he is back?
je ne m'en lasse pas
Comment oublier l'essai à Twickenham... Il la dépose juste devant nous, et avec tellement de facilité qu'on a l'impression pendant une dizaine de secondes que l'arbitre a sifflé quelque chose au préalable.
Article du jour dans L'Equipe:
Après trois mois d'absence, Nick Abendanon, le précieux arrière anglais de l'ASM fait son retour aujourd'hui contre Agen, dans une équipe qui vit un printemps heureux.
99Nick Abendanon n'a plus joué avec Clermont depuis le 8 janvier et une victoire à Bordeaux-Bègles (28-10) en Coupe d'Europe. Soit 99 jours d'inactivité.
C’est bien le printemps, à Clermont, les beaux jours pointent, l’ASM trône au sommet du Top 14 avec un matelas qui a l’air plus que confortable, surfe sur une série de sept victoires consécutives, entrevoit une semaine de vacances à l’issue de ce week-end… Et voit même, petit à petit, ses blessés, qu’elle comptait par paquets à l’hiver, reverdir. Cet après-midi, contre Agen, l’ouvreur Camille Lopez, absent depuis plus d’un mois, fera partie des revenants. Comme Nick Abendanon.
Depuis plusieurs semaines, l’arrière anglais piaffait d’impatience. Le voilà prêt à fouler à nouveau une pelouse, plus de trois mois après son dernier match, à Bordeaux, en Coupe d’Europe (28-10, le 8 janvier). L’éphémère trois-quarts du quinze de la Rose (29 ans, 2 sélections en 2007) est apparu souriant, hier, dans la petite salle de presse du centre d’entraînement des Auvergnats. Pas gêné par la pique tout en admiration de son entraîneur, Franck Azéma, au moment de débuter l’interview : «Allez ! Je vous laisse avec l’artiste !»
Les supporters auvergnats ne diraient pas autre chose, eux qui se délectent depuis la saison dernière du goût de la relance et de la science des espaces d’Abendanon. L’ancien arrière de Bath s’est vite imposé comme une arme offensive inspirée. Enrayée pour la première fois cet hiver, à cause d’adducteurs récalcitrants. «Chaque année, j’avais de petits soucis ici, mais ça s’arrêtait toujours au bout d’une ou deux semaines, diagnostique-t-il. Et cette fois-ci, c’était différent…» Il faut se résoudre à l’opération, la deuxième seulement de sa carrière, après une à une épaule.
OPÉRÉ LE MÊME JOUR QUE STANLEY
5Son nombre d'essais inscrits cette saison. Soit autant que la saison dernière alors qu'il reste au moins six matches à jouer pour l'ASM.
Abendanon rentre donc au pays, pris en charge par le professeur Ernest Schilders, à Londres. «C’était plus facile de communiquer avec lui en anglais», justifie-t-il, malgré son français très correct. Partageur, Abendanon présente le chirurgien à Benson Stanley, son coéquipier, qui souffre du même mal depuis le début de la saison. Et passera sur le billard le même jour que lui…
Ses premières semaines d’indisponibilité correspondent à la période noire de l’ASM, qui enchaîne élimination précoce en Coupe d’Europe et défaites à domicile en Top 14. «C’était difficile à voir, se remémore-t-il, tu es triste pour les joueurs, pour l’équipe, tu te dis que tu pourrais aider si seulement tu pouvais jouer… Mais j’ai toujours pensé que la situation n’était pas si catastrophique, parce qu’il n’y avait pas de problème dans l’équipe. C’était facile de corriger tout ça !»
Depuis, l’arrière a noté les modifications des séances d’entraînement des trois-quarts auvergnats, apprécié le surplus de travail individuel, les mises en situation de match plus concrètes. Et a jubilé au retour en grâce des siens. «Je me sens très bien, tout est parfait, promet Abendanon. Maintenant, il faut voir si c’est pareil en match, parce que sans les rucks, les plaquages, les impacts, ce n’est pas pareil. Mais je suis prêt ! Je vais tout donner de suite, être à 100 %, et si jamais je dois être remplacé au bout de soixante minutes, ce n’est pas grave, c’est mieux de jouer à fond.»
Franck Azéma n’attend pas de son joueur des miracles immédiats. «Je n’aurai pas un regard sur sa performance individuelle, insiste le coach. Ce qui m’intéresse, c’est comment il va se faire oublier dans le collectif, et s’y intégrer. C’est là-dessus qu’il doit se concentrer. Ses qualités, on les connaît, il aime contre-attaquer, porter le ballon, il est vif. Mais quand tu reprends, ce qui compte, c’est bien faire les bases et te mettre au service de l’équipe.»
Manière de rappeler aussi que Clermont a appris, pendant ce trimestre, à surmonter sa dépendance offensive à Abendanon, criante en première partie de saison. La ligne de trois-quarts jaune et bleue s’est équilibrée, Scott Spedding a trouvé ses marques, l’ailier Raka a fait une entrée fracassante, et le joker Isaia Toeava, reparti en Nouvelle-Zélande, l’a bonifiée le temps de son intérim. Une concurrence accrue qui n’est pas pour effrayer Abendanon. Pressé, à défaut de jouer immédiatement le premier rôle, de redevenir au moins acteur.