Con promis, chose due.
Jono Gibbes « On doit faire évoluer notre stratégie pour la confrontation contre le Munster »
La victoire du club français à Thomond Park 16-9 est à mettre au crédit d’une « bonne préparation ».
Après la victoire 16-9 de l’ASM Clermont Auvergne samedi dernier à Thomond Park, nous nous sommes retrouvés face à une tête bien connue contre le mur bleu des vestiaires de Clermont, et non pas du Leinster. Jono Gibbes réprima un sourire que nous n’avons pu détecter malgré notre observation attentive.
Et vous comprenez pourquoi. Aucune raison de célébrer publiquement la victoire, pas avec les troupes du Munster qui s’attaqueront au Stade Marcel Michelin ce Dimanche.
« J’étais personnellement très motivé, mais juste car je voulais être sûr que notre préparation serait assez bonne et je n’ai pas été déçu ».
« La fierté a été ma principale motivation pour être sûr que l’on donne le meilleur de nous-même parce que Thomond Park est évidemment un endroit particulier. »
Vercingétorix aurait approuvé la sauvagerie de la toute première victoire française à Limerick, samedi. Il était le chef du peuple Arverne, vous devez vous en souvenir, celui qui a uni la Gaulle et mis en déroute l’armée de César à Gergovie en 52 avant JC. La statue de Vercingétorix, montée sur un cheval, sera visible par la Red Army quand ils se baladeront dans Clermont-Ferrand. Les guerres ancestrales et le sport moderne (son bouclier est le bouclier de Brennus – le trophée qui récompense le vainqueur du top 14) est un parallèle facile pour tout témoin de la brutalité que fut ce choc entre les deux tribus européennes.
Tueur !
Gibbes n’est pas un chef de clan – ce rôle est désormais tenu par Damien Chouly – mais l’ancien coach du Leinster a connu des heures de combats brutaux. Il suffit de porter un regard en arrière sur la victoire des Maori en 2005 sur les Lions. Rua Tipoki avait dirigé le plus grands haka de tous les temps (Timatanga) alors que Gibbes avait dominé quasiment tous les féroces chocs cette soir-là à Hamilton.
Plus récemment, il a dirigé un autre pack qui a dominé le Munster, alors que le Leinster a rendu la pareil à Clermont pour le cadeau “Joe Schmidt” alors que l’homme de 37 ans a pris la suite du nouveau sélectionneur de l’Ecosse, Vern Cotter, cet été. Est-ce que les avants gargantuesques de Clermont sont les plus grands, les plus physiques et les plus imposants que Gibbes a jamais coaché ?
« Oui. Certainement parmi les plus grands athlètes. Mais c’est un grand défi car le championnat français est ainsi fait et a une logique différente. J’ai dû adapter ma façon de penser dans le but de comprendre comment tout cela fonctionne ».
Des sommets raides
La beauté de la victoire de Clermont tient au fait qu’elle a enlevé énormément d’espoir aux supporters du Munster. Oui, le Munster a escaladé d’autres montagnes pentues dans le passé, mais pas une semaine après que Paul O’Connell et Peter O’Mahony ait été si impitoyablement pulvérisés – les autres avants ayant été comparativement totalement anonymes.
“Tout s’est passé assez naturellement. Peter O’Mahony est un porteur de balle costaud, Paul est un combattant massif, ces mecs-là se sont naturellement retrouvés avec le ballon entre les mains. Toute la chose tenait à tenir la ligne d’avantage, nous avions donc à tenir la ligne. Dans la grande majorité des cas, nous avons été très bons là-dessus. »
« Je ne voudrais pas qu’on ait à faire 80 minutes comme ça en défense une nouvelle fois. Ça aurait été mieux si nous avions pu continuer la dynamique enclenchée durant la première demi-heure mais le Munster s’est adapté. »
Chouly, qui n’a encore que 29 ans, comptant 24 sélections avec la France où il est actuellement le titulaire au poste de n°8, a pris le capitanat d’Aurélien Rougerie cette saison. Après coup, il a reconnu qu’il savait qu’O’Connell allait appeler sur lui la dernière touche. Il s’est donc préparé et l’a volé.
« Oui, ça a permis de bien relâcher la pression » a reconnu Gibbes. « Damien a lu la situation et s’est appuyé là-dessus. Damien est un joueur d’expérience, il a joué beaucoup de tests matches avec la France et il est presque vital pour le jeu que nous jouons. Mais le groupe comprend ce que nous essayons de mettre en place. Tout n’a pas été parfait et nous nous devons donc de faire mieux la semaine prochaine. »
C’est une vérité inquiétante. La touche de Clermont a perdu 3 ballons en touche et Camille Lopez n’a réalisé qu’un 25% (1/4) au pied contre un 100% (3/3) pour Ian Keatley. Ces sept points perdus en route correspondent aussi à l’écart entre les deux équipes à la fin du match. Cet écart aurait donc du être plus grand.
« Malheureusement, nous devons rejouer les mêmes mecs la semaine prochaine. Nous les avons regardés dans les yeux et ils nous ont rendu ce regard. Maintenant, nous devons rentrer en France et faire évoluer notre stratégie, peut-être en proposant plus de solutions en touche. »
Il vaut mieux rappeler que César vainquit les Gaulois et captura Vercingétorix à la bataille d’Alésia, avant de le faire parader dans les rues de Rome et de l’exécuter par strangulation…
source : http://www.irishtime...clash-1.2030290