Perso, je ne pourrais pas trop en parler car, de mon temps de talon, le lift et l'ascenseur étaient interdits.
Pas de lifteurs, et un sacré bordel sur chaque lancer.
De mon temps aussi, je lançais à une main, puis j'ai voulu imiter Sean Fitzpatrick et lancer à deux mains.
Après une période bien merdique, j'ai constaté que j'étais plus précis mais, en contrepartie, mes lancers étaient moins puissants et avaient perdu en hauteur.
Mes "successeurs" n'ont pas connu cette période glorieuse, et ne peuvent pas comparer, juste me regarder , apitoyés. 
Je peux donc que retranscrire ce que des jeunes retraités m'ont expliqué.
D'après des discussions avec des joueurs à la retraite comme Lecomte ou Juillet, une équipe de top 14 a entre 150 et 200 annonces différentes, qui combinent à la fois la zone de saut (il y en a 4 ou 5 au maximum), les déplacements des sauteurs (avancer, reculer, surplace), la disposition de l’alignement (écart identique entre les joueurs, paquets de deux ou de trois…), le nombre de joueurs dans l’alignement ou les feintes (feinte de saut, contournement de l’alignement pour sauter plus loin…).
La décision est prise par le capitaine de touche, et tout dépend de la zone du terrain choisie : les lancers en fond de touche donnent de meilleurs ballons à jouer, mais sont plus difficiles à capter ; plus le lancer est proche de la ligne de touche, plus il sera facile à capter, mais plus il sera dangereux à jouer.
Et, plus on sera proche de l'en-but adverse, plus le choix sera compliqué.
Donc, s'il y a un responsable principal, ce serait alors le capitaine de touche alors ? Non, raccourci primaire et absurde, je dirais.
La touche se travaille tous les jours pendant trente minutes, plutôt qu'une séance d'une heure par semaine.
Pour commencer à trouver une harmonie , il faut bien compter cinq semaines, et le simple fait de s'arrêter une semaine pour se reposer fait perdre la plupart des repères.
Ledesma m'avait expliqué que, au début de sa carrière, le choix des touches était fait entre lui et l'entraîneur des avants (s'il y en avait un)
Maintenant, un « groupe touche », fait du capitaine de touche, des lifteurs et sauteurs du groupe, étudie l’adversaire à la vidéo (la touche adverse, ses techniques de contre,...) et propose des idées en attaque et en défense à l’entraîneur et à leurs coéquipiers. Une tactique à plusieurs choix est alors décidée et récitée ( à partir des 150 combinaisons possibles) sur le terrain avant le match.
Donc, dire aussi que le talon a la responsabilité de la majorité des erreurs est une boufonnerie : tout est dans le timing !
Timing entre entre le lancer et la prise de balle. Si le sauteur part trop tôt, l’adversaire le contrera plus facilement, s’il part trop tard, le ballon sera déjà passé au moment où le sauteur est dans le ciel. T'auras beau lancer tes ballons au cm près au bon endroit, t'es pas sur d'y trouver ton preneur en touche.
Ca se joue à un poil de c.. ! 
Tu peux avoir 100 % sur tes lancers sur un match, contre un des meilleurs blocs de contre du top 14, et, la semaine après, faire un 6/10, alors que l'équipe adverse a un des pires contres de l'histoire du rugby. 
Rien n'est écrit dans le marbre, rien de statique, on remet son 10/10 en jeu la semaine suivante, et on repart de zéro.
Si, à ça, on ajoute des incompréhensions sur les annonces (bruit du public, arbitre qui invective pour que le lancer se fasse plus vite, ...), la fatigue, le stress des uns et des autres, les annonces décryptées rapidement par l'équipe adverse, ..., je ne vois pas trop en quoi ce serait pratiquement toujours la faute du talon.