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Goosen : Altrad lève le voile
montpellier Jusqu’ici très discret dans l’affaire Goosen, le président du MHR, Mohed Altrad, se serait récemment rapproché de ses homologues franciliens afin de libérer
le joueur du contrat le liant jusqu’en 2020 au Racing 92.
Par Marc DUZAN
marc.duzan@midi-olympique.fr
Nous vous annoncions, dans notre édition de lundi, qu’un investisseur possiblement nommé Mohed Altrad s’était récemment rapproché de Jacky Lorenzetti afin de régler au président francilien la clause d’1,5 million d’euros susceptible de libérer Johan Goosen de son contrat le liant avec le Racing 92 jusqu’en 2020. Mercredi soir, nos confrères de RMC Sport assuraient de leur côté que l’arrivée dans l’Hérault du Springbok (25 ans, 13 sélections) était imminente. Concernant Johan Goosen, la Fédération sud-africaine s’était elle aussi renseignée, sans toutefois pouvoir assumer le montant exigé par les avocats du club des Hauts-de-Seine. Dès lors, il semblerait que le patron du MHR soit aujourd’hui le seul homme capable de s’acquitter de la somme sans mettre en danger l’équilibre financier de son club.
Si l’information se confirmait, on pourrait néanmoins s’interroger sur le bien-fondé de cette démarche. Pour mémoire, à l’instant où Johan Goosen avait brisé son contrat avec le Racing pour rejoindre l’Afrique du Sud (1er janvier 2017), le boss du RCT Mourad Boudjellal avait déclaré : « Le président qui signera Johan Goosen est un salopard. Ce qu’a fait ce joueur est un non-respect du contrat et il devrait trouver portes fermées partout. » Alerté par le cri du cœur de son homologue varois, Mohed Altrad peut-il risquer de mettre en péril le peu de bienveillance que lui portent les autres présidents du Top 14 en allant à l’encontre des règles tacites du rugby professionnel français ? Légalement, il n’existe aucune impossibilité à ce que le milliardaire héraultais rachète la licence du joueur, toujours détenue dans un coffre-fort de la Ligue nationale de rugby, à Paris. Moralement, la posture serait plus difficile à tenir vis-à-vis de gens « voulant sa tête », confie Mourad Boudjellal lorsqu’il parle des relations qu’entretient le comité directeur de la Ligue avec le patron du MHR.
Quid des Jiff et du salary Cap ?
Jusqu’à la semaine dernière, et même s’il avait de fortes présomptions sur son patronyme, Jacky Lorenzetti n’était pas certain de l’identité du « mystérieux investisseur » s’étant rapproché de l’entité Racing par le biais de « différents intermédiaires ». De fait, les trois rendez-vous fixés avec les émissaires du possible racheteur - le premier à Dubaï, le second au Luxembourg, le troisième à Genève - avaient tour à tour été annulés au dernier moment. Une source proche du dossier nous confie : « Un coup, un agent devait nous porter un chèque. Un autre, un virement devait être fait depuis l’étranger. On savait tous qui était l’acheteur. Mais il ne s’affichait pas. » Lorenzetti ayant mis sur pied un ingénieux système de traçage financier afin de savoir exactement d’où provient l’argent du rachat, Mohed Altrad n’a, semble-t-il, eu d’autres choix que d’apparaître à visage découvert dans la transaction. Si celle-ci se concrétisait dans les jours à venir, Johan Goosen rejoindrait alors Montpellier en cours de saison. Se poserait pour le MHR la question du salary cap et de la réglementation sur les Jiff. « Actuellement, nous sommes plutôt en recherche de joueurs français, nous confiait mercredi matin un membre du vestiaire montpelliérain. Mais nous ne connaissons pas toutes les orientations de recrutement prises par le président… » De son côté, le Racing 92 ferait une excellente opération financière, et pourrait se servir de cet afflux d’argent pour tenter de prolonger Dan Carter d’une année supplémentaire.