
les joueurs de l'équipe de France n'ont pas besoin de lire les gazettes pour s'en convaincre : ils savent que, pour battre la Nouvelle-Zélande, samedi 6 octobre, à Cardiff, il leur faudra être aussi inspirés que les Bleus de 1999 quand ceux-ci, dans un match inoubliable, avaient terrassé les All Blacks en demi-finale de Coupe du monde (43-31). On l'oublie parfois : restée dans les mémoires comme une démonstration de jeu flamboyant, cette rencontre avait également été le théâtre d'un combat rugueux, musclé, violent, dont le tournant fut la "neutralisation" du n° 7 néo-zélandais, Josh Kronfeld, à la suite d'un choc - intentionnel ou pas, toute la question est là - avec le pilier Cédric Soulette.
Moins glorieux que les envolées lyriques de Christophe Dominici, cet épisode continue de faire parler de lui. Et pas forcément en bien, comme le reconnaît Cédric Soulette : "Mes potes en rigolent encore. Je ne voudrais pas, pourtant, que cette phase de jeu soit caricaturée comme une agression. Eliminer un mec, au rugby, ce n'est quand même pas le conduire devant un peloton d'exécution."
Dans la vie, Cédric Soulette, 35 ans, est un garçon charmant, drôle, aimable, à qui l'on donnerait le Bon Dieu sans confession. Un individu sensible également qui, voilà deux ans, juste après avoir mis fin à sa carrière sportive, s'est lancé dans un projet caritatif appelé "Du coq à l'art" consistant à faire peindre par des artistes contemporains des coqs de 2 mètres de haut en fibre de verre, au bénéfice de deux associations d'aide aux enfants malades et aux handicapés. Une première vente aux enchères a rapporté 315 000 euros. Une seconde aura lieu le 18 octobre à Fontainebleau (Seine-et-Marne).
"IL FAUT QUE TU VISES KRONFELD"
Que s'est-il précisément passé cet après-midi d'octobre 1999, sur la pelouse de Twickenham ? Cédric Soulette se souvient d'une phase de "grattage au sol" à laquelle Josh Kronfeld était mêlé : "Je suis allé pour le déblayer. Je ne voyais pas très bien - c'était avant que je me fasse opérer des yeux. On s'est cogné tête contre tête. Après, Kronfled a été un peu absent." A moitié groggy, le troisième-ligne restera néanmoins sur le terrain jusqu'au bout. Mais sans beaucoup peser sur le match.
Là où l'affaire se corse est quand Cédric Soulette précise, comme il l'a confié à L'Equipe Magazine, fin août, qu'une "mission" lui avait été confiée avant le match : "Les entraîneurs et le capitaine m'avaient dit : "Il faut que tu vises Kronfeld", confirme-t-il. Il faut savoir que Kronfeld était quelqu'un d'important dans le jeu des Blacks. Il servait de relais aux lignes d'attaque et était le poisson-pilote de (Jonah) Lomu. Nous avions tous, dans ce match, des missions différentes. Celle-ci n'avait rien de particulier. Je me suis dit que si je le voyais dans mon viseur, il ne fallait pas que je le loupe." Co-entraîneur de l'équipe de France à l'époque, Pierre Villepreux dément fermement avoir "mandaté" l'ancien pilier du Stade toulousain : "Nous n'avons jamais demandé à qui que ce soit de descendre un joueur adverse. Ce n'est pas le genre de la maison."
Cédric Soulette admet avoir vu la "ligne blanche", ce jour-là, celle qui sépare, au rugby, "ce qui tient de la dimension physique" et "ce qui relève de la violence". Peintre et sculpteur à ses heures, l'ancien joueur estime aussi que son geste de 1999 n'était finalement pas grand-chose, comparé aux placages d'aujourd'hui : "Les mecs arrivent maintenant lancés comme des autobus et raides comme des piquets, pour te détruire, te marquer le corps. C'est de la folie furieuse. Ils pourraient y aller plus doucement, en amortissant."
Frédéric Potet . le monde...
et la suite en cadeau...
la France
Des joueurs trop vieux, dénués de tout talent et dirigés par un entraîneur incompétent. Telle est l'image que donne le chroniqueur néo-zélandais Chris Rattue avant le quart de finale entre la France et la Nouvelle-Zélande.
Dieu soit loué, nous avons le grand fiasco de la semaine, celui des maillots. A part se rappeler ce que ces ignobles Français ont fait en 1999, quand ils ont privé les All Blacks de ce qui leur revenait de droit en jouant un rugby brillantissime, on avait du mal à s'inquiéter particulièrement pour le quart de finale de Cardiff. Une conspiration des vêtements et un toss retardé pour décider qui porterait la tenue alternative sont donc tombés à point pour combler ce manque d'intérêt. Non que ce soit important : les Blacks pourraient jouer vêtus de toile de sac qu'ils mettraient quand même une pâtée à la France.
Les derniers résultats montrent que les seules choses qui se sont rapprochées entre ces deux pays au cours des cinq dernières années sont les couleurs du maillot. Il est toujours dangereux de se fier aux statistiques mais, en l'occurrence, on ne peut les ignorer. Avertissement : Français au cœur fragile, ne regardez pas. Et jeunes Français, demandez à vos parents avant de lire ce qui suit.
Depuis que les deux équipes ont fait match nul en 2002, la Nouvelle-Zélande a joué contre la France sept fois et, à dire vrai, la France n'a pas vraiment joué. Depuis ce fameux match jusqu'à aujourd'hui, Joe Rokocoko et la France sont à égalité parfaite pour le nombre d'essais (6). Si on intègre d'autres facteurs, par exemple les essais marqués par les autres All Blacks, le score est de 37 pour les All Blacks et toujours 6 pour la France.
D'accord, la France a présenté une équipe nulle en Nouvelle-Zélande en ce début d'année, mais celle-ci a à certains moments mieux joué que les prétendues équipes premières des saisons précédentes.
Depuis le match nul de 2002 à Paris, le score moyen est de 41 à 11 en faveur des All Blacks, ce qui est faible comparé à l'humiliation infligée à la mêlée française.
Autre statistique intéressante : le XV tricolore comprend des joueurs qui sont presque aussi vieux que ceux de l'Angleterre, ce qui en dit long. L'équipe de France n'est plus de la première jeunesse depuis longtemps. Christophe Dominici, Serge Betsen, Fabien Pelous, Raphael Ibanez, Pieter de Villiers, Olivier Milloud – ces types sont assez vieux pour échanger des histoires de rugby avec Mike Catt.
Des Français incapables
Assez de statistiques. Les problèmes de la France commencent au sommet, avec Bernard Laporte, l'entraîneur. Cet homme est une bombe à retardement. Si la plupart des entraîneurs considèrent les matchs comme des évènements qu'il faut étudier en temps réel pour réviser les tactiques et prévoir des remplacements intelligents, on peut voir Laporte s'agiter tout seul dans les tribunes. Parfois on se demande s'il n'est pas en train de suivre un cours de muscu sur son ordinateur portable.
Une chose est sûre : il devait avoir le cerveau complètement explosé quand il a choisi David Skrela en numéro 10 contre l'Argentine. Peut-être que Laporte a oublié de regarder le ballon. Après tout, il se prépare à être le ministre des Sports de la France, il a des milliers de maillots signés de sa main à vendre aux enchères, les publicités pour le jambon dont il faut s'occuper, plus plusieurs contrats à suivre.
Mais, quand même, remplacer Freddie Michalak par David Skrela ? Pas étonnant qu'on l'appelle "Bernie le fou."
Tiens, et j'y pense : selon le quotidien anglais The Telegraph, Laporte a préparé son équipe à affronter l'Argentine en demandant à l'un des remplaçants de lire une lettre écrite par un jeune résistant à la veille de son exécution. En toute honnêteté, même un non-Français entendant cette lettre aujourd'hui se retrouverait émotionnellement vidé, voire horrifié par les horreurs de la guerre. Dieu seul sait ce que ça a fait aux joueurs français d'écouter ça avant un match important. Peut-être Laporte aura-t-il quelques pensées de Jeanne d'Arc pour samedi matin.
Une chose est sûre, avec Laporte en charge de l'équipe, les supporters des All Blacks peuvent déjà ouvrir les bouteilles de vin, et ceux qui ont fait le voyage pour assister à la compétition pourront même ouvrir des bouteilles avec le logo de Laporte dessus. Il est bien entendu de notre devoir national d'être effroyablement nerveux avant un quart de finale de la Coupe du monde mais, cette fois-ci, on a quand même du mal à être ne serait-ce qu'un peu agité même si beaucoup serinent que "la France est capable de tout."
Bernard Laporte est capable de tout, mais pas son équipe. Les All Blacks n'ont peut-être pas le niveau que la première partie du règne de Graham Henry suggérait qu'ils atteindraient pour la Coupe du monde. Mais ils sont quand même bien affûtés, ils ont des avants en pleine possession de leurs moyens et assez de puissance dans les lignes arrière pour s'occuper de leurs homologues français.
Laporte a peut-être des amis bien placés et des perspectives de carrière au sommet mais, samedi, il saura qu'il n'aura pas la coupe d'argent la plus prisée du rugby à mettre sur sa nouvelle cheminée.
Chris Rattue
The New Zealand Herald
http://dailymotion.a...ckmedley_events
premiere ligne.
* Christian Califano
* Raphael Ibanez (capitaine)
* Franck Tournaire
* Cédric Soulette
* Pieter de Villiers
* Marc Dal Maso
Deuxième Ligne
* Olivier Brouzet
* Abdelatif Benazzi
* Fabien Pelous
* David Auradou
Troisième Ligne [modifier]
* Marc Lièvremont
* Olivier Magne
* Christophe Juillet
* Thomas Lièvremont
* Lionel Mallier
* Arnaud Costes
Demi de mêlée [modifier]
* Fabien Galthié
* Pierre Mignoni
* Stéphane Castaignède
Demi d’ouverture [modifier]
* Thomas Castaignède
* Christophe Lamaison
Trois quart centre [modifier]
* Stéphane Glas
* Richard Dourthe
* Cédric Desbrosse
Trois quart aile [modifier]
* Christophe Dominici
* Emile N'Tamack
* Philippe Bernat-Salles
Arrière [modifier]
* Xavier Garbajosa
* Ugo Mola
Meilleurs réalisateurs [modifier]
* Christophe Lamaison : 65 points
* Richard Dourthe : 45 points
* Philippe Bernat-Salles : 20 points
Meilleurs marqueurs d'essais [modifier]
* Philippe Bernat-Salles : 4 essais
* Emile N'Tamack : 3 essais
* Ugo Mola : 3 essais
