Finances, Stade de France, réforme des compétitions... les chantiers de la FFR réunie en congrès à Clermont-Ferrand
La Fédération Française de Rugby se réunit en congrès vendredi et samedi à Clermont-Ferrand. L’occasion d’aborder les principaux chantiers de la FFR.
Par Arnaud Clergue (LM - 04/07/25)
Ce congrès version clermontoise constitue un marqueur important dans la vie fédérale. Il vient en effet ponctuer la première année de la mandature de Florian Grill (2024-2028). Un exercice marqué par une situation économique toujours fragile, la gestion des drames de l’été 2024 (la disparition du jeune Mehdi Narjissi et l’affaire Jégou-Auradou en Argentine), ainsi que par la recrudescence des violences à tous les niveaux.
Des décisions ont dû être prises en conséquence, et il en sera forcément question durant ce week-end. Il sera également question des projets structurants lancés par la FFR. Tour d’horizon des principaux dossiers avec Marion Kellin, vice-présidente de la Fédération en charge de la formation.
Finances : "un retour à l’équilibre sous deux ans"
La Fédération Française de Rugby paie encore le lourd héritage de la Coupe du monde 2023. Si l’événement a été un incontestable succès populaire et économique pour World Rugby, avec le meilleur résultat de son histoire (de l’ordre de 500 millions d’euros), la FFR, elle, a enregistré d’importants déficits. Le rapport de la Cour des comptes, paru en avril dernier, est formel : des défaillances au sein du Groupement d’Intérêt Public France 2023 (dont la Fédération détient 62 %, l’État 37 % et le CNOSF 1 %) ont conduit à des pertes estimées entre 13 et 29 millions d’euros.
Un gouffre que la FFR commence à combler, selon Marion Kellin. « Nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel. Nous pensons avoir créé les conditions du redressement, avec beaucoup plus de revenus (négociations avec le Stade de France, meilleure répartition des revenus des Six Nations, billetterie, nouveaux partenariats…) et une baisse des charges grâce à des efforts dans tous les domaines. On pourrait espérer un retour à l’équilibre sous deux ans. »
Un meilleur contrat avec le Stade de France
Comme l’a indiqué Marion Kellin, un contrat vient tout juste d’être signé avec le nouveau gestionnaire du Stade de France : GL Events. « Un impact de 5 à 6 millions d’euros d’amélioration de résultat par an pour la FFR », précise la vice-présidente.
Dans une interview au journal L’Équipe, en avril dernier, Florian Grill avait détaillé les nouvelles conditions du contrat : pas plus de quatre matchs au Stade de France par an, des conditions de réversion sur les loges et les hospitalités conformes à ce qui est proposé en province, un loyer fixe fortement revu à la baisse, et enfin une clause de sortie au bout de douze ans, et non plus trente.
Une réforme des compétitions masculines
La FFR travaille actuellement à une réforme des compétitions situées sous le niveau professionnel (Top 14 et Pro D2). Une décision motivée par la recrudescence des dépôts de bilan chez les clubs évoluant en Nationale et Nationale 2, deux championnats hybrides entre monde pro et amateur, où des clubs y laissent forcément des plumes, faute de lisibilité économique.
« Il y a eu une réflexion sur la pyramide des compétitions dans sa globalité, indique Marion Kellin. L’idée est de repenser cette pyramide pour mieux assurer le maillage des clubs à chaque niveau de compétition et permettre un modèle économique de club fédéral réaliste, progressif et structurant. On ne peut pas rester insensible aux dépôts de bilan de clubs installés depuis des années dans nos compétitions… » Pour l’heure, aucun calendrier n’a été fixé. Mais le projet est bel et bien dans les cartons.