Le nouveau caca de l'Escrot. Rions un peu avant que la mort ne nous prenne...
A la question «qu'est-ce que le haut niveau?», on pourrait répondre tout ce que le rugby français ne possède pas. Ce que les Falcons d'Atlanta n'ont pas également. Dimanche soir, en épilogue de ce samedi de frustration abyssale, le 51e SuperBowl m'apporta quelques pistes de réflexion que j'ai envie de vous faire partager avant la réception de l'Ecosse, laquelle se déplace à Saint-Denis la fleur au fusil. Absents, maladroits, peu inspirés et pour tout dire surclassés pendant trois quart-temps, les New England Patriots ont su trouver les ressources mentales pour non seulement revenir au score mais l'emporter au terme de la première prolongation en mort subite de l'histoire de cette compétition ovale, elle aussi.
J'emploie à dessein l'expression «ressources mentales» plutôt que tactique, physique ou technique. Car à mes yeux il s'agit là du problème central des équipes qui ne parviennent pas à élever leur niveau de jeu au moment crucial, ce temps d'excellence où la force psychique cimente toutes les pierres de l'édifice, à savoir les combinaisons, le timing, l'exécution, la précision, la pertinence. Pourquoi Lopez manque-t-il le but au tournant de la première période, face aux poteaux, qui aurait fait passer la France en tête à la pause ? Pourquoi Atonio, ou Chouly, ou Lamerat, Nakaitaci, Vakatawa, Serin, Machenaud, foirent-ils la passe ou laissent-ils échapper le ballon promis à l'essai ?
Parce que leur mental est défaillant. Parce qu'ils ne sont pas capables de se sublimer quand il le faut. Parce qu'aucune transcendance ne les tire vers le haut. Vers ce qu'ils ont de meilleur, dans la zone des 110 %. Ils ne cassent pas leur propre barrière mentale. Il est là, le haut niveau ; dans la capacité à se hisser soi-même, sans le recours des autres, au-delà de ce qu'on pense être sa limite. Le champion vit sur une hauteur qui n'est pas celle du commun. S'il a plongé sa charrue dans la terre pour creuser un sillon, c'est vers les étoiles qu'il regarde pour le tracer droit.
Tout y est : le lyrisme de collègien, les attaques contre certains joueurs (souvent les mêmes mais c'est sans doute un hasard), le ton péremptoire du petit gros qui connaît son sujet...