MARCOUSSIS (AFP) - Trouver des repères collectifs et dégager une hiérarchie à des postes concurrentiels: ce sont les deux objectifs principaux des trois matches de préparation disputés par l'équipe de France contre l'Angleterre, samedi et le 18 août, puis au Pays de Galles, le 26.
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Une fois n'est pas coutume, la victoire sera un objectif secondaire, selon l'encadrement. "Ces matches, on ne les jouera pas forcément pour les gagner mais avant tout pour mettre en place notre jeu", expliquait il y a quinze jours Jo Maso, manageur du XV de France. "On s'en fiche de gagner ces trois matches-là si c'est pour perdre contre l'Argentine derrière."
"Le match le plus important, c'est le 7 septembre", contre les Pumas, a renchéri l'entraîneur Bernard Laporte vendredi.
Le capitaine Raphaël Ibanez ne l'entend pas tout à fait de cette oreille.
"Peut-être que pour eux il n'y a pas de pression du résultat, car ils veulent privilégier la rotation, donner du temps de jeu à tout le monde, mais nous sommes d'abord des compétiteurs", rappelle le talonneur, présent lors du troisième et dernier match de préparation au Mondial-2003 qui avait tourné à la déroute contre l'Angleterre à Twickenham (45-14).
Ce jour-là, le XV de France était majoritairement composé de remplaçants, comme celui d'Angleterre qui s'était incliné une semaine plus tôt à Marseille (17-16).
Cette année, il faut s'attendre à davantage de panachage, selon Laporte. "Il n'y aura pas d'équipe-type, ni d'équipe B", assure-t-il, à la veille de l'annonce du groupe des 22 pour le premier match contre un XV à la Rose au pack impressionnant samedi, face au pays de Galles (62-5).
"A certains postes, il y a des mecs qui se dégagent plus que d'autres, mais en 8 et 9, il y a une réelle concurrence et il faut aussi faire des choix en fonction de la complémentarité", ajoute-t-il.
C'est le cas, notamment, pour la charnière sachant que, "aujourd'hui", Laporte n'a "pas réellement envie de voir" une paire Mignoni-Michalak et que David Skrela postule aussi "comme quatrième centre".
Autre secteur très concurrentiel: l'aile avec Christophe Dominici, Aurélien Rougerie, Vincent Clerc et Cédric Heymans.
Petit avantage de ce dernier: il pourra glisser à l'arrière pour remplacer Clément Poitrenaud, seul spécialiste du poste, qui "ne fera pas les trois matches", selon Laporte. Même discours pour les piliers, ce qui permettra à Nicolas Mas, renfort provisoire bien qu'il ne figure pas dans la liste des 30, de jouer probablement contre Galles.
Ce jour-là, "ceux qui semblent être dans l'équipe pour l'Argentine ne joueront pas", a prévenu Laporte.
Les cadres, eux, espèrent aussi que "ces matches vont apporter des réponses stratégiques, tactiques et techniques", indique Ibanez.
"Les matches amicaux vont nous indiquer sur quels secteurs on doit travailler", abonde Dominici.
Pendant les cinq semaines de préparation physique, l'encadrement a insisté sur la défense qui avait donné des signes de perméabilité durant le Tournoi des six nations (86 points encaissés en cinq matches).
Pour le reste, Ibanez a laissé entendre qu'il y aurait des surprises. "On travaille des innovations qui peuvent faire la différence, précise le capitaine. Mais ce n'est pas sûr qu'on va vous les montrer tout de suite."
Question "annexe" que se poserait "Bernie le dingue" selon France inter, est de savoir si les contrôles anti-dopage sont bien sérieux de l'autre côté de la Manche ....

rajout à ce propos :
La polémique est lancée
A cinq jours du premier test contre l'Angleterre samedi, les allégations de Bernard Laporte concernant les contrôles anti-dopage en Angleterre et dans le reste des Nations majeures ont lancé la polémique. A laquelle les Anglais ne se sont pas privés de répondre.
"En France, il y a un suivi longitudinal : le joueur ne peut pas se doper. Enfin si, mais il sera pris. Mais que se passe-t-il en Nouvelle-Zélande ou en Angleterre ? On n'est sûr de rien. " Voilà les mots, prononcés par le sélectionneur tricolore lors d'un entretien accordé au Journal du Dimanche hier, qui ont provoqué l'ire des dirigeants du rugby anglais. Bernard Laporte émet donc publiquement ses doutes concernant la transparence de la préparation des champions du monde et des autres grandes nations du rugby mondial. "La seule certitude, c'est qu'il y a des contrôles lors des matchs internationaux, ajoute-t-il. Certes, ils ne sont qu'urinaires et il faut certainement aller plus loin. Plus il y a un rugby d'élite, comme dans l'hémisphère Sud, plus on s'expose au dopage."
450 contrôles par an
La RFU n'a pas tardé à répondre. "Nous avons un programme très costaud, explique ainsi Terry Burwell, le directeur des compétitions de la Fédération anglaise, au Daily Mirror. Nous sommes la seule Fédération qui compte un commissaire à plein-temps chargé de la lutte contre le dopage. Cela prouve combien nous prenons le problème au sérieux. Le sport britannique est soumis à 450 contrôles chaque année, après les matchs ou n'importe quand, pendant les saisons et les intersaisons."
L'IRB s'en mêle également, par la voix de son vice-président, l'ancien capitaine du XV de la Rose Bill Beaumont : "Je suis surpris et déçu (des propos tenus par Bernard Laporte, NDLR). Peut-être était-ce pris hors-contexte... La RFU - et tout le rugby en général - prend très au sérieux les contrôles anti-dopage. Je pense que la Fédération anglaise agit de manière très appliquée sur cette question." Bernard Laporte aura, de toute façon, bientôt l'occasion d'en discuter avec son homologue au gouvernement britannique. En attendant, Français et Anglais pourront s'expliquer sur le terrain dès samedi. La tension monte.
Rugbyrama - Emilie DUDON - 06/08/2007 15:41