Chouette article dans The Telegraph :
Clermont's Benjamin Kayser prepares to bow out in the Top 14 final - 'I should have stayed for longer at Leicester'
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There is so much left for him now to enjoy in life after a golden career, one which could be capped off by lifting the Bouclier de Brennus again on Saturday night, back in the city where he was born.
Petite traduction pour passer le temps (pu... c'est long un jour de finale) (et en hommage à Bourrin)
Benjamin Kayser se prépare à tirer sa révérence en finale du top14 : "J'aurai dû rester plus longtemps à Leicester"
Une demi-heure vous laisse amplement le temps d'entendre des histoires fantastiques de Benjamin Kayser, qui prendra sa retraite samedi après avoir participé à la finale du Top 14 pour Clermont.
Commençons cependant par expliquer comment un talonneur français de 22 ans, né à Paris et jouant pour le Stade Français, s'est retrouvée dans la célèbre premiére ligne des Leicester Tigers il y a 12 ans.
«J'étais dans le bus assis à côté d'Agustin Pichot [maintenant vice-président du World Rugby], qui parlait de Leicester pour essayer d'aider son ami Juan Martin Hernandez avec un transfert possible depuis le Stade Français», explique Kayser.
"Pichot m'a demandé ce que je faisais pour renouvelleer le contrat avec Stade et m'a suggéré un transfert vers Leicester.
"Il a envoyé un message et a reçu une réponse du club disant oui, parlons-en. Et c'est comme ça que ça s'est passé. La semaine qui a suivi, Richard Cockerill m'a appelé et savait tout sur ma vie, tout sur moi. Je savais qu'ils étaient sérieux. J'ai aimé chaque seconde de mon séjour là-bas.
Mis à part le récent passage de Christopher Tolofua à Saracens, les transferts similaires pour les joueurs français entre le Top 14 et le Gallagher Premiership ont été rares.
Kayser, anglophone après avoir vécu aux États-Unis et en Chine pendant son enfance, est venu en Angleterre à un moment où Philippe Saint-André était en charge de Sale, accompagné de Sebastian Chabal, Leo Faure et Sebastian Bruno. Raphael Ibanez était toujours aux Wasps.
"Cette saison avant que je rejoigne l'équipe, Leicester a écrasé tout le monde. Ils ont inscrit 40 points à Gloucester en finale et viennent de perdre la finale de la Champions Cup au profit des Wasps. Le soleil était de sortie, c’était magnifique. Ce stade incroyable contre une équipe fantastique ", se souvient-il.
"C’est le match où Juan Martin Hernandez a écrasé Alesana Tuilagi. Je savais que c’était un endroit spécial. Cela m’a toujours attiré.
"Leicester était bien plus professionnel que le Stade Français à l'époque, avec son terrain d'entraînement, ses préparations et ses installations, alors que le Stade comptait sur le talent des joueurs. J'étais super heureux à Leicester, ce fut une bénédiction pour moi. J'aurais probablement dû rester pour plus longtemps, un an de plus ".
Voir de loin les luttes actuelles de Leicester a été pénible pour Kayser, d’autant plus qu’il reste très amis avec son entraîneur-chef Geordan Murphy. Il peut voir où Leicester s'est égaré.
«Lorsque le noyau du club part, les gars comme Ed Slater n’étant plus là, vous savez que quelque chose ne va pas. Ça me rend très triste. J'ai regardé quelques matchs et je ne pouvais pas croire qu'ils se battaient pour la relégation. Comment pourrait-il arriver à ce point?
"Si vous regardez l'équipe, c'est une équipe fantastique. Leicester est un club fantastique, mais il faut regarder dans le miroir et changer les choses à l'intérieur. Ils ont d'excellents joueurs et un excellent entraîneur avec Geordie. Mais ils ont besoin de travailler dur pour déterminer ce que sera la nouvelle ère. "
Samedi sera le dernier match de Kayser en tant que joueur, car il ne veut pas se retrouver contraint à une troisième opération au cou dans 20 ans, étant donné tous les risques qu'une telle procédure comporterait.
"J'ai deux jeunes filles. À 55 ans, je veux jouer au tennis et pouvoir courir, sans me demander pourquoi mon pied est engourdi et que mes doigts tremblent."
Kayser subit régulièrement des examens de contrôle du cou depuis cinq ans depuis une première intervention chirurgicale sur ses disques. En février dernier, l’un de ces bilans de santé avait donné l’avertissement que son état de santé s’était détérioré et qu’un soucis de plus marquerait la fin de sa carrière. Ce cauchemar s’est manifesté contre les Harlequins en demi-finale de la Challenge Cup.
"Je suis sorti à la fin du match et pour moi, c'était ça. Je suis allé dans le vestiaire tout seul et complètement craqué. Personne ne l'a vu, parce que le match se poursuivait, mais je pensais que c'était fini."
Heureusement, le cou de Kayser n'était pas touché. Il a par la suite joué un rôle crucial dans la victoire du titre de la Coupe de Clermont à Newcastle.
L’inquiétude suscitée par son cou a incontestablement facilité sa décision de prendre sa retraite. Kayser ne voulait pas s’inscrire pour une autre année, après une saison aussi réussie, et se retrouver "en costume en octobre, parce que j’ai disputé cinq matches - me protégeant et devenant de pire en pire."
Le club aussi était soulagé. Après tout, comme le dit Kayser, comment le président et les entraîneurs pourraient-ils le laisser jouer alors qu’ils connaissaient les risques encourus? Kayser a passé plus de la moitié de ses 15 années de carrière professionnelle chez les Jaunards, l'homme de la capitale française qui a élu domicile à Clermont.
"C’est à un kilomètre et demi le club le plus important de ma vie, le plus important de ma vie. C’est un bon signe pour un club quand les joueurs restent près d’une décennie. Vous croyez en la culture, bâtissez des racines plus profondes en termes de relations, à travers les victoires et les défaites ", explique Kayser.
"J'ai disputé sept années de rugby avec Damian à Clermont, 10 finales, seulement deux titres. Il y a donc eu beaucoup de moments difficiles à digérer pour rebondir. Il y a eu aussi de beaux moments. Cela crée un lien solide .
"Quand nous avons remporté le Top 14 en 2017, j'ai pensé à Morgan Parra, Alexandre Lapandry, Aurélien Rougerie, Chouly, Sebastian Vahaamahina, nous avons traversé des moments difficiles. Bien sûr, j'étais heureux pour les jeunes comme Damian Penaud insouciants.
"J'ai vécu des moments sombres avec ces gars-là, donc j'ai été très heureux de le gagner. Même chose pour la Challenge Cup. Espérons que ce soit la même chose pour la finale de samedi."
Kayser a failli arriver à Clermont plus tôt qu'en 2011. Il a été encouragé à rentrer chez lui par l'entraîneur-chef de la France à l'époque, Marc Lievremont, qu'il avait impressionné en Premiership.
"Quelqu'un m'a dit que je ne pouvais pas retourner à Stade parce que Dimitri Szarzewski était là. Comment voulez-vous que je ne puisse pas revenir? C'est mon club. Je suis né là-bas. Je connais tout le monde. Qu'est-ce que je ne peux pas retourner?
"Je peux me battre pour ma position, c'est ma décision, mais personne ne peut me dire que je ne peux pas revenir en arrière. C'était aussi moi-même et Dimitri dans l'équipe de France et il y avait une petite rivalité.
"Il m'a dit que si je revenais à Stade, ce serait la guerre. J'ai dit que je signerais ce soir. C'était une décision c ---, mais je voulais revenir à Paris parce que mon grand-père ne allait pas très bien et voulait être près de lui vers la fin. "
Ewen Mackenzie a été limogé au début de la saison, est retourné en Australie et a remporté un titre en Super Rugby avec les Reds deux ans plus tard. Après une saison avec Castres, Kayser est finalement arrivé au Stade. Marcel Michelin.
Il a commencé à se préparer à la vie après le rugby il y a quelque temps, en ouvrant un magasin de vêtements Eden Park à Clermont, suivi de quelques autres magasins. Kayser jouera pour Clermont samedi, prendra une semaine de vacances en famille et se rendra ensuite au travail.
Son message clair aux jeunes stars du club, y compris l'ailier français Penaud, est que le rugby n'est pas tout dans la vie.
"Être un leader dans le club et vouloir montrer aux jeunes quelles sont leurs priorités ... ne placez pas le rugby trop haut. C'est un sport. C'est amusant. Vous êtes censé en profiter. Ce n'est pas tout dans votre vie. Une mauvaise décision d’un entraîneur ne fait pas de vous un bon ou un mauvais type, un homme riche ou un homme pauvre, une bonne ou une mauvaise vie.
"N'oubliez jamais que nous sommes extrêmement chanceux de considérer cela comme un travail et une carrière, mais à un moment donné, la vie réelle vous suivra. J'ai beaucoup de choses à attendre. Mais j'ai profité de chaque seconde de ma carrière. EN français, nous disons que c’était une parenthèse dorée, une période d’or dans ma vie. Nous sommes très, très chanceux. "
Kayser est arrivé alors que Clermont venait de remporter son premier titre français en 2010 après tant de défaites en finale. Le club était toujours considéré comme un malheureux, incapable de remporter les trophées majeurs.
Le concept selon lequel Clermont reste un club maudit, insiste Kayser, est un non-sens. Les jeunes stars du club, telles que Penaud et Judacial Cancoriet, ont connu plus de succès en finale que d'échec.
"C'est un moyen facile de résumer Clermont, quand on ne connaît pas Clermont. Nous avons gagné la demi-finale le week-end dernier et M. Chabal a déclaré à la télévision:" Oui, mais vous savez que Clermont a tendance à avoir des difficultés en finale ". Et j'ai pensé, pas toi, impossible, pas lui.
"Quand Damian Penaud a-t-il connu des difficultés en finale? Il en a gagné deux, une défaite, de cinq points sur le banc contre Saracens en Coupe des Champions, et Saracens a été meilleur que nous. Ce n'était pas un effondrement, nous avons perdu contre le meilleur équipe.
"Je pense simplement que c'est un moyen facile pour les journalistes qui ne veulent pas creuser plus profondément et faire leur travail mieux que de simplement regarder le commentaire facile."
À ce stade, il semble juste de dire qu’il ya toujours eu un certain romantisme à propos de Clermont, le géant d’un club en France et en Europe avec le trophée vide qui a finalement mis fin à la sécheresse de 2010, ce que reconnaît Kayser. Bien qu’il y ait moins de sympathie pour Clermont ces jours-ci, un sous-produit de leur récent succès.
"En 2017 [quand Clermont a remporté son deuxième titre], je pouvais sentir que le rugby français était heureux pour nous." Pauvres bouffons, ils méritent un peu d'argent. "Cette année, ils veulent tous que nous mourions, parce que nous brisons tout le monde ", il rit.
"Vous aimez toujours l'outsider, pas le favori. Ce n'est pas que nous soyons le favori contre Toulouse. Les gens qui nous haïssent de plus en plus signifient que nous gagnons plus, et cela pourrait être un bon signe."
Kayser a joué 37 fois pour la France mais reconnaît que ses meilleurs souvenirs ont été faits à Clermont, décrivant le Stade Marcel Michelin comme pouvant être considéré comme le meilleur stade de club du monde. "C'est extraordinaire."
La ville a également laissé une impression indélébile sur Kayser et sa jeune famille. "C’est un endroit spécial, des gens passionnés et humbles. Un mode de vie facile. L’importance de la vie tient dans les bonnes choses: être respectueux, pas clinquant, mais travailler dur. Où que nous allions, ces valeurs morales nous manqueront."
Il sera présent la saison prochaine au Stade Marcel Michelin, observateur depuis les gradins.
Il lui reste tant à vivre dans la vie après une carrière en or. Une carrière qui pourrait être couronnée en soulevant à nouveau le Bouclier de Brennus samedi soir, de retour dans la ville où il est né.
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