Parra - Laidlaw : Paroles de 9« Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Vern Cotter ?
M.P. : Avant de le rencontrer, j’avais déjà énormément entendu parler de lui quand j’étais à Bourgoin. Vern, c’était le mec qui faisait peur (rire). Au final, je lui dois tellement… Je connaissais le rugby, Vern m’a fait comprendre ce qu’était le rugby professionnel. S’entraîner toujours plus dur, faire attention à chaque détail sur le terrain, à l’entraînement, dans nos vies… J’arrivais de Bourgoin, un club pour lequel je garde une estime immense. Mais c’était un club très famille, plus libre dans l’approche du rugby. En débarquant à Clermont et en côtoyant Vern, j’ai vraiment découvert le rugby pro. Il m’a appris la rigueur. »
« Et vous, Greig, quel a été votre premier contact avec Vern Cotter ?
G.L. : Il a débarqué en juin 2014, quelques jours avant qu’on s’envole pour sa première tournée comme sélectionneur de l’Écosse. C’était au Canada et aux USA. Ce devait être les présentations officielles. D’habitude quand un entraîneur arrive, il y a un petit cérémonial : il se présente, explique comment on va travailler et ce qu’il veut mettre en place. En Écosse pour la première de Vern, tous les joueurs s’attendaient à cela. Nous sommes arrivés assez décontractés à Murrayfield. Vern était là. Il nous a juste dit : "Voilà, c’est moi. Bienvenue à tous. Maintenant, on va s’entraîner." On est effectivement parti immédiatement s’entraîner.
M.P. : Ça décrit assez bien Vern. (il sourit) »
« Que gardez-vous de lui ?
G.L. : L’état d’esprit qu’il inculque. Pour l’Écosse, il était le bon coach au bon moment. Nous étions un peu laxistes et Vern ne tolère pas que quelque chose ne soit pas fait à 100 %. Chaque jour de la semaine, à l’entraînement ou en dehors, il n’admet pas qu’on puisse faire les choses à peu près. Il ne comprend pas qu’on puisse faire autre chose que de vouloir gagner et s’en donner toutes les chances.
M.P. : Je retiendrais sa rigueur dans la préparation stratégique du match, spécialement son exigence auprès du 9 et du 10. Nous devions tout connaître par cœur ! Nous avions une semaine pour nous préparer et pour l’entraînement du capitaine, la veille du match, nous devions être prêts. Il était impossible de ne pas maîtriser une annonce. Aujourd’hui encore, ça me paraît inconcevable. Ce n’était pas le cas avant de croiser Vern.
Est-il vraiment si dur qu’on veut bien le dire ?
M.P. : Parfois, il était très dur. Il y a tellement d’histoires… Quand il était de mauvaise humeur, tant qu’il ne disait pas stop, il valait mieux continuer de courir. Et parfois, ça pouvait durer très longtemps…
G.L. : Il a piqué quelques colères, oui. Au début, surtout, quand il trouvait que tout, dans notre fonctionnement, était vraiment trop loin des standards internationaux. Et après quelques matchs où nous avions failli dans le combat. Là, les entraînements qui suivaient pouvaient être chauds. Voilà, cela fait partie du caractère de Vern. C’est aussi pour cela qu’il est un entraîneur avec tant de succès.
M.P. : Après un match à l’extérieur où nous n’avions pas existé dans le combat, il nous avait concocté une séance solide, le lundi. Il y avait d’abord eu une grosse colère lors de la séance vidéo, puis un entraînement du genre sauvage. Il y avait seulement les gros et les neuf. Évidemment, il fallait que je me retrouve là-dedans… Nous étions sur un tout petit terrain et on ne faisait que se rentrer dedans, à 200 à l’heure. Ça ne s’arrêtait jamais ! J’ai cru que les gros n’en sortiraient jamais vivants, qu’on allait péter la moitié de l’équipe pour plusieurs mois.»