Celui-là même ?...
Outre une affluence supérieure à 4.000 personnes pour la réception d’Oyonnax, la moyenne se situe entre 2.000 et 3.000 supporters depuis le début de saison. Comment attirer davantage à Jean-Alric ?
Le prix, c’est un faux débat. On ne peut pas être moins cher, avec une entrée à 10 €. Les tarifs pratiqués pour les abonnements sont plus que raisonnables. On a une population vieillissante, on arrive difficilement à maintenir le nombre d’abonnés (un peu plus de 800 cette saison et un millier de partenaires). Ce sur quoi on peut capitaliser pour inverser la tendance, c’est sur ce que les joueurs sont susceptibles de produire comme jeu.
Photo Jérémie Fulleringer
On est l’un des rares clubs à perdre le moins à domicile, mais ça ne suffit pas aux Aurillacois. Depuis 120 ans, ils ont un club de rugby d’un bon niveau. Ils ne sont pas accros comme dans certaines villes où le rugby débarque. Ils ont raison d’être exigeants. On essaie d’attirer les étudiants, de féminiser le public, de proposer des matchs à 5 €, on invite gratuitement toutes les écoles de rugby du département… On multiplie les actions pour attirer. Le vendredi soir, c’est pénalisant pour nous car tous les clubs environnants s’entraînent. En matière d’affluence, on est cependant un peu mieux que la saison précédente.
Vous avez mandaté GL Events pour améliorer le réceptif. Qu’en ressort-il ?
Pour l’instant, on n’avance pas à cause de questions financières. Le souci, c’est de savoir où on doit le faire. On est contraint par la place. Le projet, qu’on a fait étudier à GL Events, une surface de 500 à 600 m² juste sur le parvis, peut être un dépannage mais est-ce viable sur la durée ? Je n’en suis pas certain. On réfléchit au Nautic, mais la problématique c’est qu’on parle à chaque fois d’un investissement de l’ordre d’un million d’euros minimum. On essaye d’améliorer le réceptif mais à 72 ans, je ne vais pas me lancer dans des investissements aussi lourds. Ma réflexion, aujourd’hui, c’est surtout de savoir comment je transmets ce club.
L’après Stade Aurillacois, vous y songez ?
Il n’y a pas un caractère d’urgence mais je vois le temps passer. Il faut que je trouve les personnes sérieuses, avec la surface financière suffisante, pour prendre la suite. Le Stade, c’est aujourd’hui 95 fiches de paie. C’est une entreprise, ce qui sous-entend des responsabilités. Quand on cherche à passer le témoin, il faut trouver des solutions financières qui paraissent crédibles pour pérenniser l’avenir du club. Il va bien falloir, un jour ou l’autre, que quelqu’un prenne ma place.
Aurillac est sorti de la zone rouge à la fin du dernier bloc. Le top 6 reste-t-il l’objectif ?
On ne change pas les objectifs en cours de saison même si ce sera très compliqué. Je suis optimiste sur la capacité de ce groupe à faire mieux qu’il n’a fait en début de saison. Il faut rester plein d’humilité car il y a une certitude : cette Pro D2 est d’une difficulté extrême. Le Top 14 n’est pas facile mais la Pro D2 est presque pire, aujourd’hui. Notre groupe est jeune avec beaucoup de qualités. Il faut que chacun trouve ses marques.
Photo Jérémie Fulleringer
Il n’y a pas eu beaucoup d’erreurs de casting dans le recrutement à l’intersaison. Comment l’expliquez-vous ?
On a certaines compétences dans le domaine. Walter Olombel et Jacques Brugière sont deux personnages clés. On est en recherche permanente. On est confrontés à plusieurs problématiques : il nous faut trouver des joueurs bons et d’avenir.
Pendant ce bloc, le départ d’Alain Belguiral a fait grand bruit…
Non, il a fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Et encore moyennement. L’entraîneur des avants, c’est et cela a toujours été Mathieu Lescure. On avait pris Alain pour l’aider à travailler sur la mêlée. Un ancien joueur du club pour lequel on a beaucoup d’estime et de respect. Mais, après la défaite à domicile contre Nice, il était évident que je n’étais pas content et que le soir même, et même avant d’ailleurs, j’avais demandé à Roméo Gontinéac de faire intervenir quelqu’un sur la mêlée. Ce n’est pas la première fois. Pas uniquement sur ce secteur de jeu. Un changement de discours est nécessaire. C’est positif pour le groupe et pour les entraîneurs.
Vous comprenez la réaction d’Alain Belguiral ?
Je vais en rester là sur ce sujet qui doit rester en interne. Aujourd’hui, la démission d’Alain Belguiral, je la regrette. Maintenant, il l’a prise et l’intervention extérieure n’était pas la seule considération.
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Le staff est en fin de contrat. Souhaitez-vous le maintenir ?
C’est mon souhait mais on n’est pas entré en discussion. Ils le savent : pour aborder ce sujet avec eux, il faut un maximum de visibilité qui va avec les résultats. Oui, on veut viser la 6e place mais il faut aussi avoir un œil derrière. Demain, si on descend, qu’est-ce qu’on fait?? Ce n’est pas après avoir pris des engagements qu’on se dit qu’on s’est trompés. Aujourd’hui, je suis satisfait, voire très satisfait, du groupe d’entraîneurs.
Photo Jérémie Fulleringer
Quel est l’état d’esprit avant d’attaquer le prochain bloc ?
Je reste un optimiste, je crois dans le potentiel de mon équipe et dans la qualité de mes entraîneurs. Je pense qu’on va faire une deuxième partie de saison meilleure que la première.
Le label stades
Ce dossier tient chaud au président. Le Stade Aurillacois vient d’être audité deux jours, à Jean-Alric, pour le renouvellement du label stades 2023-2028 qui se répartit en trois niveaux : or, argent et bronze. La Ligue nationale de rugby a passé au crible deux cents points de l’infrastructure sportive : les caractéristiques générales du stade, les zones compétition, grand public, hospitalité… « L’accueil du public entre en ligne en compte pour une part importante. Quand on voit notre stade, je trouve que c’est une belle enceinte. On a certainement des carences en matière d’accueil et de prestations d’après match. Quand on se compare aux trente autres clubs professionnels, on n’est pas les premiers », reconnaît Christian Millette qui vise le label argent, lui assurant le maintien de la contribution financière de la Ligue.
En décrochant le bronze, il perdrait entre 30.000 et 40.000 €. Le Stade va revoir sa copie pour apporter des améliorations au cahier des charges précis de la Ligue et conserver son label argent. « Je ne suis pas pessimiste. Avec la collectivité, on va tout faire pour obtenir le label escompté », explique le président du Stade.
Mathieu Brosseau et Pierre Raynaud (LM - 25/11/24)