenne). Le monde à l’envers !
Il est vrai qu’en recevant le dernier de la classe le week-end dernier, les Clermontois ont pu faire gonfler leurs statistiques offensives. Mais au-delà de ces chiffres, cette équipe dégage l’impression d’une bien meilleure fluidité dans ses mouvements offensifs. Et cela se ressent sur le terrain, avec davantage de franchissements. Si l’on s’en réfère à cette donnée, avec 31 franchissements, l’ASM Clermont est la deuxième équipe la plus joueuse du championnat, derrière Bordeaux (33). Les hommes de Christophe Urios sont même bien en avance sur des formations comme Toulouse (24), le Racing (20) ou Pau (23).
En termes de défenseurs battus, les Auvergnats sont troisièmes (122), derrière Toulouse (138) et Bordeaux (128). Il y a effectivement de nets progrès en la matière en ce début de saison.
« Il y a le travail qui est fait depuis deux ans et qui commence à porter ses fruits, explique Frédéric Charrier, l’entraîneur de l’attaque. Pour autant, nous n’étions pas nuls avant, et nous ne sommes pas les champions du monde maintenant. Il y a une forme de progression qui s’installe dans l’équipe, c’est certain. »
Les essais arrivant, les Clermontois se sentent également plus libres. « On met des choses en place. Et quand on voit que cela fonctionne pas trop mal, cela donne de la confiance à tout le monde. On ose faire les passes en plus, on ose tenter des gestes, on ose jouer debout », complète le technicien.
Plummer, un profil qui manquait
Concernant les recrues, on pense inévitablement à Harry Plummer. L’ouvreur a mis énormément d’huile dans les rouages clermontois. En attaquant bien plus la ligne que ses prédécesseurs, tout en ayant les capacités physiques de résister aux plaquages, Harry Plummer crée des espaces autour de lui. Et si l’on ajoute à cela une technique au-dessus de la moyenne, les attaquants clermontois peuvent venir jouer à hauteur.
« Harry est un joueur très propre, qui fait peu d’erreurs avec le ballon, concède Frédéric Charrier. Quand il est arrivé, je lui ai demandé d’être un leader à ce niveau-là. Il fallait que l’on ait moins de déchets dans notre jeu et que l’on soit plus juste techniquement. C’est vrai qu’il est capable de porter les ballons et de faire jouer après contact. C’est toute cette palette offensive qui aide l’équipe à performer. » Une palette bien plus large que celle de ses prédécesseurs.