la derniere reponse de 2kro m'a fait exploser de rire ...
Vingt-quatre heures après l'annonce de Bernard Laporte de vouloir prendre les internationaux français sous contrats fédéraux pendant six mois de l'année, Eric de Cromières, le président de l'ASM, a réagi, ce lundi.
Vous étiez devant votre télévision ce dimanche soir ?
« Non, je rentrais de Pologne. J'avais des tas de messages sur mon téléphone. Je trouve qu'il n'y a rien de nouveau. On reste toujours sur les mêmes débats, à savoir contrats fédéraux ou pas, qui étaient déjà annoncés dans sa campagne. Ça avait été repris assez fortement il y a trois semaines. C'est encore repris maintenant. »
Pensez-vous que cette décision aurait été annoncée si la France avait gagné en Irlande ?
« Peut-être pas, mais ça aurait été plus difficile à relancer. D'autant plus que, si j'ai bien compris, c'est M. Laporte qui a demandé à être interviewé dimanche matin pour dimanche soir. C'est qu'il avait quelque chose à dire. Peut-être qu'une pilule était mal passée. »
L'ASM est le club qui fournit le plus d'internationaux. Etes-vous dans la ligne de mire ?
« Je ne sais pas. On a des contrats qui s'étendent jusqu'en 2019, 2020. M. Laporte a d'ailleurs reconnu que ces contrats étaient difficilement changeables. Moi, je pense à deux choses. Je trouve que la forme n'est pas forcément adaptée de s'en prendre aux gens qui créent l'économie. Ce n’est pas la Fédération qui la crée. Autant je suis d'accord avec le président Laporte que les résultats et l'image de l'équipe de France sont fondamentaux pour le rugby, autant il ne faut se tromper de cible. Si aujourd'hui on nous enlevait la dizaine de joueurs qui sont en équipe de France, je ne sais pas comment réagiraient les partenaires, le public... Ma crainte, c'est l'économie du rugby à travers l'économie des clubs. Comment je fais demain si je ne suis plus maître de mes dix joueurs principaux ? »
« Ces solutions ne me paraissent pas forcément parfaitement étudiées »
Quel est votre point de vue sur ces contrats fédéraux ?
« Est-ce que pour avoir une équipe de France forte il faut avoir 40 joueurs sous contrat fédéral ? J'en doute. Là, c'est créer une élite dans l'élite. C'est obliger les clubs à gérer deux types de contrats. C’est probablement créer des sources de désunion au sein du club. Je pense que c'est très dangereux. A mon avis, il faut réfléchir à trois fois avant de trouver la bonne solution. Je ne dis pas que l'objectif fondamental de M. Laporte ne soit pas bon. Je dis que les solutions qu'il assène à toute vitesse ne me paraissent pas forcément parfaitement étudiées. »
Avez-vous été contacté par M. Laporte ?
« Non et je crois qu'il n'y en a pas beaucoup qui l'ont été. Le seul que je connais qui a été contacté, l'a été par Serge Simon, et il n'a pas très bien compris la démarche. »
Selon Midi Olympique onze présidents de clubs ont signé une charte pour ne pas négocier avec la Fédération...
« Oui, nous avons l'intention d'être extrêmement solidaires entre nous. Nous sommes la Ligue. Et ce n'est pas Clermont, sous prétexte qu'il a 10 internationaux, qui va négocier tout seul. Je me sens solidaire, y compris des clubs qui n'ont pas d'internationaux. La Ligue est à ce jour la seule habilitée à traiter des problèmes du sport professionnel dans le rugby. Après, il peut y avoir des évolutions. »
« A 50 ans, on fait attention à avoir un discours cohérent »
Quand vous dites qu'il peut y avoir des évolutions. Vous avez des pistes ?
« Non, mais on peut tout imaginer. M. Laporte ou M. Simon a dit qu'on pouvait aussi dissoudre la Ligue. J'entends tout. A ce moment-là, ce serait une autre disposition, on travaillerait différemment. Je pense que ce serait un peu compliqué comme ça. De tout manière, ça ne va pas se faire en trois jours. »
Pas d'affolement alors ?
« Non, mais un peu d'agacement car je ne voudrais pas que ça crée dans nos clubs, des dissensions, des sujets de discussion qui soient préjudiciables à la fois aux résultats du club mais aussi au Top 14 dans son ensemble. Si mutation il doit y avoir, elle doit se faire avec raison, en associant l'ensemble des équipes représentatives de la Ligue. »
Et la formation dans tout ça ?
« Je pense que Clermont est un exemple dans ce domaine. Bon, je ne voudrais pas rappeler que les deux personnes qui crient le plus contre la situation actuelle des clubs sont M. Saint-André et M. Laporte qui n'ont fait absolument aucune formation lorsqu'ils étaient à la tête de leurs clubs respectifs et qui au contraire ont déployé une stratégie à base de joueurs étrangers. Je comprends bien que des gens peuvent changer d'avis, mais tout de même il ne faut pas prendre les gens au dépourvu. A 20 ans, c'est possible. A 50 ans, on fait attention à avoir un discours cohérent. »