OK je comprend mieux ce que tu veux dire.
Effectivement les lobbys ont gangrené les lieux de décision de la médecine, comme partout dans le monde, de l'AG de copropriété aux gouvernements de pays.
J'écoutais hier une interview du mec qui a révélé l'affaire Weinstein. Tu parles d'Irène Frachon (une véritable héroïne), je n'ai pas pas pu m'empêcher de faire le lien entre les deux. Ce qu'ils ont vécu, subit, c'est digne d'un roman. Le mec a même été suivi par le Mossad. On pourrait trouver des exemples dans tous les pans de la société.
D'ailleurs le scandale médiator a eu pour effet une loi sur la publication de donnés sur les cadeaux des labos aux médecins. L'excellent collectif regards citoyen a récupéré et analysé ces données : https://www.regardsc...s.org/sunshine/. Malheureusement, la loi a été limitée par la suite par décret. Merci Marisol Touraine...
Au final je pense qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. La grande majorité des médecins et des scientifiques sont des gens honnêtes. Chaque jour il y a des centaines (milliers) de publications scientifiques relues par un comité de lecture neutre et compétent. Ces cas légitimement révoltants et, du coup, très médiatisés ne devraient, à mon sens, pas masquer l'enorme majorité des cas où tout va bien.
C'est malheureusement un domaine que je connais, et dans laquelle la neutralité et l'honnêteté ne sont pas les qualités les plus recherchées.. Non que les revues soient malhonnêtes, ou que ce qui y est publié n'est pas de qualité. Mais les lobbies y ont leurs entrées, les comités de lecture font du favoritisme (vas donc publier dans Nature ou Science si tu n'a pas eu la caution d'un ponte qui gravite dans le bon cercle), et qui cherchent le spectaculaire, car ce sont des revues privées qui sont en concurrence. Cela rajoute une couche pas forcément très nette (et pourtant fondamentale) dans les process de validation des découvertes scientifiques et de leur transformation en produits.
1. compétition entre labos pour les financements
2. on publie vite pour être les 1ers, quitte à ne pas respecter parfois les process de validation de l'expérience
3. on va vite pour transformer la découverte en produits commerciales, quitte à passer quelques étapes de validation encore
4. on fait du lobbying auprès des autorités sanitaires pour validation du produit et de sa commercialisation
5. on fait du lobbying auprès des professionnels de santé pour vendre son truc largement.
6. les pros de la santé (médecins généralistes et mêmes spécialistes) n'ont pas le temps de lire la masse colossale de données scientifiques, et donc d'exercer un œil critique sur les nouvelles molécules, produits, etc.
Tout ça pour.. je ne sais plus. Mais au sujet des commotions, au-delà de la mauvaise foi de beaucoup dans les instances, on voit la différence entre des médecins à l'ancienne (cf celui du RCT...), qui voit le KO comme on le voyait avant, et des spécialistes qui s'alarment vraiment car ils étudient et se tiennent au courant des origines des Ko et de leurs conséquences.