Je ne l'ai pas vu posté celui là, donc...
"On se tait et on se met au boulot" : comment l'ASM Clermont a vécu une semaine très particulière avant la réception de Bordeaux
Après trois défaites, un contenu très inquiétant et des critiques en coulisses, l’ASM n’a eu qu’une journée pour préparer la venue de l’UBB, ce samedi soir. Un temps court durant lequel Christophe Urios a voulu responsabiliser ses joueurs.
Dans un club de rugby professionnel, les vacances ne sont pas décidées à la va-vite. Dans un calendrier aussi “timé” et dense, les périodes de repos sont prévues bien en amont. Le board clermontois, en accord avec les joueurs, avait décidé il y a bien longtemps déjà d’un break de quatre jours entre le déplacement à Perpignan et la réception de Bordeaux. Mais à l’époque, personne ne pouvait anticiper la période de fortes turbulences qu’allait connaître le club en cette fin d’année.
Après la bouillie catalane, joueurs et staff ne se sont retrouvés que vendredi matin. Une journée pour préparer un match aussi capital que celui de ce soir, est-ce suffisant ? Dans un contexte aussi tendu, avec notamment la sortie de Fritz Lee chez nos confrères de Rugbyrama, tout le monde avait besoin de retrouver sérénité et déconnexion, à un moment où le moral a été affecté.
La responsabilisation comme mot d’ordre
« Je vous avoue que je n’ai pas envie de parler. Nous avons assez de soucis. Il faut que l’on se concentre entre nous », a déclaré laconiquement le capitaine Baptiste Jauneau. Christophe Urios a, lui, évoqué un groupe qui avait vraiment besoin de ce break. « Ce matin (vendredi), c’était difficile. Mais ces quatre jours nous ont fait du bien. C’est un moment où l’on peut se régénérer, passer du bon temps en famille et avec ceux qui nous aiment. Cela nous a permis de récupérer physiquement, mais aussi dans les têtes. Ces quatre jours étaient intéressants en ce sens. Quand tu es au milieu des tiens, cela permet de réfléchir. On te pose 2.500 questions. Pourquoi vous faites comme ça ? Pourquoi vous êtes nuls ? Etc, etc. C’était le bon moment pour se remettre en cause. »
Après ces quatre jours à têtes reposées, le manager clermontois a organisé cette journée de manière à responsabiliser le plus possible ses joueurs et à forger le collectif.
« On a repris un peu l’image de nos lundis, avec quand même la mise en place. On les a fait venir un peu plus tard qu’un lundi, mais il y a tout de même eu la réunion des leaders, puis l’activation classique. On a eu aussi la réunion de ligne, que l’on ne fait jamais la veille d’un match. Puis, après une collation rapide, s’est tenue une dernière réunion sur la partie stratégique. C’était bien que les mecs puissent se reconnecter. »
Et notamment autour du capitaine Baptiste Jauneau. Lors de la mise en place, le demi de mêlée a ainsi élevé la voix au milieu de ses partenaires. Le staff, lui, n’est pas intervenu.
« C’est à nous de nous réveiller et de mettre les actes demain (ce samedi soir, NDLR), pose le capitaine. On se tait et on se met au boulot. Pour le reste, cela reste dans le groupe. Je n’ai pas envie de plus épiloguer concernant le contexte. On sait ce que l’on a à faire. »
Une responsabilisation qui avait déjà débuté lors des quatre jours de repos, puisque chaque joueur disposait d’un GPS et d’un travail à effectuer. « C’est la responsabilité des joueurs maintenant, conclut Christophe Urios. Il faut surtout que l’on reste ensemble, car cela ferraille de partout et on est critiqués. À juste raison, je n’ai globalement pas de problème avec cela. Nous sommes face à nos responsabilités. C’est un privilège. »