https://www.tf1info....l9yIwLb31xELFMg
Posted 13 November 2025 - 19:42 PM
Posted 13 November 2025 - 19:46 PM
https://www.lepoint....-2603033_23.php
Les attentats de janvier nous ont aussi beaucoup marqués, nous y sommes intervenus. Mais là, tout le monde pouvait faire un transfert. Quand j'entre dans le Bataclan, je ne vois pas une scène de crime, je vois un génocide. La différence avec les scènes de crime que je connais, c'est que le mobile n'est pas le même. Au quotidien, on voit de la jalousie, le motif crapuleux, l'œuvre d'un psychopathe. Mais là, le mobile c'est nous, c'est la France. Ceux qui sont dans le Bataclan, c'est nous. Habituellement sur une scène de crime, on se dissocie de la victime alors que là, on s'est tous sentis attaqués.
Posted 13 November 2025 - 20:08 PM
Je n'ai pas l'article mais cette question restera à vie pour moi. Ou même s'ils n'étaient pas rentrés mais avaient décidé de se faire sauter là où il y avait du monde. Porte L, la queue pour rentrer était impressionnante et pas de contrôle à passer pour se retrouver au milieu de cette foule là.Qq aurait il larticle de Léquipe dhier sur
« que ce serait il passé si les terroristes étaient rentrés dans le stade de France ? »
Davance merci
Posted 13 November 2025 - 21:06 PM
La veille, ils s'étaient installés dans une maison de location à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, à moins de dix kilomètres du Stade de France. Ils ont passé leur dernière nuit aux côtés des membres des commandos destinés à opérer sur des terrasses de café, à Paris. Ils étaient trois et savaient que le lendemain, ils seraient morts.
Des kamikazes enveloppés de ceintures d'explosifs, dont la mission consistait à perpétrer des attentats dans l'enceinte ou aux abords du stade qui accueillait ce soir-là une rencontre amicale entre l'équipe de France et celle d'Allemagne. Les trois terroristes se sont fait exploser le vendredi 13 novembre 2015 à 21 h 17 à la porte D du Stade de France, puis à 21 h 20 porte H et enfin à 21 h 53, rue de la Cokerie, à une centaine de mètres du stade, alors que deux d'entre eux, faute de billet, n'étaient pas parvenus à entrer dans l'enceinte.
En dehors des « soldats de Daech », 132 personnes sont mortes à la suite de ces attentats qui ont frappé la capitale et sa proche banlieue. À Saint-Denis, Manuel Dias, un chauffeur de car de 63 ans qui attendait des clients dans une brasserie, a été l'unique victime des kamikazes. « On a vécu un drame puisqu'il y a eu la mort d'un homme mais on aurait pu vivre une tragédie encore plus monstrueuse, nous a confié François Hollande, président de la République entre 2012 et 2017. Ce qu'il s'est passé demeure un mystère. Les terroristes auraient parfaitement pu faire sauter leur bombe au moment de l'entrée du public dans le stade. »
Lors de l'enquête de police, une thèse évoquant un problème d'horaire a pris de l'épaisseur. Cela paraît insensé mais les terroristes auraient pu confondre l'heure anglaise avec l'heure française et arriver ainsi en retard sur les lieux, alors que le public ne se trouvait plus sur le parvis.
Deux kamikazes ont alors essayé d'entrer dans le stade, sans succès. « Je pense, effectivement, qu'il a pu y avoir un problème d'horaire, confirme Hollande. Si, ensuite, ils avaient attendu la fin de la rencontre, il y aurait eu des dizaines de morts. Mais ils avaient sans doute pour ordre de déclencher le feu afin de lancer l'opération à Paris. Ils ont vraisemblablement respecté à la lettre et à la minute près cette consigne. »
À travers le témoignage du président de la République, présent au stade ce soir-là, ceux de joueurs français et allemands et de plusieurs acteurs de la soirée, nous allons raconter de l'intérieur ce qu'il s'est passé au sein du stade il y a dix ans, alors que Paris devenait la scène d'actes sanglants qui ont marqué à jamais l'histoire du pays.
Deux explosions en trois minutes - Giroud : « Je sursaute. Un réflexe. J'ai eu peur »
On joue la 17e minute de la rencontre lorsque la première explosion retentit. Le public applaudit joyeusement le bruit qui l'accompagne. « On pense tous à une bombe agricole, ça arrive souvent », se souvient Blaise Matuidi.
« Le bruit ne m'alerte pas du tout », poursuit encore Olivier Giroud. Trois minutes plus tard, ce n'est plus la même histoire. Matuidi : « La deuxième explosion, je m'en souviens comme si c'était hier. J'ai le ballon, je le donne à "Pat" (Evra), et là, ça pète. Le bruit n'a absolument rien à voir. Pat ne regarde même plus le ballon. Pendant une demi-seconde, le temps s'est arrêté. »
« Sur le banc, je suis à côté de Christophe Jallet et "Dédé" Gignac, poursuit Benoît Costil. Ils me disent : "C'est une bombe agricole." Je n'y crois pas une seconde. » « Sur le terrain, je sursaute. Un réflexe. J'ai eu peur », raconte encore Giroud. « Au bout d'un moment, on voit des vigiles courir dans les coursives, poursuit Costil. Là, on s'interroge. Mais on est repris par la routine du match. » Sur le banc allemand se mêlent un sentiment d'inquiétude et des blagues potaches.
Arrivé au Paris Saint-Germain l'été précédent, Kevin Trapp raconte : « Je suis assis sur le banc et, d'un coup, j'entends une explosion à ma droite. Avec les gars, on se dit que ce sont des supporters. Mais cela nous fait quand même penser à ce qu'il s'est passé à notre hôtel. »
Logée dans le XVIe arrondissement de Paris, près du Parc des Princes, la délégation allemande a vécu une matinée agitée. « On devait faire une petite activation (musculaire) à l'hôtel, explique Trapp. Mais il y a eu une alerte à la bombe et tout a été annulé. Au début, on n'a pas pris cela trop au sérieux mais, quand on a vu la police arriver avec les chiens, on s'est rendu compte que c'était un peu plus inquiétant qu'on ne le pensait. »
« Quand il y a la première explosion, je m'interroge. À la seconde, je n'ai plus de doute »
François Hollande, président de la République entre 2012 et 2017
Très vite, cependant, le match à venir chasse les idées sombres. Mais à 21 h 20, c'est à la gauche du banc de la Nationalmannschaft que le bruit retentit. « Je dis à mes coéquipiers : "Eh, les gars, à ce rythme, ça va finir derrière nous." J'ai 25 ans, jamais je ne peux imaginer qu'une chose pareille puisse arriver. Je blague », confesse le gardien allemand. En tribune, François Hollande a déjà compris : « À l'époque, le climat est déjà très lourd dans le pays. Quand il y a la première détonation, je m'interroge. À la seconde, je n'ai plus de doute. »
Dans le car régie de TF1, Jérôme Saporito, qui produit l'événement, assiste à une scène qui l'interpelle : « Quand un président de la République venait au stade, je rajoutais systématiquement une caméra sur lui. Vers la 40e minute, je vois François Hollande partir. Mais non seulement il quitte sa place - il peut aller aux toilettes -, mais tous les gens qui sont autour de lui quittent la leur. »
L'ancien président raconte : « On vient me chuchoter à l'oreille et me prévenir qu'il y a deux morts, dont un terroriste, à l'extérieur du stade. Je pars dans le centre de commandement du stade, et là, je confronte nos informations. J'ai accès aux caméras de surveillance, je découvre ce qu'il s'est passé. J'apprends à ce moment-là ce qui est en train de se produire à Paris. Il y a déjà des dizaines de morts sur les terrasses. »
La mi-temps - Matuidi : « Si on nous en avait parlé, on n'aurait pas pu continuer »
Une question se pose immédiatement : faut-il mettre un terme à la rencontre ? François Hollande : « J'hésite un petit moment mais j'ai une autre crainte : qu'il y ait un mouvement de panique. J'ai en mémoire les images du Heysel (*). Il faut trouver le moyen de maintenir sur place les spectateurs. Il faut faire en sorte que les joueurs ne soient pas informés. Sinon, ils auraient sans doute, et c'était compréhensible, souhaité arrêter le match. Mon autre crainte, c'est qu'il y ait encore des terroristes à l'extérieur du stade. Tant que le match continue, les gens sont en sécurité. » Il est décidé de fermer toutes les portes d'accès au stade.
À partir de cet instant, plus personne ne peut quitter l'enceinte. Dans le couloir qui mène les joueurs aux vestiaires, des postes de télévision sont accrochés. Mis dans la confidence des événements, Mohamed Sanhadji, l'officier de police en charge de la sécurité de l'équipe de France, prend immédiatement l'initiative de les éteindre. À 21 h 25, les premières attaques ont débuté dans les Xe et les XIe arrondissements de la capitale. Quand la mi-temps arrive, des bribes d'informations commencent à circuler dans les tribunes.
Dans cette zone menant aux vestiaires, « il y a une effervescence un peu anormale, raconte Philippe Tournon, l'ancien attaché de presse des Bleus. Je vois beaucoup de personnes en civil ou en uniformes le téléphone à l'oreille. Mais comme "Momo" Sanhadji m'avait dit à midi que des gens seraient en observation en vue de l'Euro 2016, cela ne m'alerte pas. En revanche, mes enfants, qui sont en tribunes, essayent de m'appeler. Ils sont déjà au courant que ça chauffe à Paris. »
Personne n'évoque encore le drame qui s'est déroulé aux abords du stade quelques instants plus tôt. Sanhadji décide de glisser quelques mots à l'oreille du sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, en lui demandant la discrétion absolue. « On nous a placés dans une bulle, raconte Matuidi. Si on nous en avait parlé, on n'aurait pas pu continuer. »
La prudence - L'état-major de TF1 décide de ne rien dire
Dans le car régie de TF1, personne n'est mis dans la confidence de ce qu'il s'est réellement déroulé mais peu à peu, l'inquiétude s'empare des équipes. « À la mi-temps, raconte Jérôme Saporito, un membre de la sécurité nous dit : "Il s'est passé des choses sur le parvis." J'appelle l'un de mes JRI (journaliste reporter d'images) et je lui demande d'aller tourner des images. Dans le même temps, je raconte à Christian (Jeanpierre, aux commentaires de la rencontre) l'histoire de Hollande et je lui demande de ne pas en faire état. »
Alors que Paris est victime d'une attaque terroriste d'une ampleur inédite en France, François Hollande assiste au tout début de la seconde période. « Je décide de revenir à mon siège pour éviter de créer des interrogations trop fortes de la part du public qui fait face à la tribune officielle, raconte l'ancien président de la République. Je m'éclipse discrètement dix minutes après le début de la seconde période. J'ai déjà demandé à tous ceux qui sont autour de moi de rester sur place. Si les spectateurs avaient vu les personnalités déserter leurs sièges, ils auraient compris qu'il se passait quelque chose. Ils avaient tous entendu les deux détonations. »
La seconde période de ce France-Allemagne se déroule dans le calme. Quelques spectateurs ont appris qu'il se déroulait des événements dramatiques dans Paris. Mais la plupart ne savent toujours pas qu'ils ont également été la cible d'une attaque terroriste.
Dans le car régie de TF1, cette fois, on a compris : « Notre caméraman me dit : "Je ne peux pas sortir du stade, tout est fermé", raconte Saporito. Vers la 75e minute, on sait qu'il y a eu des morts à Paris. Mais nous ne sommes pas encore capables de déterminer ce qu'il s'est passé au Stade de France. Le réseau marche mal, je prends le téléphone filaire du car et j'appelle l'état-major de TF1. On se met d'accord sur un texte. Je dis à Christian : ''Note la phrase que je vais te dicter et tu la lis à l'antenne au mot près." »
À la 86e minute, André-Pierre Gignac imite Olivier Giroud et inscrit le deuxième but français sur un centre de Blaise Matuidi. Quand ce dernier cède sa place à Yohan Cabaye, le commentateur de TF1 lit le texte qui lui a été dicté, le ton grave : « Suite à des événements meurtriers qui se déroulent actuellement dans le centre de Paris, il y aura une édition spéciale juste après la rencontre. Il n'y aura pas d'interviews de joueurs. »
« La logique de notre décision de ne rien dire, c'est qu'on ne sait pas, explique Saporito. Notre métier, c'est d'informer les gens avec des informations vérifiées. Dix ans plus tard, je crois toujours que c'était la bonne décision. »
La découverte - Matuidi : « Je vois des images de Paris. Un bar a été attaqué. (...) Le bruit des explosions me revient »
Sur le terrain, les Bleus s'imposent 2-0. « À la fin du match, je m'approche benoîtement, comme je le fais toujours, de Frédéric Calenge, l'homme de terrain de TF1, pour lui demander quel joueur il veut pour son interview d'après-match, raconte Philippe Tournon. Et là, je vois Frédéric avec une expression un peu agitée et anormale. Il me dit qu'ils ne prennent personne. Il y a des attentats à Paris. C'est à cet instant que je comprends. »
Les joueurs rentrent au vestiaire. Leur soirée bascule. Dans le tunnel, les postes de télévision ont été rallumés. Un premier joueur s'arrête. Un deuxième le rejoint. Puis un troisième. Des joueurs allemands arrivent. « Il y a le direct de TF1, raconte Costil, Blaise Matuidi nous dit : "Venez voir, il y a un truc de fou qui s'est passé." »
« Je vois des images de Paris, poursuit Matuidi. Un bar a été attaqué. Il y a des morts. C'est un attentat. Immédiatement, le bruit des explosions me revient en tête. » Dans le vestiaire, Didier Deschamps félicite ses joueurs pour leur victoire et leur confirme que des événements tragiques sont en train d'ensanglanter Paris. Noël Le Graët, le président de la Fédération, et Thierry Braillard, secrétaire d'État chargé des Sports, viennent à leur tour parler aux joueurs.
La sidération - Giroud : « On est tous collés devant les infos. Le silence est total »
Dans la pièce, il y a plusieurs écrans de télévision. C'est la consternation. « On est tous collés devant les infos, raconte Giroud. Le silence est total. Je suis choqué, on l'est tous. » « C'est le chaos », poursuit Costil. « C'est aussi à ce moment-là qu'on apprend que des mecs ont essayé de se faire sauter dans le stade », révèle Giroud. Plusieurs joueurs se rendent dans le salon réservé à leurs proches. « Je vais les voir dès que possible, reprend Giroud. C'est là que Jen (Jennifer, son épouse) me donne davantage de précisions. Elle en sait plus que nous. »
À l'extérieur, l'évacuation du public se passe sereinement jusqu'à ce qu'un individu lance des pétards dans la foule. Un mouvement de panique s'enclenche. Les stadiers reçoivent l'ordre de laisser les gens revenir dans le stade et d'ouvrir les portes qui séparent les tribunes de la zone la plus sécurisée : la pelouse.
Dans son vestiaire, Kevin Trapp, le gardien allemand du PSG, partage la même affliction. Oliver Bierhoff, le manager de l'équipe nationale, a communiqué aux joueurs les informations dont il dispose. « On ne sait toujours pas qu'il y a eu un attentat au stade, raconte Trapp. J'appelle tout de suite ma femme puis des amis qui sont venus voir le match. Ils sont partis à pied, et marchent pour rejoindre mon domicile dans Paris. Je suis effrayé. Je leur dis : "Revenez tout de suite, n'allez surtout pas en ville, je vais m'occuper de vous." »
Dans le vestiaire français, la peur s'empare de nombreux joueurs. « J'ai de la famille au stade, j'en ai aussi dans Paris, raconte Matuidi. Je cherche à les joindre. J'ai peur. On a tous peur. »
La tristesse de Diarra, l'inquiétude de Griezmann
Les témoignages divergent sur le timing de la nouvelle : dans le car lors du retour à Clairefontaine selon certains témoins, dans le vestiaire pour d'autres. Mais dans la nuit, Lassana Diarra, un homme de peu de mots, apprend que l'une de ses cousines est l'une des victimes des attaques orchestrées dans Paris. « "Lass "n'est pas quelqu'un qui montre beaucoup ses émotions, raconte Benoît Costil, mais ce moment-là, c'est compliqué, évidemment. » Diarra n'est pas le seul joueur à être directement impacté par le drame qui se déroule.
Quand il apprend qu'une prise d'otages est en cours au Bataclan, Antoine Griezmann se fige. À 21 h 40, trois terroristes armés ont pénétré dans la salle de concert située dans le XIe arrondissement de Paris, où se produisent les Eagles of Death Metal. La soeur de l'attaquant français est fan de ce groupe américain de hard rock.
Son frère cadet a aussitôt le pressentiment qu'elle se trouve dans la salle. Ses craintes sont fondées : Maud Griezmann est l'une des otages des terroristes du Bataclan. Quelques instants après les premiers coups de feu, elle se jette à terre et reste immobile dans cette position durant quatre-vingt-dix minutes alors que les terroristes abattent les membres du public. Il y aura 90 morts et des dizaines de blessés graves dans la salle. « Antoine est rongé par l'inquiétude », raconte Philippe Tournon.
« On ne peut rien faire, poursuit Blaise Matuidi. Ni lui, ni nous. C'est terrible. » Quand les forces de l'ordre interviennent, Maud Griezmann parvient à s'enfuir. Tournon : « Heureusement, Antoine apprend assez vite par ses parents que sa soeur est saine et sauve. » « Il n'entre pas dans les détails, poursuit Benoît Costil. Mais même s'il ressent le soulagement de la savoir vivante, cela a été difficile pour lui d'envisager ce à quoi elle avait assisté. »
La solidarité - Trapp : « Des gens amènent des matelas et les déposent à même le sol. Je suis dans un film »
Dans le même temps, la délégation allemande refuse de retourner à son hôtel parisien. « On est restés toute la nuit au stade, raconte Kevin Trapp. Des gens amènent des matelas et les déposent à même le sol. Certains d'entre nous s'allongent dessus et s'endorment, d'autres restent éveillés toute la nuit. Je suis dans un film. »
Cette nuit-là, un lien se tisse entre Français et Allemands. « La sélection française a été magnifique avec nous », raconte Trapp. La délégation emmenée par Didier Deschamps décide de rester tant qu'une solution n'a pas été trouvée pour les Allemands.
« Le problème, c'est qu'entre les joueurs, le staff, les journalistes et les partenaires, il faut trouver un avion pour 150 ou 200 personnes, explique Tournon. Didier dit à Joachim Löw, le sélectionneur allemand, qu'à Clairefontaine, on a la capacité d'accueillir l'équipe et le staff. » « Mais on veut absolument rester tous ensemble et retourner en Allemagne le plus vite possible », poursuit Trapp. Angela Merkel, la chancelière allemande, annonce qu'elle va envoyer un avion. Mais cela nécessite du temps.
Finalement, la Fédération française décide de mettre à disposition celui qui devait amener les Bleus à Londres trois jours plus tard. « Entre 5 et 6 heures du matin, raconte Trapp, on nous met des petits vans à disposition, la police nous escorte. Je n'ai jamais vu la ville aussi vide, sans vie, qu'à ce moment-là. » Vers 6 h 30 du matin, les Allemands quittent le sol français en direction de Francfort.
La peur - Giroud : « On se demande si un autre gars ne nous attend pas à la sortie du stade »
Les Français ont déjà retrouvé leur chambre, à Clairefontaine. Giroud : « L'attente dans le stade a été interminable. On se pose des questions pour notre sécurité et celle de nos familles. On se demande si un autre gars ne nous attend pas à la sortie du stade. On flippe. Mais Momo (Sanhadji) nous explique tout ce qui est mis en place pour notre sécurité. » Mohamed Sanhadji, l'officier de sécurité des Bleus, a trouvé un car sans signalétique pour rentrer à Clairefontaine. « On part vers quatre heures du matin parce qu'on sait qu'une solution a été trouvée pour les Allemands », explique Philippe Tournon.
Mais le temps des questionnements n'est pas terminé. Le mardi, la France doit affronter l'Angleterre, à Wembley. Tournon : « Certains joueurs disent qu'il est impensable d'y aller. D'autres pensent autrement. La tendance est négative. » « Dans les jours qui ont suivi, les familles des joueurs les appelaient sans cesse pour leur dire de rentrer à la maison, raconte un témoin. À ce moment-là, la pression qui pèse sur eux est énorme. »
Dès le lendemain des attentats, Noël Le Graët, le président de la Fédération, se rend à Clairefontaine après avoir parlé à François Hollande pour dire aux joueurs qu'il faut impérativement se rendre en Angleterre. « Cela n'a pas été vraiment apprécié par tout le monde, indique Tournon, mais la raison d'État a pris le dessus. »
Le symbole de Wembley - Matuidi : « Il fallait montrer que la France était forte, qu'elle allait rester debout et fière »
Dans les heures qui suivent, Mohamed Sanhadji prend le temps d'aller parler à chacun des joueurs. Blaise Matuidi : « On n'avait pas la tête à aller jouer un match de foot. Mais on nous a fait comprendre que c'était important. » Le 17 novembre 2015, l'équipe de France se tient debout, à Wembley, lors d'une Marseillaise inoubliable, chantée par l'ensemble du public anglais.
« Ce match a été magnifique », dit Giroud aujourd'hui. « Pendant la Marseillaise, j'ai eu les larmes aux yeux, ajoute Matuidi. C'est vrai : il fallait le jouer, ce match. Nous étions l'une des images de la France. Il fallait montrer qu'elle était forte, qu'elle allait rester debout et fière. Ce jour-là, grâce aux Anglais, on a aussi compris que nous n'étions pas seuls. »
Dix ans ont passé depuis ces événements et les souvenirs demeurent intacts dans les esprits de chacun. « Je m'en souviens comme si c'était hier », raconte ainsi Kevin Trapp. Revenu en France l'été dernier pour rejoindre le Paris FC, le gardien est parfois assailli par les images du 13 novembre 2015 : « Il y a quelques semaines, j'étais dans une brasserie, et je ne sais pas pourquoi, j'ai commencé à repenser à tout cela. Cela m'arrive de temps en temps. Pendant longtemps, ce fut compliqué pour moi de sortir dans la rue, surtout quand il faisait nuit. »
« Chaque fois que je retourne au Stade de France, je ne peux pas m'empêcher d'y penser, poursuit François Hollande. Je mesure ce qu'il aurait pu advenir si un attentat avait eu lieu à l'intérieur du stade ou si la panique avait gagné le public. » « Si les terroristes étaient entrés, que se serait-il passé ? s'interroge Blaise Matuidi. Rien que d'en parler, j'en ai des frissons. »
Quelques jours après les attentats, une amie de Maud Griezmann, présente au Stade de France, lui décrira le visage d'Antoine lorsqu'il a quitté la pelouse alors qu'il ne savait rien : « Instinctivement, il l'a senti, dira Maud, dans L'Équipe, en juin 2016. Il est ressorti tout blanc du terrain. Il a eu si peur. J'aurais voulu qu'il n'associe jamais le foot, son plaisir, à un moment triste. Le 13 novembre est le jour que j'aimerais qu'il oublie, lui. Lui et tous les autres membres de ma famille. »
Posted 13 November 2025 - 22:22 PM
Qq aurait il l’article de L’équipe d’hier sur
« que ce serait il passé si les terroristes étaient rentrés dans le stade de France ? »
D’avance merci
visiblement ils ne voulaient pas, à la base, rentrer dans le stade. Mais comme c etait un vendredi soir, avec beaucoup plus de circulation qu en général ( certains ont mis 2 fois plus de temps pour y aller) ils seraient donc arrivés en retard ...
apres voyant qu il n y avait plus grand monde, ils ont surement esssayé de rentrer ...
il y a eu de bonnes décisions dans cette soiree " stade ", entre eteindre les télé au stade et couper les reseaux, ils ont surement eviter des mouvements de foule ....
Posted 13 November 2025 - 22:24 PM
Posted 14 November 2025 - 09:31 AM
Série Tv le choix de Sonia de grande qualité sur le sujet.
Quand le destin vous propulse au milieu du tourbillon de la haine , quel courage chez cette femme dont la vie a été effacée à jamais alors quelle est toujours vivante mais morte administrativement et socialement, sans passé er sans avenir.
Merci à elle
Posted 14 November 2025 - 10:07 AM
Elle, et le premier flic (et tant d'autres) qui rentre au Bataclan et fait feu sur l'ordure qui mitraille la fosse ont sauvé vraisemblablement des centaines de vies.
MERCI !
Posted 14 November 2025 - 13:02 PM
Ayant un pied à terre à Paris, je suis allé me recueillir sur les lieux, peu de temps après.
C'était une façon de m’approprier cette horreur et ressentir la douleur de toutes ces pauvres victimes.
Je n’ai aucune ouverture de cœur et d’esprit ou d’âme pour tenter de comprendre ces pourritures.
Je n'ai que de la haine pour eux et ça ne me ressemble pas.
Je vous partage 2 ou 3 photos prises sur zone.
Il’y avait un drapeau jaune et bleu dans l’immense dépôt de fleurs
Ce jour là, j’étais fier d’être jaunard et de partager ces sentiments.
Merci à ceux qui ont déposé ce drapeau de solidarité.
Posted 14 November 2025 - 13:05 PM
Posted 14 November 2025 - 14:20 PM
Ayant un pied à terre à Paris, je suis allé me recueillir sur les lieux, peu de temps après.
C'était une façon de m’approprier cette horreur et ressentir la douleur de toutes ces pauvres victimes.
Je n’ai aucune ouverture de cœur et d’esprit ou d’âme pour tenter de comprendre ces pourritures.
Je n'ai que de la haine pour eux et ça ne me ressemble pas.
Je vous partage 2 ou 3 photos prises sur zone.
Il’y avait un drapeau jaune et bleu dans l’immense dépôt de fleurs
Ce jour là, j’étais fier d’être jaunard et de partager ces sentiments.
Merci à ceux qui ont déposé ce drapeau de solidarité.
c est la fenetre où la femme enceinte s etait suspendue ?
Posted 14 November 2025 - 14:22 PM
c est la fenetre où la femme enceinte s etait suspendue ?
Oui je pense.
On perçois des traces entres les deux ouvertures
Posted 14 November 2025 - 17:22 PM
Oui je pense.
On perçois des traces entres les deux ouvertures
ah oui en effet ...
Posted 14 November 2025 - 21:28 PM
Elle, et le premier flic (et tant d'autres) qui rentre au Bataclan et fait feu sur l'ordure qui mitraille la fosse ont sauvé vraisemblablement des centaines de vies.
MERCI !
Tout simplement MERCI !!!!!!! Ami Bazooka - Rien à d'autre à ajouter !!!
Tellement rare de lire de tels propos que je tenais à le signaler !!!
...
Posted 16 November 2025 - 07:56 AM
Vous connaissez l'histoire du mec qui a raté le car ?
Dix ans après la bravoures des policiers va être récompensé de la légion d'honneur, y avait tellement de trucs à faire avant... ![]()
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