Damian Penaud, l’année charnière L’ailier international de Clermont, qui attaquera sa saison à l’occasion de la réception de Pau samedi, sera en fin de contrat en juin prochain. Sa décision de prolonger ou non dépendra de la bonne tenue d’une ASM en léger déclin
U ne petite semaine. C’est le délai supplémentaire dont Damian Penaud (25 ans, 34 sél) aura bénéficié avant d’attaquer cette saison. Si ses coéquipiers ont repris sur le terrain du Stade Français le week-end dernier (défaite 24-18), l’ailier international de Clermont ne le fera que samedi à l’occasion de la réception de la Section Paloise.
Un calendrier individualisé qu’il avait justifié en ces termes, à Paris, lors de la Causerie de rentrée de la LNR à quelques jours de la reprise du championnat : « Je suis un peu trop juste. Je fais les choses dans l’ordre pour ne pas brûler les étapes. »
Au retour de la tournée de juillet au Japon avec le XV de France, et à la veille d’une saison qui débouchera sur le début de la préparation à la Coupe du monde, celui qui émarge au rang des titulaires indiscutables chez les Bleus a ressenti le besoin de souffler : « Je me suis reposé pendant cinq semaines, je n’ai rien « branlé », parce que je sais que la saison va être longue. » Elle le sera.
Mais cela ne signifie en aucun cas que l’ailier envisage de s’économiser. Au-delà de l’horizon bleu qui se dessine, Damian Penaud attaque une année charnière dans sa carrière. En fin de contrat en juin prochain, il devra décider s’il prolonge en Auvergne au sein du club qui lui a ouvert ses portes en 2014, juste après que Brive ait décidé de lui fermer les siennes, ou s’il décidera d’ouvrir un nouveau chapitre ailleurs. « Pour l’instant, je suis à Clermont : mon avenir est un peu flou, j’ai envie de me laisser du temps, tentait-il d’éluder il y a 15 jours. Je prendrai ma décision pour le Tournoi, en mars, pour voir comment on évolue cette année et si on est compétitif sur les deux tableaux (NDLR, Top 14 et Champions Cup).
Selon nos informations, la réflexion de l’international n’aurait pas évolué à l’heure actuelle : le Racing et Toulouse seraient en pointe sur le dossier, ce sont sept clubs du Top 14 et trois anglais qui auraient fait preuve d’intérêt. Et il n’écarte toujours pas la possibilité de prolonger en Auvergne, le club qui lui a permis d’éclore au plus haut niveau : « L’ASM est le club qui est venu me chercher, qui m’a fait confiance. Je ne dois pas faire n’importe quoi. » Évidemment, l’affect affleure rapidement dans ses propos. Damian Penaud se laisse même aller à déclarer que s’il est « champion de France avec Clermont », il restera. Sauf qu’il le sait bien, aucun timing contractuel ne lui permettra d’attendre jusque-là. Et que son sens de la fidélité se heurte à l’impression de déclin enveloppant Clermont depuis quelques saisons. Depuis le Brennus de 2017, l’ASM a certes disputé une autre finale en 2019. Mais elle est aussi restée sur un barrage perdu à Bordeaux en 2021 et une nonqualification en 2022. Au-delà de cette courbe, il y a aussi l’évolution d’un effectif marqué par les départs des emblématiques Morgan Parra et Camille Lopez cet été, dont le potentiel semble doucement décliner.
« Gagner des titres »
Damian Penaud l’admet du bout des lèvres, l’absence de Clermont lors des précédentes phases finales pèse dans son esprit : « Un peu quand même. […] On vit des années compliquées, les résultats sont moins présents et les gens se posent des questions. Ce qui est tout à fait normal : on n’a pas l’habitude de voir Clermont dans cette spirale un peu négative. C’est à nous de remettre ce club à sa place. » Voilà la mission que l’ailier international s’est fixée pour les mois à venir. Mais alors que la date butoir de l’arrêt de son choix approche, il espère que son équipe lui apportera des gages de compétitivité rapidement. « Je suis compétiteur, j’ai envie de gagner. Une carrière, ce n’est pas forcément très long. Les titres ne courent pas les rues… »