Aller au contenu


Photo

Springboks


  • Veuillez vous connecter pour répondre
9 réponses à ce sujet

#1 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 600 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 27 novembre 2024 - 14:13

Famille de vignerons, greffé avec un tendon de son père : aux origines de Pieter-Steph du Toit, joueur de l'année Élu meilleur joueur de l'année pour la seconde fois par World Rugby dimanche soir, le troisième-ligne sud-africain Pieter-Steph Du Toit, redoutable sur un terrain, se raconte.

 

Voilà un double champion du monde qu'on connaît mal ou si peu. Dimanche soir, Pieter-Steph Du Toit a raté l'occasion d'irradier de son sourire lumineux les caméras du monde entier. Il ne s'est pas présenté sur la scène du Sporting de Monaco où World Rugby venait de le célébrer joueur de l'année. « Désolé, Pieter-Steph a eu un vol annulé puis un autre retardé », s'est excusée Willemien, son épouse, venue recevoir son trophée à sa place. Le troisième-ligne des Springboks a fini par arriver un peu plus tard, une fois la cérémonie achevée. C'était la deuxième fois que ce joueur était ainsi honoré après avoir reçu cette distinction en 2019.

 

Du Toit a pourtant l'habitude d'être ponctuel aux grands rendez-vous. Lors de la dernière Coupe du monde, en finale face aux All Blacks (28 octobre 2023), il avait enchaîné 28 plaquages et été l'artisan majuscule du deuxième titre mondial d'affilée remporté par l'Afrique du Sud (2019 et 2023).

Du Toit, 32 ans, célébré cette année, n'est pas un créateur de jeu, il est plutôt spécialiste du travail de sape et d'étouffement. « Il fait peur aux adversaires, analyse l'ancien troisième-ligne Yannick Nyanga (46 sélections), de retour d'une immersion au coeur des Springboks. Quand tu dois manipuler le ballon et qu'un gars comme Pieter-Steph t'arrive dessus, c'est compliqué, ça pèse sur la capacité d'initiative. »

Brutal et puissant dans les impacts, sans toutefois être lourd, Du Toit est apte à se déplacer vite, beaucoup, longtemps. Il arrive tôt sur les zones de contact, il impose sa rudesse dans les rucks, s'avère tranchant dans les plaquages. Passé maître dans l'art du travail de l'ombre, il crève l'écran aux yeux des initiés. « C'est le Richie McCaw 2.0, poursuit Nyanga. En plus grand, plus fort, plus rapide et plus agressif. Il a un volume de jeu incroyable. C'est de loin le meilleur troisième-ligne de la planète. Je ne l'ai jamais vu faire un mauvais match. » Depuis 2022, Du Toit joue au sein des Toyota Verblitz, au Japon, entraîné par les néo-zélandais Steve Hansen et Ian Foster, coaches des All Blacks champions du monde en 2015.

 
 
Fils de vigneron, descendant de Huguenots français

Comme l'indique son patronyme, Du Toit est le descendant d'une lignée de Huguenots, des Français protestants qui ont fui les persécutions religieuses catholiques, au XVIIe siècle, pour tenter une vie meilleure, ailleurs, en Afrique du Sud.

Né en 1992, Pieter-Steph a grandi à Kloovenburg, à une heure de route au nord de Cape Town, au sud du pays, où son père Pieter dirige une exploitation viticole. « C'est la terre la plus belle au monde à mes yeux, nous a confié le joueur dans la nuit de dimanche à lundi. On y cultive surtout du syrah mais aussi huit autres cépages, comme du grenache noir et du mourvèdre. Du chardonnay et du grenache blanc. » La famille possède 85 hectares de raisin de table, 65 hectares de vignes, 25 hectares d'olives et 5 d'avocats. « Mon arrière-grand-père avait acheté cette ferme en 1956 dans une vente aux enchères. C'est l'endroit où j'aime vivre, sourit le joueur. Celui que je suis pressé de retrouver quand je voyage. Enfant, avec mes frères, on adorait aider notre père, on récoltait les grappes à la main car à l'époque il ne possédait pas de machines. Puis on grimpait dans les cuves pour écraser le raisin avec nos pieds, les après-midi et les week-ends. Ce n'était pas du boulot pour nous, mais un jeu et beaucoup de joie. »

1dc5d.jpg
 
Les vignes de l'exploitation viticole de son père. (Jimmy Wright)
Petit-fils de Springbok

Pieter-Steph Du Toit s'est construit avec la légende de son grand-père Piet. Né en 1935 et surnommé « Spiere » (« baraqué » en afrikaans), ce pilier avait intégré les Springbok en 1956. Il connaîtra sa première sélection face à la France en 1958, dans un match dont le score final était resté à 3-3. « Mon grand-père a été mon modèle, c'est grâce à lui que j'ai compris ce que représentaient les Springboks. On ne porte pas ce maillot vert juste pour soi, il symbolise une idée bien plus grande. On a tous des parcours distincts mais on s'assemble pour un but commun. Et on a tous le feu dans le ventre quand on porte le maillot des Springboks. » L'aïeul était réputé pour avoir des mains énormes, comme des battoirs. Le petit-fils a hérité de cette particularité. Quand il a fini par arriver à Monaco pour récupérer son trophée, l'objet ressemblait à une miniature dans ses paluches format XL.

41b9b.jpg
 
Piet Du toit, son grand-père (L'Équipe)
Aîné d'une fratrie de quatre garçons

Dimanche soir, au Sporting de Monaco, alors que la cérémonie était achevée, Pieter-Steph Du Toit a côtoyé Antoine Dupont, lauréat du titre de meilleur joueur à 7 de l'année. Le capitaine des Bleus était accompagné de son grand frère, Clément, agriculteur à Castelnau-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées. Les deux frangins, « Toto » et « Keke », ont entrepris de rénover « le domaine de Barthas », de perpétuer l'histoire patrimoniale des métairies Dupont. Comme eux, Du Toit associe fraternité et entreprenariat mais version puissance 4 : avec ses trois frangins, Johan, Anton et Daniel, ils ont fondé « 8 Feet » : « Quatre frères, huit pieds, une famille, explique Pieter-Steph. On vend du vin, du café, des vêtements lifestyle, des chaussures... C'est notre mère Annalene qui a trouvé ce slogan en clin d'oeil à notre fratrie. »

5e39d.jpg
 
Pieter Steph Du Toit, en haut à droite, avec ses frères. (Instagram@eightfeet_sa)
Pas le plus athlétique mais très efficace

Longiligne, il culmine à deux mètres sans avoir des épaules impressionnantes (115 kg). « Je ne suis pas le plus rapide, ni le plus puissant, admet Du Toit. En revanche, je crois dur comme fer à la force du mental. C'est ce que notre père nous a transmis : la foi, une bonne attitude, une grosse capacité de travail. Tout ça permet d'aller au-delà du possible. Lui a su faire fructifier les terres que lui avait transmises son propre père. Auprès de lui, on a appris les réveils à l'aube, le dur labeur, le goût de l'effort. »

La moyenne de ses statistiques avoisine une quinzaine de plaquages minimum à chaque match. « Je n'ai pas besoin de colère ou de hargne pour ça. À partir du moment où tu rentres sur un terrain, c'est plaquer ou être plaqué. Il y a un rapport de force qui s'instaure. Soit tu domines, soit tu capitules. En tant que Springbok, la dimension physique est valorisée, il te faut aller de l'avant. »

Durant sa présence aux Sharks de Durban (2012-2015), Du Toit a suivi le programme « Eye Gym » auprès de la docteur Sherylle Calder, spécialiste de la vision. « Il avait une très bonne lecture des trajectoires, ce qui lui permet d'effectuer des courses à bon escient sans dilapider son énergie, détaille la coach, championne du monde avec l'Angleterre en 2003 puis avec l'Afrique du Sud en 2007. Sa capacité de prise d'informations visuelles lui assure un temps d'avance précieux. Pieter-Steph, qui a joué deuxième-ligne, était aussi très habile sur les ballons aériens avec une excellente coordination "oeil main". Statistiquement, les joueurs qui ont grandi en milieu naturel, notamment à la ferme, ont de meilleures habiletés visuelles que ceux qui ont évolué en milieu urbain où le champ visuel est plus rétréci et la vision périphérique moins sollicitée. »

Greffé, il joue avec un tendon de son père

Il y a dix ans, alors qu'il jouait aux Sharks, Du Toit a subi une grave blessure aux ligaments antérieurs du genou gauche. Après une première opération, il est resté treize mois sans jouer. Revenu sur les terrains, il s'est de nouveau blessé au genou juste avant la Coupe du monde 2015. Cette fois, c'est son père, donneur compatible, qui lui a fait don de cellules souches. « Je suis comme un vieux Range Rover dont on récupère les pièces détachées, se marre le papa en racontant l'anecdote par téléphone au milieu de ses vignes. Ils m'ont prélevé un bout de muscle dans l'ischio-jambier droit pour réparer son genou gauche. Mon fiston était étonné parce que lui a dû rester alité alors que moi je suis revenu bosser à la ferme le surlendemain. » Jimmy Wright, spécialiste de la performance aux Sharks, s'est occupé de sa réhabilitation. « Sans être le plus costaud à la salle, Pieter-Steph faisait la différence grâce à une éthique de travail impressionnante. Sa force se niche dans son caractère plus que dans ses performances athlétiques. C'est un joueur fier, pas le genre à picoler ou sortir. Il est investi pleinement dans sa carrière. Et puis il a un leadership très posé, il ne motive pas les autres, il les inspire. »

859ee.jpg
 
Pieter Steph du Toit avec son père lors de la greffe. (DR)

 


  • pims aime ceci

#2 RCV06

RCV06

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 54 263 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Mandelieu la Napoule
  • Mon club:

Posté 28 novembre 2024 - 10:39

 

859ee.jpg
 
Pieter Steph du Toit avec son père lors de la greffe. (DR)

 

 

 

 

On dirait moi en ce moment, a droite de la photo, pas a gauche :D
 


  • julien aime ceci

#3 Codorplusàvie

Codorplusàvie

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 14 038 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:On the road again
  • Mon club:

Posté 28 novembre 2024 - 13:01

 
 
On dirait moi en ce moment, a droite de la photo, pas a gauche :D
 


Au fond avec le déambulateur ou avec la blouse blanche ?
Grosse opération si c'est la blouse blanche...

#4 steph

steph

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 24 695 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 28 novembre 2024 - 18:47

Pieter Greffe du Toit alors.
  • RCV06 aime ceci

#5 RCV06

RCV06

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 54 263 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Mandelieu la Napoule
  • Mon club:

Posté 28 novembre 2024 - 22:50

Au fond avec le déambulateur ou avec la blouse blanche ?
Grosse opération si c'est la blouse blanche...

Avec le déambulateur ou sur le fauteuil je suis passé par les 2 mais maintenant je suis a nouveau debout ^_^


  • Codorplusàvie aime ceci

#6 Codorplusàvie

Codorplusàvie

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 14 038 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:On the road again
  • Mon club:

Posté 29 novembre 2024 - 05:58

Avec le déambulateur ou sur le fauteuil je suis passé par les 2 mais maintenant je suis a nouveau debout ^_^


Bonne nouvelle.
J'ai eu peur que ce soit la blouse blanche et que tu ne sois, de fait, obligé de te cogner le ménage, les courses et torcher les gosses.
  • RCV06 aime ceci

#7 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 600 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 07 décembre 2024 - 10:19

« La relation humaine au coeur de tout » : le voyage immersif de Nyanga en Afrique du Sud pour observer les méthodes locales Après une immersion chez les Springboks, l'ancien troisième-ligne des Bleus poursuit un voyage auprès des franchises sud-africaines, notamment les Stormers, adversaire de Toulon en Coupe des champions samedi (16h15). Il se dit bluffé par leur efficacité et l'intérêt porté à la dimension mentale.

À 40 ans, Yannick Nyanga (46 sélections entre 2004 et 2015) a toujours la même soif d'apprendre. L'été dernier, après son départ du Racing, l'ancien directeur sportif a passé un mois en Nouvelle-Zélande au sein des Crusaders, qui débriefaient leur campagne calamiteuse en Super Rugby, puis a suivi les entraînements des Chiefs. Depuis plus de deux semaines, le voilà en mode Springboks. Après une immersion à Cardiff auprès des doubles champions du monde, il a rejoint la franchise des Sharks et, depuis le 1er décembre, il vit avec les Stormers, qui se préparent à affronter le RC Toulon ce samedi.
 
 

« Après une semaine d'immersion au coeur des Springboks, puis aux Sharks, vous voilà chez les Stormers. Qu'en retirez-vous ?
Le rugby sud-africain, c'est aujourd'hui l'équivalent de l'écurie Red Bull en F1. Ils gagnent tout, sont les plus innovants. L'été dernier, j'avais eu la chance d'aller chez la version rugby de Ferrari, en tant que légende et mythe, en passant un mois en Nouvelle-Zélande. Ces deux nations ont un dénominateur commun : une relation humaine en étoile. Les leaders ont, certes, une responsabilité supplémentaire mais ils ne sont pas au-dessus des autres. Ce qui m'a sauté aux yeux, c'est à quel point les Sud-Africains placent la relation humaine au coeur de tout. Moi qui suis un empathique, j'ai parfois eu le sentiment, en France, que c'était une faiblesse alors que c'est la force des Springboks. On retrouve ce même état d'esprit aux Sharks ou aux Stormers. C'est le concept du Ubuntu popularisé par Nelson Mandela.

73b3e.jpg
 
Yannick Nyanga (au milieu) entouré des Springboks à Cardiff après la victoire des Sud-Africains face aux Gallois (12-45, le 2 » novembre) (DR)

L'Ubuntu, c'est quoi ?
En résumé, c'est : "Je suis ce que je suis parce que je te permets d'être ce que tu es." On est inter-liés par ce principe moral. Pour que je réussisse, il faut que toi aussi tu réussisses. Ta réussite est ma réussite. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. C'est un postulat de management moins vertical que celui à l'anglaise qui a cours dans le rugby depuis des décennies.

Ce serait la clé de leur réussite ?
On ne peut pas simplifier la performance à un seul et unique facteur. Elle est un cheminement bien trop complexe. Mais on se doit de constater que les Springboks sont champions du monde, deux fois de suite, parce qu'ils n'ont négligé aucun aspect de la performance.

 
 

« Les Stormers, parmi un tas d'autres aspects, ont une météo du mental des joueurs. Ils placent beaucoup d'attention dans le bien-être des joueurs »

 
 
 

Vous dites avoir été surpris par l'importance accordée à la dimension mentale...
Exactement. Elle est placée au même niveau que la performance physique ou les notions tactiques. La dimension mentale est totalement intégrée, leurs staffs ont suivi des formations très élaborées. Les Stormers, parmi un tas d'autres aspects, ont une météo du mental des joueurs. Ils placent beaucoup d'attention dans le bien-être des joueurs. Untel peut-être en zone orange ou verte en fonction des aléas de sa vie. Les coaches savent quelle exigence il est pertinent d'avoir auprès d'un joueur. Les équipes sont impliquées. C'est vrai qu'on confie souvent tant de choses sur la table de massage...

Ce management mental n'est pas intrusif, respecte l'individu. Le coach sait qui sont ses joueurs, comment ils vont vraiment. Je ne voudrais pas opposer ça à ce que nous sommes. La France est en bonne voie. Fabien Galthié a su remettre les Bleus dans une dynamique positive. Et Jérôme Daret a été au top avec les Septistes, la danse qu'il a proposée aux joueurs, c'était fort. Mais j'aime bien cette phrase des All Blacks "être meilleur, ça ne s'arrête jamais". La perf, c'est un mouvement perpétuel. Une fois qu'elle est accomplie, il faut la reconstruire.

a9cc1.jpg
 
Nyanga (à droite) à l'entraînement des Stormers avec l'arrière Warrick Gelant. (DR)

Elle semble devoir répondre à la règle des trois tiers : le pouvoir physique, le savoir technique et le vouloir mental...
Justement, les Sud-Africains ont affiné chacun de ces trois aspects, divisés en une multitude de petits sous-groupes. C'est de l'ordre des softs skills (compétences comportementales) ou de la "motricité fine" sur le savoir être. Avec une attention ultra-développée dans les interactions entre les corps de métier, comment les faire interagir. C'est dans cette dimension que Rassie Erasmus (entraîneur en chef des Springboks) est génial.

Quel exemple vous a le plus marqué ?
Son approche du dernier match des Boks face aux Gallois (12-45, le 23 novembre). Une équipe aux abois alors que ça tournait bien pour l'Afrique du Sud. Rassie a pointé du doigt tout ce qui allait être la force du pays de Galles. Avec pertinence. Et mentalement, il a su embarquer tous ses joueurs et le staff dans un élan. Comme s'ils allaient disputer une finale de Coupe du monde. Il a raison. Jouer un match pour son pays, ça ne doit jamais être anodin.

3a97b.jpg
 
Yannick Nyanga (à droite) avec l'emblématique Springbok Siya Kolisi. (DR)

C'est un habile "story-teller" ?
Rassie est plus qu'un conteur d'histoires, c'est un grand coach. Très honnête. Il manage par l'évidence et met les joueurs face à un miroir. Que tu te nommes Siya Kolisi ou Cameron Hanekom, tu es logé à la même enseigne. Siya s'est fait un nom, mais il sait que le jour où il arrêtera de faire du Siya Kolisi, il ne sera plus springbok.

On est toujours dans l'Ubuntu là ?
Carrément ! Siya sait qu'il n'a pas à être conforme à des standards mais à ce qu'il sait faire de mieux. C'est un management en étoile, pas vertical. Chacun représente 1 % d'un tout. Si tout le monde joue son rôle de manière optimale, ça donne 100 % extraordinaires. La force de Rassie, c'est cette capacité à mettre tout le monde devant ses responsabilités et à sa bonne place, sans brutalité, juste comme une évidence. Si je devais le résumer, Rassie c'est "makes the main thing, the main thing" (identifier ce qui est vital). La haute performance est d'une complexité, avec des paramètres infinis. Il faut savoir tous les analyser, il faut savoir revenir à l'essentiel. »

 
 

  • zeguest aime ceci

#8 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 600 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté hier, 19:01

En immersion avec les Springboks : la Coupe du monde 1995 racontée par notre envoyé spécial
Reporter pour la rubrique rugby à « L'Équipe », Richard Escot a eu le privilège de vivre la Coupe du monde 1995 en immersion avec le staff et les joueurs de l'Afrique du Sud. Récit.

 
 

Comme une bourrasque, le responsable média est entré dans la salle de réunion aux cris de : « Il est à la télévision, venez vite voir ! Venez, venez ! » Ils se sont levés, les colosses du pack un peu plus lentement que les autres, et se sont dirigés vers le salon où trônait, en hauteur, le petit écran. Il était là, à Blood River, casquette de Springbok vissée sur la tête, seul en tribune devant une marée humaine composée principalement de membres des différentes tribus zoulous qui, par le passé, firent la guerre aux Xhosas, dont il est issu. Un choc. Il avait promis aux joueurs de l'Afrique du Sud de leur envoyer un signe, il tint parole.

 
 

À Blood River, en 1838, 15 000 guerriers zoulous furent mis en déroute par un millier de Boers et de métis, et leur sang transforma le cours d'eau qui séparait les deux armées en rivière de sang... En cette veille de la demi-finale contre la France au Kings Park de Durban, Nelson Mandela signale à toute la nation sud-africaine qu'il est le premier soutien des Springboks, hier symbole honni d'apartheid, aujourd'hui incarnation de la nation arc-en-ciel réconciliée.

Dans ce salon soudain silencieux, l'immense deuxième-ligne Kobus Wiese avait les yeux embués par l'émotion contenue, tout comme l'ailier James Small et une partie des gros durs du paquet d'avants. Ces larmes difficiles à contenir, les Springboks en firent une source de motivation quand, le lendemain, le coup d'envoi de leur demi-finale fut trois fois repoussé pour cause d'orage. Ils ne perdirent pas une once de concentration au milieu de l'apocalypse afin d'être à la hauteur de l'histoire dont ils se sentaient porteurs.

Visite de Robben Island, rock californien et bras chargés de cadeaux

Vivre ce moment supposait de partager le quotidien des Springboks. La proposition avait de quoi faire reculer le manager le plus favorable à la transparence : raconter cette Coupe du monde à nulle autre pareille au coeur de la sélection sud-africaine ! La première semaine de compétition passée, j'avais proposé au manager Morné du Plessis et à l'entraîneur Kitch Christie - qui décrétait le huis clos à chaque entraînement - de suivre au plus près leur aventure. Ils acceptèrent.

 
 
 

Les bonnes relations tissées depuis deux décennies entre le très francophile manager des Springboks et les reporters de la rubrique rugby de L'Équipe - Francis Delteral, Jean Crépin, Henri Bru - avaient pesé au moment d'embarquer - on n'utilisait pas encore l'anglicisme « embedded » - avec les Boks. Deux d'entre eux avaient précédemment évolué dans le Championnat de France : Kobus Wiese à Carcassonne et Joël Stransky à Cahors. Et de sa première tournée en France à l'automne 1992, James Small gardait le souvenir ému de notre visite au cimetière du père Lachaise, où se trouve la tombe de Jim Morrisson sur laquelle il avait déposé une rose rouge. Ces trois-là furent pour moi de précieux soutiens à l'époque où aucune caméra n'entrait dans un vestiaire, le bus des joueurs ni la salle de briefing.

Le 26 mai, au lendemain du match d'ouverture au Cap face à l'Australie, la visite de Robben Island avec femmes et enfants, et plus précisément la section B, celles des prisonniers politiques, où furent enfermés entre 1964 et 1982 Nelson Mandela et ses futurs ministres, avait laissé les Springboks sans voix. Jour après jour, au fil de ma présence à leurs côtés, je découvris les facéties de Kobus Wiese et de Hennie Le Roux, la playlist très rock californien de James Small, la générosité et la disponibilité d'une équipe réputée insensible, les bras chargés de cadeaux lors de visites dans les townships, capable de sensibiliser ses sponsors pour doter les Roumains, adversaires de poule, d'un équipement digne de ce nom.

Chester Williams, le miraculé

Victime d'un claquage à la cuisse le 15 mai, forfait et remplacé par l'ailier du Transvaal, Pieter Hendriks, Chester Williams était, à 24 ans, la star incontournable de ce Mondial : son portrait géant affiché 4 sur 3 dans les aéroports et les centres commerciaux personnifiait, surmonté d'un slogan qui racontait la victoire politique du rugby sur l'apartheid : « On a suffisamment attendu ». Mais il était aussi le grand absent. Le 2 juin, j'avais rencontré l'emblématique symbole d'une nouvelle ère ovale dans son petit bureau du stade Newlands du Cap, où il officiait comme conseiller technique auprès de la Western Province. Modeste, souriant mais triste de ne pas pouvoir être dans le squad springbok. Guéri, il avait prévu le lendemain de reprendre la compétition sous les couleurs de son club, Technikon.

112e2.jpg
 
Chester Williams, sous le maillot des Springboks lors de la Coupe du monde 1995. (D. Fevre/L'Équipe)

Le destin entra alors en jeu. Impliqué dans une bagarre monstre face au Canada à Port Elisabeth, samedi 3 juin, le talonneur James Dalton fut expulsé et l'ailier Pieter Hendriks suspendu le lundi suivant, à 17h, par la commission de discipline de la Coupe du monde. Leurs sanctions - soixante jours chacun - offrirent l'occasion au coach Kitch Christie de rappeler immédiatement Chester Williams.

Le 5 juin à 19h20, le miraculé décolla du Cap pour atterrir deux heures plus tard à Johannesburg. Pour éviter de prendre un taxi, Morné du Plessis m'avait demandé si j'acceptais de le véhiculer jusqu'à l'aéroport Jan Smuts pour récupérer discrètement son ailier star. Nous voilà roulant plein ouest, dans la nuit de Jo'burg, en compagnie d'Edward Griffiths, le chargé de communication des Springboks. Celui que l'Afrique du Sud attend depuis trois semaines est maintenant assis à l'arrière de ma voiture de location, tout sourire, silencieux. Il serre un petit sac noir dans lequel il a mis ses chaussures à crampons et un ballon blanc qu'il veut faire signer, en souvenir de ce moment, à ses futurs coéquipiers. Dans l'urgence, il n'a pas eu le temps de prendre des vêtements de rechange. Deux jours plus tard, il sera titularisé à l'aile gauche et inscrira trois essais face aux Samoa en quarts de finale, à l'Ellis Park.

Avant la finale, les Boks basculent en mode camp de vacances

Mais les Springboks, staff inclus, ne savourent pas ce succès. Victime d'un plaquage en planche face aux Samoa, l'arrière André Joubert souffre d'une fracture du pouce de la main gauche. Toute la technologie médicale disponible est alors déployée pour remporter une course contre-la-montre en prévision de la demi-finale. Quand son préparateur physique s'absente, je suis autorisé à trottiner au côté de l'arrière springbok autour du discret et champêtre terrain d'entraînement situé en lointaine banlieue de Johannesburg. Pas un mot, pas une plainte : André Joubert enferme chaque jour sa main dans un caisson à oxygène mis à sa disposition pour accélérer la cicatrisation de sa fracture, puis la glisse dans un moule rigide plastifié.

La France battue en demi-finales à Durban (19-15), Kitch Christie nous fit part de son étonnement dès le coup de sifflet final et s'interrogeait : pourquoi Pierre Berbizier n'a-t-il pas changé au dernier moment sa composition d'équipe pour titulariser à l'ouverture Franck Mesnel ou Thierry Lacroix, dont la force de pénétration et le jeu au pied puissant auraient été plus adaptés sous le déluge et sur un terrain transformé en rizière, plutôt que de garder Christophe Deylaud, dont le style offensif n'était pas adapté à l'apocalypse diluvienne ? Il n'avait pas, à ce moment-là, de réponse à sa question.

3467d.jpg
 
La demi-finale entre l'Afrique du Sud et la France est disputée dans des conditions dantesques. (D. Fevre/L'Équipe)

Jusqu'à présent marquée par une discipline quasi-militaire, l'organisation des Springboks bascule en mode camp de vacances, et nous sommes invités à les suivre à Sun City, gigantesque resort sorti du désert du Nord Transvaal situé aux portes du Bostwana, mirage digne de l'Universal Studios d'Hollywood et doté d'un 18 trous - le Gary Player Country Club - sur lequel les Boks avaient organisé leur compétition. Je fus désigné conducteur de la voiture électrique n°29 dédiée à Morné du Plessis et James Small, les plus adroits sur le green, accompagnés du néophyte Chester Williams, qui passa l'après-midi à arracher à grands coups de fer des escalopes de gazon. Zéro rugby, des pintes de bière, une soirée black-jack et 100 % détente deux jours durant au milieu des touristes en famille, d'anciennes gloires du rugby et des golfeurs amateurs.

« Comment affronteriez-vous les All Blacks ? »

Kitch Christie, à notre reporter Richard Escot

 
 
 

De retour à Johannesburg, les Springboks élurent domicile à proximité du centre-ville plutôt qu'à Sandton, banlieue chic au nord. Trois jours avant la finale contre les All Blacks, j'invitais Kitch Christie à prendre le café. À l'issue de l'interview, il me posa une question à laquelle je ne m'attendais pas : « Comment affronteriez-vous les All Blacks ? ». J'avouais mon incompétence. Mais le coach sud-africain voulait une réponse. Comme je ne pouvais pas lui offrir, il prit mon stylo, débarrassa les tasses de notre table, dessina un terrain, plaça Jonah Lomu sur le côté gauche et esquissa le plan de jeu auquel il avait réfléchi pour bloquer le monstre néo-zélandais. J'aurais pu déchirer la nappe en papier pour la garder en souvenir, Kitch Christie m'y encouragea, mais j'ai préféré graver ce moment dans ma mémoire.

Samedi 24 juin, les Springboks jouèrent comme leur coach l'avait décidé, insistant pour déplacer par le pied le jeu de gauche à droite, positionnant un maximum de rucks, de touches et de mêlées à proximité de Lomu afin qu'il n'ait pas d'espace pour se lancer. Ses déboulés irrésistibles face aux Gallois et aux Irlandais en matches de poule, puis contre les Écossais et les Anglais en phase finale, avaient marqué les esprits mais sur la pelouse d'Ellis Park, l'athlétique néo-zélandais n'eut qu'une seule occasion de déborder sur son aile, rapidement cisaillé par le duo Small-Kruger.

Célébration en trois temps

Remporté de haute lutte après prolongation, le titre fut célébré en trois temps. Les salariés de l'hôtel firent aux champions du monde une haie d'honneur nourrie d'applaudissements, de chants et de cris de joie. Alors qu'il attendait l'ascenseur pour rejoindre l'étage réservé, James Small posa son sac de sport au sol, l'ouvrit, plongea sa main à l'intérieur et en ressortit un maillot vert olive floqué du numéro 14 qu'il me tendit. Il me dit simplement : « C'est pour toi ! », avant de s'engouffrer dans l'ascenseur.

Plus tard, une collation rapidement avalée, les champions du monde durent se résoudre à participer à la cérémonie de clôture organisée dans le centre-ville de Jo'burg, qu'ils quittèrent rapidement pour rejoindre, à l'extérieur de la ville, une boîte de nuit réputée pour son ambiance Texas-country. À cinq heures du matin, j'en raccompagnai deux à l'hôtel, qui n'avaient plus la force d'attendre un taxi après avoir dansé sur Aerosmith, Lynyrd Skynyrd et ZZ Top. Trente ans plus tard, certains riffs résonnent encore et prolongent cette aventure hors-normes.

 
 


#9 Gourine63

Gourine63

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 18 651 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Nîmes
  • Mon club:

Posté hier, 19:04

J'ai dû rater le paragraphe qui parle de drogue.

#10 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 600 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté hier, 19:31

« J'ai ressenti ce sentiment de cohésion pour la première fois » : le sacre des Springboks à la Coupe du monde 1995, un moment de bascule pour la société sud-africaine
Le 24 juin 1995 à Johannesburg, le président Nelson Mandela tendait le trophée Webb Ellis au capitaine sud-africain François Pienaar, promettant à une nation entière des jours meilleurs, plus justes, après plus de quarante ans de ségrégation et de violence. Aujourd'hui, les souvenirs s'entremêlent et il y a autant de versions que de témoins de cette Coupe du monde.

 
 

L'histoire ne s'est pas tissée en 94 minutes, le temps qu'il a fallu à Joel Stransky (auteur du drop de la victoire) et à l'Afrique du Sud pour l'emporter face à la Nouvelle-Zélande, au bout d'un match dantesque et d'une prolongation inédite (15-12 a.p.). Pas un seul essai marqué, ni par les Springboks, ni par les All Blacks et leur ailier de légende Jonah Lomu.

 
 

« C'était une vraie finale de rugby, un cauchemar technique pour les deux équipes », se rappelle Schalk Burger père qui, comme son fils champion du monde en 2007, a joué pour les Boks dans les années 1980. Il était à l'Ellis Park le 24 juin 1995. « L'Afrique du Sud a bien fait d'occuper le camp des Blacks jusqu'à ce que Stransky ait l'opportunité de droper, se souvient-il. Les spectateurs se sont mis à sauter comme des fous furieux. Je pense qu'on a eu plus de blessés en tribunes que sur le terrain. »

L'histoire de 1995 a commencé bien avant le coup d'envoi de cette finale. Peut-être dès 1948 et l'instauration du régime d'apartheid. Plus de quarante ans de ségrégation lors desquels on ne se mélangeait pas sur les terrains. « Quand j'étais joueur, il y avait un club pour les "coloured", un pour les noirs et un pour les blancs », raconte Mark Alexander, actuel président de la fédération sud-africaine de rugby. Il a grandi dans la communauté coloured (les descendants d'esclaves indonésiens et malgaches principalement). « J'étais à la fédération non-raciale de rugby qui boycottait les matches de l'Afrique du Sud », dit-il.

« On se demandait ce que la majorité noire allait nous faire après tout ce qu'on leur avait fait »

Arrie Hougaard, Afrikaner et journaliste

 
 
 
 
 

Les Springboks représentaient alors l'essence de l'identité afrikaner, la minorité blanche à la manoeuvre durant l'apartheid. Mark Alexander a pourtant accepté de jouer le jeu en 1995 : « On était sceptiques, on se demandait si la nouvelle démocratie allait fonctionner, mais on est allés au stade pour la Coupe du monde. » Le rugby, levier de réconciliation dans un pays qui aurait pu verser dans la guerre civile.

 

« Ma famille était pour la libération de Mandela en 1990, mais on avait aussi peur, confie le journaliste rugby Arrie Hougaard, un Afrikaner du Cap. On se demandait ce que la majorité noire allait nous faire après tout ce qu'on leur avait fait. On avait une option de repli en Namibie. Les gens faisaient des stocks de conserves et de bougies. Mais Nelson Mandela a rassuré tout le monde. »

La fin de l'isolement international des sportifs sud-africains, le ralliement des noirs et des coloured derrière les Springboks de 1995, c'est l'oeuvre de Mandela. « Quand il est entré sur le terrain avec le maillot, la foule scandait "Nelson, Nelson, Nelson", se souvient Mark Alexander qui était en tribune pour la finale. Quelques années plus tôt, il était considéré comme un terroriste. »

« Après la finale, il y avait dans la rue des enfants noirs sur le toit d'un van de police. Ils fêtaient la victoire (...). Auparavant, la police pourchassait ces mêmes enfants »

Schalk Burger, ancien international springbok

 
 
 

« Après la finale, il y avait dans la rue des enfants noirs sur le toit d'un van de police, se remémore Schalk Burger. Ils fêtaient la victoire sur la chanson afrikaans "Hier Kommie Bokke" ("Voilà les Boks"). Auparavant, la police pourchassait ces mêmes enfants.  » Et puis il y a eu les mots du capitaine François Pienaar quand le speaker évoqua les 60 000 supporters présents : « Ils n'étaient pas 60 000 mais 43 millions de Sud-Africains derrière nous. » « J'ai ressenti ce sentiment de cohésion pour la première fois », nous dit Mark Alexander. « Ça a été réparateur », pour Arrie Hougaard.

fe4ad.jpg
 
Siya Kolisi, capitaine de l'équipe sud-africaine sacrée championne du monde en 2023. (F. Faugère/L'Équipe)

Trente ans après, l'Afrique du Sud est menée par Siya Kolisi, le premier capitaine noir de son histoire. Des joueurs de couleur arrivent de plus en plus massivement dans les écoles de rugby et se font leur place au plus haut niveau. Mais peut-on parler d'égalité ? « Non », tranche Chris Green, le réalisateur de la série documentaire Chasing the Sun sur les titres de 2019 et 2023. « Il y a encore d'énormes inégalités. On ne joue pas sur le même terrain si l'on vit à Stellenbosch (dans le vignoble blanc et riche du Cap) ou dans un township. Mais le processus est en cours. S'il y a des joueurs noirs chez les Boks aujourd'hui, c'est parce que les conditions de vie se sont améliorées pour les enfants de ces communautés depuis vingt ans. »

Autre avancée de taille : « La couleur de peau n'est plus une obsession. En 2018, on se demandait si le capitanat de Siya Kolisi était un choix symbolique. En 2023, personne n'a commenté celui de Bongi Mbonambi avant le Mondial (en match de préparation). C'est devenu normal, témoigne Green. On a connu les quotas, on est toujours attentifs à avoir une équipe représentative, mais plus personne ne doute du mérite des joueurs de couleur. »

 
 





1 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 members, 1 guests, 0 anonymous users