Au passage histoire d'enfoncer le clous je me suis amusé à faire une simu sur via bib :
Le site de ris orangis envisagé par la ffr est à 28 km du parvis de notre dame par la route
Twikenham à 15 km de hyde park.
Comparer le projet de la fédé à twickenham me parait de plus en plus foireux ...
et une analyse interressante sur le cas du Mans, la fédé va droit vers un scénario approchant, sauf que les montant prévionnels sont multipliés par 6 et que le dindon de la farce sera le contribuable de l'Essonne.
Jean-Pascal Gayant, professeur des universités, agrégé des Facultés de Sciences Economiques, enseigne à l’université du Maine. Il livre une analyse sans concession et dresse l’inventaire des circonstances qui conduisent à la situation actuelle du Mans FC.
« Le scénario cauchemardesque est en train de se réaliser : le Mans FC est au bord de la cessation de paiement et sa situation sportive n’est guère meilleure. Le président du club, Henri Legarda, vient de lancer un appel d’urgence aux collectivités territoriales pour injecter un bol d’air financier dans le club.
La situation ressemble à un piège qui se referme inexorablement sur les contribuables manceaux : si le club est en cessation de paiement, il sera relégué administrativement dans une ligue inférieure. Dans ce cas, le concessionnaire (Le Mans Stadium, c’est-à-dire Vinci) pourra exiger, à l’issue d’un délai de 6 mois, que soit résiliée la convention de concession, avec une compensation financière qui pourrait être considérable (plusieurs dizaines de millions d’euros).
Dans tous les cas, le contribuable va être sollicité pour sauvegarder la garantie d’intérêts privés : soit pour venir en aide à une entreprise de spectacles qui verse des salaires mensuels de plusieurs dizaines de milliers d’euros à ses salariés mercenaires, soit pour indemniser une entreprise du Bâtiment qui, et c’est bien naturel, n’a de compte à rendre qu’à ses actionnaires.
Comment a-t-on pu en arriver là ? Inventaire des circonstances qui plongent la métropole mancelle dans le piège financier :
1- Un projet surdimensionné
Qu’on le veuille ou non, la place de long terme d’un club de football professionnel au Mans est en Ligue 2. Il n’y a que 17 places stables en Ligue 1 (chaque année, 3 clubs de la Ligue 1 qui en compte 20 sont relégués sportivement), or Le Mans n’est que la 28e aire urbaine de France. La moyenne en Ligue 2 est de 8 000 spectateurs. Un stade de 15 000 places aurait suffi. Le MMArena compte donc 10 000 places de trop.
2- Une facture qui gonfle mystérieusement
A son origine, le projet devait coûter 34,5 millions d’euros (hors parking et bassin d’orage). La facture est ensuite passée à 50, puis 70 puis 103 millions d’euros ! Un triplement qui laisse sans voix lorsque l’on déroule les détails de cette histoire abracadabrantesque.
3- Un montage financier estomaquant
Avec un triplement de la facture, les collectivités territoriales étaient dans l’incapacité de payer l’intégralité de la facture. Il a fallu s’en remettre à un montage qu’affectionnent Vinci, Bouygues ou Eiffage : le bâtisseur prend à sa charge une part de la facture (52 millions dans le cas présent) en échange de la concession de l’exploitation du stade pendant 33 ans. Outre les recettes tirées d’événements ponctuels organisés par le concessionnaire (concerts, matchs de rugby, …), ce dernier perçoit chaque année 1,332 millions d’euros versés par la ville, 700 000 euros (+ 15 % des recettes de billetterie) versés par le club, plus une compensation pour l’aléa sportif. En clair, si le club n’est pas en Ligue 1, le contribuable local joue l’assureur des actionnaires de Vinci en versant un réconfort financier de 340 000 € (puis 450 000 € les saisons suivantes) pour le manque à gagner lié à la présence en ligue inférieure. Il a fallu une certaine candeur à nos élus locaux pour accepter les termes invraisemblables de cette concession.
4- Un club qui s’est vu trop beau
La formidable réussite du M.U.C. au début des années 2000 a fait chavirer quelques têtes. Certes la cellule « recrutement » avait eu le nez creux : Drogba, Gervinho, Romaric, Basa, … : en quelques saisons, le public du vieux stade Léon Bollée a vu défiler des joueurs de classe internationale. La suite ressemble à une longue descente aux enfers.
Le club est relégué en Ligue 2 juste avant l’entrée dans le nouveau stade et manque d’un cheveu la remontée immédiate. Il faut alors réviser les budgets à la baisse, se séparer des joueurs talentueux et bricoler une équipe pour les joutes rugueuses de la Ligue 2. Comble de malheur, le montage est laborieux, l’équipe glisse doucement vers les ténèbres de la 3e ligue, appelée championnat « National »…
La situation actuelle est un véritable désastre. Certes il est facile de pointer du doigt les échecs de ceux qui ont eu le courage de prendre des risques et de développer des projets ambitieux, mais les élus locaux ont manqué de clairvoyance à différents stades du montage de ce projet. Entraînés dans un engrenage infernal, ils vont maintenant présenter au contribuable la facture. La note risque d’être salée… »