Le Chancelier teutonic l'avait aussi comme livre de chevet.

Racing Toulousain
#6181
Posté 29 août 2025 - 20:19
- Nathou aime ceci
#6182
Posté 09 septembre 2025 - 11:18
Décidément, ce mec marche dans les pas de Laporte... Il a certainement un avenir en politique
- Codorplusàvie aime ceci
#6183
Posté 09 septembre 2025 - 12:39
- Bougnat et Breton aime ceci
#6184
Posté 09 septembre 2025 - 20:45
La semaine passée, avant la reprise du Top 14 et la victoire de son équipe à Clermont en clôture de la première journée (24-34), Paul Graou a pris le temps de revenir sur sa dernière saison couronnée de succès. Autour d'un déjeuner au nouveau club-house du club, le demi de mêlée du Stade Toulousain (28 ans) n'a pas éludé les questions inhérentes à l'absence d'Antoine Dupont, qui l'a mis sur le devant de la scène tout en augmentant les attentes à son égard. Il s'est enfin confié sur sa personnalité.
« Champion de France avec le numéro 9 dans le dos (victoire 39-33 a.p. en finale du Top 14 contre Bordeaux-Bègles), ça fait quoi ?
Après un premier titre où j'étais en tribunes (2023), j'ai eu la chance de vivre le suivant sur le banc (2024, il était entré 10 minutes). En étant titulaire, c'était l'aboutissement d'une saison et un rêve qui se réalise. J'ai joué l'intégralité de la partie, c'est dingue ! Avec l'adrénaline, j'aurais pu jouer le double !
Au coup de sifflet final, vous vous dites quoi ?
Je n'y croyais pas ! Le match était interminable. Quand on obtient la dernière pénalité, je regarde le chrono et je me rends compte qu'il reste moins d'une minute. Thomas (Ramos) peut donc laisser filer le temps. C'était terminé ! J'en ai profité. On commençait à se dire : « On est champions ! » J'ai eu une pensée pour ma famille, mes proches. Mais j'étais surtout très heureux personnellement.
Avez-vous reçu des messages qui vous ont plus touché que d'autres ?
Avant la finale, beaucoup de personnes connaissaient l'importance de ce match pour moi. Les messages reçus avant m'ont déjà marqué. On me témoignait de la confiance. D'anciens joueurs m'ont dit qu'ils étaient heureux pour moi. Ils espéraient que j'allais gagner pour prouver aux gens que le Stade Toulousain était capable de remporter un titre sans Antoine Dupont. Après la finale, je pense aux messages de ma famille, de mes anciens coaches à Auch ou ceux de Jeff Dubois (ex-Montauban) ou de Michel Ambal (directeur du centre de formation de Montauban). Des personnes qui ont cru en moi.

Est-ce la saison la plus aboutie de votre carrière ?
Bien sûr. J'ai eu beaucoup de temps de jeu, j'ai joué les matches importants. J'ai grandi, sur la préparation des matches par exemple. Mais j'ai surtout pris du plaisir. C'est important de savourer aussi. La finale du Top 14, c'est le match où j'étais le plus zen de la saison.
« Je me suis concentré sur ma fin de saison, mon état de forme et ma confiance pour être le plus performant possible »
Paul Graou
À ce point-là...
Je savais qu'on était prêts. Je me souviens du trajet en bus vers le stade, j'écoutais de la musique, je m'endormais à moitié. J'étais dans une énergie ultra-positive. Avec le recul, je me dis que ce n'était pas normal ! Pour l'anecdote, je me suis tordu la cheville dès la 30e minute de jeu. À la mi-temps, je n'arrêtais pas de faire des mouvements pour éviter qu'elle refroidisse et que la douleur s'installe (il sourit). Mais ça ne m'a pas perturbé.
La blessure d'Antoine Dupont (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit), mi-mars, a-t-elle changé votre saison ?
Oui, même si je jouais déjà beaucoup. Avant sa blessure, on me parlait tout le temps d'Antoine. J'ai conscience qu'avoir ce rôle de doublure est délicat. Avec sa longue absence, c'était encore pire. Mais j'ai vite ''switché ''. Je me suis concentré sur ma fin de saison, mon état de forme et ma confiance, pour être le plus performant possible. Je voulais répondre présent et montrer aux gens qui n'y croyaient pas que le Stade Toulousain pouvait encore gagner. Ma principale motivation était d'aller chercher le titre. Il fallait que j'élève mon niveau de jeu. J'ai travaillé mon mental.
Comment ?
J'ai pris des conseils auprès de personnes avisées. J'ai aussi beaucoup échangé avec Ugo (Mola). J'avais besoin que tout soit clair sportivement pour me dégager d'une pression négative. Je n'avais pas envie de me décevoir. Je suis très intransigeant avec moi-même.
À quel moment vous êtes-vous senti libéré ?
Après la défaite en demi-finales de Coupe des champions (35-18 face à Bordeaux-Bègles). On venait de lâcher un titre. Il était hors de question de lâcher le second. J'ai été touché par cette défaite. Mais ce revers nous a fait du bien pour la suite de la saison.
« À l'entraînement, ça bataille. Toto est ultra-compétiteur. J'ai appris à le devenir »
Paul Graou
Antoine Dupont, qui est d'abord un ami, a-t-il eu un rôle auprès de vous ?
On se connaît depuis plus de dix ans. On a joué en cadets à Auch. Quand je jouais à Montauban (2017-2021), il m'arrivait de squatter chez lui. On ne parle pas forcément de rugby. Au moment de sa blessure, j'ai tenté d'être là pour lui remonter le moral. Ensuite, il m'a soutenu, mais comme avant n'importe quel match.
Vous ne le considérez pas comme un concurrent ?
Au Stade Toulousain, il y a de l'émulation et tout le monde en profite pour progresser. À l'entraînement, ça bataille. « Toto » est ultra-compétiteur. J'ai appris à le devenir. Mais on reste amis avant d'être coéquipiers.

Arrivez-vous à vous dire : « Je vais lui prendre sa place ! » ?
Ce serait déplacé de le dire comme ça. Quand je suis arrivé à Toulouse (en 2022, en provenance d'Agen), mon objectif était de répondre présent à chaque fois qu'on ferait appel à moi. Petit à petit, les ambitions grandissent. Donc oui, j'ai envie de le concurrencer, même si ça paraît impossible (il se marre). C'est une façon de se concurrencer soi-même. Pour la saison qui arrive, j'en veux encore plus.
Antoine Dupont devrait rejouer d'ici la fin d'année. Lui avez-vous glissé que sa place allait être difficile à reprendre ?
(Il se marre.) J'espère qu'il va revenir fort. On a besoin de lui. Mais ça ne va rien changer. Je fais abstraction de tout ça. J'espère que les gens auront une vision différente de moi.
En dehors du rugby, que fait Paul Graou ?
Il n'y a pas si longtemps, je poursuivais mes études. Je suis diplômé d'une école d'ingénieur en génie mécanique. Ça m'a pris beaucoup de temps et d'énergie pendant six, sept ans. C'est un soulagement, une fierté et un aboutissement personnel. Je joue aussi un peu de la guitare, pour décompresser, ça m'apaise. Comme la lecture, pour m'endormir. Je lis des biographies. Celle de Jonny Wilkinson (Mémoires d'un perfectonniste) m'a marquée sur son côté ultra-perfectionniste. Je suis également intéressé par des bouquins sur le développement personnel. En ce moment, je lis Les passions dangereuses. J'aime également les policiers d'Olivier Norek. J'ai lu quelques classiques comme L'étranger d'Albert Camus ou Le vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway. Pour la petite histoire, c'est Anthony Jelonch qui l'a reçu dans son casier. Je lui ai proposé de le lire et de lui faire un résumé (il se marre). Je suis plutôt curieux. J'écoute pas mal de podcasts.
Sur votre compte Instagram, votre pseudonyme est « leloupgraou ». Vous ressemblez plus à un agneau. Ça sort d'où ?
(Il sourit.) C'est Antoine (Dupont) qui a créé mon compte. On devait avoir une quinzaine d'années. On était dans le bus avec l'équipe. Il m'a dit : ''Je t'ai appelé le loup graou !'' Je ne l'ai jamais changé. En revanche, mes proches ne seront peut-être pas d'accord sur le côté agneau. Ou alors avec les autres ! Avec mes proches, j'ai plus de caractère. J'aime bien aussi quand ça bouge. Depuis toujours, je dégage beaucoup d'énergie. C'est pourquoi j'avais hâte de reprendre la saison. »
- Nathou aime ceci
#6185
Posté 12 septembre 2025 - 16:30
- Bix et xdderf63 aiment ceci
#6186
Posté 12 septembre 2025 - 19:41
Mais pourquoi que le Marseillais il a fermé le topic de la Nathaloche ? C'est de la maltraitance des minorités visibles
#6187
Posté 12 septembre 2025 - 20:42
« Quel regard portez-vous sur votre performance majuscule à Clermont (34-24) le week-end dernier ? Les gens parlent peut-être un peu plus de moi aujourd'hui, mais je n'ai pas eu besoin d'attendre le début de cette saison pour être celui que je suis. Il me semble que je suis le même qu'il y a trois ans dans le groupe, avec les mecs. Ma façon d'être n'a pas changé, c'est peut-être la manière dont on me voit qui a évolué.
N'avez-vous pas gagné en maîtrise depuis trois ans ?
Si, bien sûr. C'est certain que le fait de pouvoir jouer au niveau international à différents postes, notamment à deux (arrière et ouvreur) m'a permis de prendre encore plus confiance en moi. Après, ce n'est pas parce qu'on parle plus de moi que ma façon d'évoluer au quotidien va changer. J'ai une certaine façon de faire, et peu importe les retombées. Tant que j'estimerai avoir la même exigence envers moi qu'envers mes coéquipiers, je continuerai à être comme je suis.
En parlant d'exigence envers vos partenaires, que dîtes-vous à Thomas Lacombre en fin de match au stade Marcel-Michelin, alors qu'il a un genou à terre et qu'il semble exténué après s'être chamaillé avec deux adversaires au sol ?
C'est un jeune joueur. On a besoin de lui parce qu'il vient d'entrer et pour être clairvoyant dans ce qu'il fait. Et à ce moment-là, il s'embrouille sur le terrain et laisse beaucoup de jus à faire ça. Au final, il reste au sol parce qu'il est cramé. Je lui ai donc juste dit que s'il n'avait pas passé trente secondes à faire de la lutte au sol, il aurait été moins exténué.
« La plus grande de nos motivations, c'est de s'imaginer revivre une saison sans titre comme en 2022. Ça, on ne veut surtout pas »
Est-ce facile de recadrer un partenaire ? Ne prenez-vous pas le risque de le froisser ?
Oui, mais ça m'arrive de m'excuser aussi après avoir haussé le ton. Comme ça m'arrive de donner une mauvaise consigne et de dire ensuite "désolé, c'est de ma faute". C'est le jeu aussi de dire que ce n'est pas toujours les autres qui se trompent.
Le week-end dernier, on a vu aussi votre passe au pied aussi décisive que délicieuse pour Dimitri Delibes. Auriez-vous tenté le même geste si vous n'aviez pas eu un avantage ?
Déjà, je voudrais dire que, certes, il y a ma passe au pied, mais il y a aussi l'essai de "Dim". Toute la semaine, on a entendu parler de ma passe et très peu de l'essai. Pourtant, il se le pèle, cet essai, en éliminant 8 ou 9 joueurs. Qui élimine aujourd'hui 8 ou 9 joueurs pour marquer un essai ? C'est de plus en plus rare. J'aurais aimé qu'on se rende compte un peu plus de son exploit. Après, sur le moment, je sais qu'il y a avantage, donc je ne me pose pas de questions, je sais que c'est un ballon qu'on peut tenter. Mais même sans l'avantage, tenter cette passe me serait peut-être venu à l'esprit. Parce que j'ai vu qu'il y avait un espace énorme sur le côté droit.
Comment expliquer que votre équipe soit déjà aussi performante après seulement quatre semaines de préparation ?
La saison dernière, c'était pareil, on n'avait eu que trois semaines de préparation. On avait joué à Vannes, qui montait de Pro D2. Là, à Clermont, ça a été un gros combat d'entrée, avec vingt premières minutes très intenses face une équipe très agressive. Sur cette première journée, on a vu que des équipes étaient déjà en forme, donc on se devait aussi de montrer qu'on était là. Commencer la saison avec une victoire à l'extérieur, ça permet de mieux se projeter.
Ce qui ne change pas, c'est que même quand le match est indécis, il finit toujours par pencher de votre côté...
Oui, c'est sûr que c'est toujours mieux de commencer un match en ayant confiance en nos forces et en notre système. Ce qui nous a aidés à Clermont, c'est notre discipline. Premier match de la saison, 8 pénalités concédées à l'extérieur, c'est une stat importante qui nous permet aussi de gagner ce match. On a ainsi empêché Clermont de venir dans nos 22 mètres et de nous faire mal avec ses ballons portés. C'était important de les laisser loin de notre ligne.
Comment faites-vous pour "switcher" aussi facilement d'une saison à une autre ?
En se souvenant déjà qu'on avait connu une décompression en 2022, alors qu'on sortait d'un doublé. Après deux demi-finales perdues, on s'était rendu compte de ce qu'était une saison sans titre. À partir de 2023, on a recommencé à gagner, parce que déjà, quand on joue au Stade Toulousain, c'est pour gagner des titres. On se doit d'être motivés à chaque début de saison. On a un staff qui nous permet aussi de nous remettre en question, qui trouve chaque année des ressorts sur lesquels s'appuyer pour nous challenger. Mais la plus grande de nos motivations, c'est de s'imaginer revivre une saison sans titre comme en 2022. Ça, on ne veut surtout pas !
« D'après Ugo (Mola), c'est impossible de gagner 4 titres de champion d'affilée, on va donc essayer de le faire mentir »
Est-ce cette dynamique qui vous préserve de toute fatigue mentale ?
Ce qu'il y a de bien, c'est que le staff nous a laissés six semaines de vacances. Pour se régénérer au niveau mental, c'est quand même bien. Ça permet de couper totalement du rugby pendant quelque temps et ensuite de s'y remettre. Et après, j'ai l'impression que si on est aussi frais, c'est parce que le staff nous gère plutôt bien. La saison dernière, beaucoup de joueurs ont été utilisés, il y a eu du turnover, des coupures de dix ou quinze jours pour les non-internationaux. Ce sont des choses qui permettent de faire souffler les corps et la tête. Ce qui nous maintient aussi, c'est l'émulation qu'il y a dans ce groupe. Il y a beaucoup de grands joueurs à tous les postes, donc la concurrence fait qu'on est obligés d'être en éveil et de ne jamais montrer une faiblesse, parce que sinon ne joue pas. C'est toutes ces choses qui font qu'on repart avec le sourire.
Réussir à remporter le Championnat quatre fois de suite comme la génération des années 1990 sera-t-elle la principale motivation de la saison ?
D'après Ugo (Mola, le manager), c'est impossible, donc on va essayer de le faire mentir (sourire). Bien sûr, il y a beaucoup d'autres équipes qui souhaitent gagner le Top 14 et la Coupe des champions. Notre objectif sera de finir parmi les deux premiers de la saison régulière, parce que ça permet d'avoir un week-end off pendant le week-end de barrages et de gagner un peu de récupération sur les autres. Mais on n'en est pas encore à parler de quadruplé. Oui, c'est forcément dans la tête de tout le monde, mais ce n'est pas ce dont on parle en ce moment. Là, on parle surtout de réussir un bon début de saison, d'engranger des points parce que c'est ce qui comptera à la fin.
Justement, qu'attendez-vous de votre premier match à domicile de la saison face à Perpignan, ce samedi (16h35) ?
Il y aura du monde au stade, et évidemment que ça sera important de marquer notre territoire et de montrer que ça sera difficile de gagner chez nous. On aura en face une équipe de Perpignan qui sera revancharde par rapport à sa défaite de la semaine derrière (19-26 face à Bayonne). À nous de ne pas tomber dans le match piège, d'être sérieux dès le coup d'envoi, de construire notre match. »
#6188
Posté hier, 18:31
Alors que notre entretien avec Peato Mauvaka (28 ans) touchait à sa fin et qu'on évoquait son prochain retour à la compétition avec le Stade Toulousain, le talonneur international (42 sélections) glissait : « Je mets des pièces à mes entraîneurs comme quoi je veux reprendre au centre ! » Une phrase lâchée dans un sourire. « Est-ce une blague ou vous y songez vraiment ? » s'est-on empressé de lui demander.
« J'y pense, c'est dans un coin de ma tête » a renchéri Mauvaka, cette fois plus sérieux. Puis il a ajouté : « Lors de la finale 2024 face à Bordeaux (59-3), j'ai failli entrer au centre. Le poste de centre, c'est celui de mes débuts. J'ai envie d'y rejouer... » Après une nouvelle pause, il a encore développé : « C'est un défi personnel. Ce serait énorme. Au moins un match... Ou plus... Un talonneur qui passe troisième-ligne, ça arrive de plus en plus. Vous imaginez un talonneur qui devient centre ? Ce n'est jamais arrivé ! Pour la petite anecdote, avant que je me blesse au genou, on m'avait évoqué la possibilité de jouer demi de mêlée en raison des blessures d'Antoine (Dupont), Naoto (Saito) et Ange (Capuozzo). Je m'entraînais à taper au pied après chaque entraînement. Ce défi m'aurait plu. J'adore les défis. »
Interrogé sur le sujet, Ugo Mola son manager au Stade Toulousain, répond avec le sourire : « Peato me taquine, mais je le taquine aussi. J'ai la chance d'avoir des joueurs qui veulent explorer des choses. Mais il devra déjà retrouver toutes ses capacités, celle pour jouer à son poste de talonneur afin d'être de nouveau concurrentiel. Après, Peato fait partie de ses joueurs hybrides, capables de jouer à plusieurs postes où le numéro dans le dos n'est pas si important. Avoir des joueurs plus polyvalents, plus complets, c'est intéressant. Peato a le profil, les capacités et le potentiel pour jouer au centre. Les défis animent beaucoup de joueurs de notre groupe, c'est une chance. »
« Avec ses qualités de duelliste, ça peut le faire, surtout dans cette équipe du Stade Toulousain avec sa culture du mouvement général »
Jean-Baptiste Élissalde, ancien joueur puis entraîneur du Stade Toulousain
Notre consultant Jean-Baptiste Élissalde (35 sélections), qui a vu débarquer Mauvaka à Toulouse en 2012 puis l'a entraîné chez les pros une saison (2016-2017), ne dit pas non à cette éventualité : « Ça me fait sourire. Je me dis qu'il va peut-être manquer un peu de vitesse, notamment sur la longueur. Mais si je me remémore le dernier essai de la finale 2024 face à Bordeaux (59-3), celui de Capuozzo, Mauvaka joue comme un centre. Dans le désordre certes. Mais il prend un trou, il perce et fait la passe. Il est tellement doué avec ses mains, il a tellement de facilités... Il n'aurait finalement qu'à travailler son placement, la compréhension de la pression des défenses adverses car d'habitude, au poste de talonneur, il touche le ballon après le neuf ou le dix et que la défense est très vite sur lui. Dit comme ça, je dirai que ça risque d'être compliqué...
Mais connaissant Peato, il serait capable de s'en sortir. Sur le long terme, je ne sais pas. Mais sur quelques matches, il ne serait pas emmerdé. Avec ses qualités de duelliste, ça peut le faire, surtout dans cette équipe du Stade Toulousain avec sa culture du mouvement général, de la passe en plus et du désordre. Ce serait forcément plus facile que dans une équipe avec un jeu plus stéréotypé comme au Leinster. » À Mauvaka de jouer !
#6189
Posté hier, 19:55
#6190
Posté aujourd'hui, 06:04
Peato Mauvaka (28 ans) a été victime d'une rupture d'un ligament croisé du genou droit le 29 avril, à l'entraînement, quelques jours avant une demi-finale de Coupe des champions (perdue face à l'Union Bordeaux-Bègles 35-18). Un coup dur pour le talonneur du Stade Toulousain et de l'équipe de France (42 sélections). Début septembre, près de quatre mois après son opération et un séjour de trois semaines de rééducation au CERS de Capbreton (Landes), Peato Mauvaka a reçu « L'Équipe » chez lui au nord de Toulouse. Sa blessure, le titre de champion de France en tribunes, sa paternité ou ses prochains défis, le talonneur s'est confié sous le regard bienveillant de sa compagne Chloé, et de son fils Isaac (5 mois), sans oublier leur chien Vasco, un labrador noir.
« Comment allez-vous ?
Tout va très bien. J'ai été opéré il y a un peu moins de quatre mois et je suis en avance sur le protocole de reprise. Je prends mon temps comme me le conseillent pas mal de coéquipiers passés par cette blessure, notamment Anthony Jelonch. Je me freine un peu. J'imagine reprendre courant novembre. Sans mon fils à la maison, j'aurais voulu reprendre plus tôt. Mais avec le petit, je ne vois pas le temps passer, les journées sont bien chargées. Je ne suis qu'à quatre mois après l'opération. Mais j'ai l'impression que ça fait 8 mois que je ne joue pas !
Rappelez-nous comment vous vous êtes blessé ?
J'étais en pleine forme à ce moment-là et les phases finales des deux compétitions (Top 14 et Coupe des champions) approchaient. Ma compagne (Chloé) se levait la nuit pour que je dorme le plus possible et que je sois au maximum de mes capacités sur le terrain. Tous les voyants étaient au vert. Mais la semaine de la demi-finale européenne, à la fin d'un entraînement, j'ai senti mon genou lâcher. L'action était terminée, mais comme j'étais à cinq mètres de la ligne, j'ai continué jusque dans l'en-but. J'ai tout de suite compris que c'était grave. La douleur n'était pas si forte, mais je sentais mon coeur battre très vite, ça envoyait du sang dans les vaisseaux ! (il sourit).
« La blessure m'a permis de partager plein de moments avec mon fils, de le voir grandir. J'ai pris conscience que je n'étais pas souvent à la maison »
Votre moral en a pris un coup ?
Forcément. Je savais que ma saison était terminée. Le premier jour a été difficile. Depuis 2019, j'ai eu la chance de disputer toutes les phases finales avec le Stade Toulousain. Nous étions trois dans ce cas avec Pita Ahki et François Cros. J'ai lâché les mousquetaires ! J'ai pris un coup au moral à cause de ça. Au bout de trois jours, ça allait déjà mieux, j'ai vite réussi à remarcher, je n'avais plus les béquilles. J'ai été opéré quinze jours plus tard. De nouveau, je ne pouvais plus marcher. Mais j'ai rapidement attaqué la rééducation.

Au moment de la phase finale du Top 14, avez-vous eu la boule au ventre ?
La demi-finale de Coupe des champions face à Bordeaux (défaite 35-18) a été difficile à regarder. C'était juste après ma blessure et on a ramassé ! La phase finale de Top 14, je l'ai bien vécue. La blessure était derrière moi. J'étais en mode supporter ! La demi-finale à Lyon (victoire 32-25 face à Bayonne), je n'y étais pas. Je m'étais fait mal à l'ischio sur un exercice, une adhérence avait sauté. Par contre la finale (39-33 face à l'UBB), c'était un très bon moment. On n'a pas fait semblant ! En mode supporter de Fédérale ! C'était énorme.
Vous sentez-vous champion ?
Non... La gloire revient à ceux qui étaient sur le terrain.
« Je n'ai pas changé. Mais j'ai hâte de reprendre la compétition pour voir si ma mentalité change sur le terrain »
Votre fils Isaac est né le 10 avril et vous vous blessez le 29 avril. Sa présence vous a-t-elle permis de mieux traverser cette blessure ?
Oui, la naissance d'Isaac m'a aidée, quasiment dès le lendemain. J'en ai profité pour m'occuper plus de lui. Par exemple la nuit, j'ai pris le relais de ma compagne. J'avais de la chance car il se réveillait une fois vers trois heures du matin et ensuite vers six heures. Ce n'était pas toutes les heures ! (il sourit). Par contre, Chloé était obligée de me réveiller. J'ai le sommeil profond, je n'entends rien ! C'était important pour moi de le faire. Mais j'avoue que c'était dur. Changer la couche en pleine nuit avec un oeil ouvert et l'autre fermé ! La blessure m'a permis de partager plein de moments avec mon fils, de le voir grandir. J'ai pris conscience que je n'étais pas souvent à la maison.

À ce point-là ?
La journée, on part à 8 heures et on rentre à 18h. Mais il y a aussi les week-ends, où on est rarement là. Pendant ma convalescence, j'ai des soins le matin et l'après-midi, je suis à la maison. C'est top.
La paternité vous a-t-elle changé ?
Je n'ai pas changé. Mais j'ai hâte de reprendre la compétition pour voir si ma mentalité change sur le terrain. D'habitude, j'aime bien rigoler. Est-ce que je serai plus sérieux ? Idem, je râle souvent. Un rien peut m'énerver. Même un en-avant à l'entraînement ! Est-ce que je vais relativiser un peu plus ? J'imagine.
Vous sortiez de deux saisons pleines aussi bien au Stade Toulousain qu'en équipe de France, appréhendez-vous le retour à la compétition ?
Je vais avoir du boulot pour rattraper mon retard. Je me suis mis à la musculation. Tous les jours je m'envoie comme un fou. Ça me fait du bien. J'ai pris du muscle. Un mois après mon opération, j'étais descendu à 104 kg. Là, j'ai retrouvé mon poids de forme à 108 kg. C'est marrant, avant, je n'aimais pas la musculation, mais en ce moment j'y prends plaisir. Je me connais, dès que je vais retoucher le ballon, je vais vite la mettre de côté ! J'ai déjà repris la course début septembre. D'être sur le terrain m'a rappelé le manque. »
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