Je vais y aller également de ma petite analyse personnelle, faisant parti de ces supporters s'étant peu à peu détaché du stade.
Pour se remettre dans le contexte, j'ai découvert l'ASM à la télé en 1994 pour la finale (j'avais 12 ans). Les amis de mon père avaient organisés une soirée pour l’occasion et l'organisation de la semaine précédent ce match m'avait vraiment fait vibrer (confection de drapeau, maquillage,...).
Suite à cela, j'essaie de suivre les match sur France bleu et enfin vient le temps des 1er déplacements de phase finale avec mon père : à Valence contre Narbonne, à Béziers contre Bourgoin, Grenoble contre Toulon... et ensuite avec les copains quand on a eu les mobylettes, on venaient au Michelin les dimanche aprem et on rentrait gratos avec notre carte de Lycéens !!! la belle époque. Des voyages en train pour les finales 99 et 2001 et avec le permis de conduire des déplacements mémorables à Perpignan, Narbonne, Montpellier (Sabathé) sous l'ère Hyardet, Agostini et Saisset...
Abonné depuis l'ouverture de la tribune Auvergne, au début des années 2000 et jusqu'au milieu de la période COTTER, je prends vraiment du plaisir à venir au stade, les gens viennent tôt, on retrouve des têtes connues, le renard sévit encore, les gamins envahissent la pelouse, dès l'échauffement le stade est plein est l'ambiance monte fort !!! Les finances permettent de faire 2/3 voyages en Europe...
Puis vient le temps au le professionnalisme le devient vraiment, ou la médiatisation du rugby est grandissante. Les temps changent, des supporters historiques quittent le navire, le Michelin est l'endroit ou il faut se montrer, les prix augmentent, les petites gens ne peuvent plus suivre, les gens changent, on arrive à sa place 2 minutes avant le coup d'envoi, on matte le smartphone au lieu de taper dans les mains...
Tout ce qui faisaient le charme du Michelin s'effrite petit a petit et franchement voir se stade perdre son âme c'est dur. Et puis je me rends compte que c'est ce monde, ce folklore, cette ambiance qui me donnaient des frissons, qui me faisaient poser mes congés et organiser mon emploi du temps en fonction des match, des dates de phases finales... Avec cette transformation du paysage au Michelin, je me rends compte que sans cette ambiance je n'ai plus ma place ici, on voit bien mieux à la télé, la bière est meilleure, les mecs que tu invites pour regarder le match sont vraiment dedans, connaissent les joueurs et le rugby, te demande pas de chanter moins fort....
Il ne faut pas non plus oublier les changement au club, l'éloignement des joueurs avec la base du public, la hausse des prix,la fermeture de la pelouse (en évoquant des raisons bidons), lla musique plein pot avant les matchs... des discours qui ne passent plus pour moi. Et la rupture intervient après la combo finale à Dublin contre le RCT et 1/2 finale à Nantes contres le CO ou après avoir fait les 2 déplacement en 1 semaine, personne au club ne se remet en cause ("on grandit", "on reviendra plus fort",.. l'épisode Dekro avec les supporters de Brive ou La Rochelle..)
Je rajouterai également les changement du rugby en général (rentre dedans, vidéo, les arbitres, Mourad et Mohed, Laporte, le foutage de gueule sur les quotas de places en phases finales...)
Du coup je passe d'un mec qui posait ses congés et organisait son emploi du temps en fonction de l'ASM et des phases finales de Top à quelqu'un qui ouvre le journal le samedi matin pour voir ou et quand joue l'ASM ce weekend...