Article sur lui dans LM de ce jour :
Nouveau statut... nouvelles convoitises
Christopje BURON
Yohan Beheregaray Longtemps relégué dans l’ombre des autres talonneurs à Clermont, le Béarnais (25 ans) a pris cette saison un tout autre envol, grâce à la confiance que lui accorde Gibbes. S’il étudie une proposition de prolongation de contrat de l’ASM, Beheregaray ne semble rien s’interdire.
Yohan Beheregaray, 26 ans au prochain muguet, n’est plus un perdreau de l’année. Plus un joueur espoir, pas non plus, jusque-là, un élément solidement installé au poste de talonneur. En cinq saisons, il n’a jamais débuté plus de trois matchs en moyenne. Parce qu’il n’a jamais pu bousculer la hiérarchie, la faute aussi à une sérieuse
blessure (en 2020) à un genou qui lui a sans doute coupé un peu les ailes.
Cette saison, avec Adrien Pélissié très vite réduit à l’infirmerie et Etienne Fourcade légèrement en retrait, Yohan Beheregaray n’a pas laissé passer sa chance. Au point d’endosser aujourd’hui le statut de numéro 1 du poste. Serait-ce aussi un des effets de l’arrivée de Jono Gibbes ? « C’est vrai, mon statut est différent. On me considère différemment au niveau du staff », estime le joueur qui s’est illustré samedi soir face à Toulouse en marquant, notamment, son cinquième essai de la saison.
« Je ne pense pas avoir déjà reçu de tels encouragements »
Un mois après un triplé (face à Biarritz) déjà largement salué par les observateurs, Beheregaray est sorti du terrain après une heure de jeu très convaincante. Sa prestation a été remarquée par un public définitivement conquis. Une ovation que le Clermontois a forcément appréciée. « Je ne pense pas avoir déjà reçu de tels encouragements. J’ai senti un public content de mon match sans doute, mais surtout celui de l’équipe. En sortant, je me dis que j’ai donné tout ce que je pouvais fournir dans cette rencontre ».
Et qu’a-t-il ressenti en aplatissant pour la cinquième fois de la saison dans l’en-but ?
« En fait, sur le coup, quand je me relève, je ne suis pas hypercontent car je suis persuadé qu’Arthur a touché le ballon et fait un en-avant. D’ailleurs, je dis à JJ de vite taper en drop la transformation. Et puis, non, Arthur nous dit que l’essai est bien valable. Voilà, je marque car il fallait aussi dans ce match faire des efforts sans le ballon et être au soutien ».
Multiplication des tâches
Rivaliser avec le Stade Toulousain passait naturellement par le gain du bras de fer des « gros ». Malgré un physique plutôt modeste, Yohan Beheregaray compense aujourd’hui par une multiplication des tâches et une certaine abnégation sur le terrain. En mêlée, notamment, Clermont a su relever le gant. Là aussi, le Béarnais semble avoir progressé. « A titre perso, dans ce secteur, tu captes toujours de plus en plus d’infos, tu trouves des parades avec l’expérience, avec les conseils aussi de Dato . Sur le plan collectif, on n’a jamais douté de nos capacités, contrairement à ce que l’on pouvait entendre à l’extérieur du groupe. On l’a montré à tout le monde ce week-end ».
Yohan Beheregaray, révélation tardive sans doute, mais véritable bonne surprise de cette première partie de saison, sera en fin de contrat en juin. Il a déjà entre les mains une proposition de prolongation de l’ASM. Mais d’autres clubs ont un œil attentif sur lui, ce qui n’a pas toujours été le cas bien sûr. Il attise les convoitises, ce qui le met dans une situation plus confortable au moment de décider de son avenir. « Je suis plus sollicité, c’est vrai. Forcément, tout le monde a la télé . Quand tu fais de bons matchs, que tu enchaînes les titularisations (sourires) dans un club comme Clermont, les gens te voient autrement. Qu’est-ce que je vais faire ? Je déciderai en temps voulu, c’est un ensemble de choses qui dictera mon choix. C’est déjà la vie sur et en dehors du terrain. Il faut être bien en dehors, sinon, ça ne sert à rien de poser le pied sur le terrain. Je vais peser le pour et le contre », glisse un Beheregaray que plusieurs clubs semblent aujourd’hui convoiter.
“ J’ai reçu une proposition de l’ASM, mais avant de décider de mon avenir, je vais peser le
pour et le contre. ”