Aller au contenu


Photo
* * * - - 2 note(s)

Azéma - Goutta


  • Veuillez vous connecter pour répondre
730 réponses ŕ ce sujet

#676 twiX

twiX

    Champion du Monde

  • QG
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 32 442 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 10 aoűt 2018 - 08:40

Dans LM ce matin Azema dit que tout le monde parle d'un gros travail, de grosse motivation, il répond qu'il attend de voir ça sur le terrain.

 

J'aime bien


  • exilé-sud-ouest aime ceci

#677 exilé-sud-ouest

exilé-sud-ouest

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 317 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Auch (32)

Posté 10 aoűt 2018 - 08:41

Effectivement. L'année dernière l'ASM a fait le dos rond et a travaillé en silence. Là depuis quelques temps ça communique sur le gros travail d'intersaison et sur le fait de ne pas se louper à la reprise.

 

 

Ils ont intérêt à y arriver du coup. Parce qu'ils étaient déjà attendus après la saison ratée, mais en plus avec ces déclarations, ils vont être attendus au tournant s'ils se loupent.

je fais confiance au forum pour réagir en toute objectivité et avec mesure.... B)

Pour moi ta phrase en gras enfonce une porte ouverte, tout sportif  de haut niveau est forcément jugé sur ses perfs....


  • asm93230 aime ceci

#678 George Abitbol

George Abitbol

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 22 907 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Créteil
  • Mon club:

Posté 10 aoűt 2018 - 08:51

La route est droite mais la pente est raide.

 

Win the yes needs the no to win against the no.


  • twiX, cetotomatos, Rémy63 et 2 autres aiment ceci

#679 Gai Novice

Gai Novice

    Joueur du Grand Chelem

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 8 882 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Noeux
  • Mon club:

Posté 10 aoűt 2018 - 09:01

Po-si-tive attitude

#680 Bruj63

Bruj63

    Joueur de 2čme série

  • Membres
  • PipPipPip
  • 230 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Thiers
  • Mon club:

Posté 18 aoűt 2018 - 21:40

Allez je met une grosse pièce sur la saison de la rédemption.
On va voir le vrai apport de B.Goutta grâce à une préparation optimale et digne de ce nom.

#681 Arverne03

Arverne03

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 34 671 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:HURIEL (03380)
  • Mon club:

Posté 08 septembre 2018 - 09:59

Allez je met une grosse pièce sur la saison de la rédemption.
On va voir le vrai apport de B.Goutta grâce à une préparation optimale et digne de ce nom.

 

Ca commence pas trop mal, non ?  :P



#682 l'autre

l'autre

    Joueur de Fédérale 3

  • Attente Validation
  • PipPipPipPipPipPipPip
  • 1 160 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:de lŕ-bas
  • Mon club:

Posté 08 septembre 2018 - 11:08

On les garde alors . . . ?!



#683 bazooka

bazooka

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 12 419 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Cournon
  • Mon club:

Posté 08 septembre 2018 - 11:37

.



#684 Bruj63

Bruj63

    Joueur de 2čme série

  • Membres
  • PipPipPip
  • 230 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Thiers
  • Mon club:

Posté 08 septembre 2018 - 23:51

Ca commence pas trop mal, non ?  :P

Oui. Je pense que tout le monde s’est trompé l’an dernier sur B.Goutta à cause d’une préparation tronquée,
d’une première saison dans un club totalement différent puis à cause des successions de blessures.
Aujourd’hui, son boulot commence juste à être reconnu.

#685 Vynce

Vynce

    faux supporter

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 20 148 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Kerbach
  • Mon club:

Posté 08 septembre 2018 - 23:56

Oui. Je pense que tout le monde s’est trompé l’an dernier sur B.Goutta à cause d’une préparation tronquée,
d’une première saison dans un club totalement différent puis à cause des successions de blessures.
Aujourd’hui, son boulot commence juste à être reconnu.

On était tout de même un certain nombre à lui trouver des circonstances atténuantes, non ?


Bien content de voir qu'ici les avis sont beaucoup plus mesurés que sur les articles de la page des cybers. Je rejoins certains d'entre vous sur la performance de Goutta. A mon avis on en a fait de façon un peu hâtive le coupable idéal pour expliquer les raisons d'une saison incroyablement manquée. Mais bien que j'ai pu regretter toute la saison durant le déclin de notre pack par rapport aux années précédentes je pense que les causes sont à aller chercher ailleurs.

 

Tout d'abord, il n'a bénéficié que de queleques semaines lors d'une inter-saison particulièrement courte pour imposer son style. A ce niveau là c'est trop peu! De plus, si le pack a été plus épargné par les blessures que chez les trois quarts, c'est bien là amha que les joueurs m'ont paru les plus émoussés. Kayser a un coeur énorme et est très important dans le groupe, mais je l'ai trouvé usé tant physiquement qe mentalement. Van der Merwe et Chouly ont été l'ombe d'eux-même. Jedrasial, Cancoriet et Beregharay (dont j'attends beaucoup plus aussi), voire même Falgoux dans une certaine mesure ont du mal à passer au niveau supérieur. Iturria n'a quand même pas beaucoup joué par rapport à l'an dernier. Ulugia a été blessé toute l'année. Slimani a fait le job mais Zirak n'a pas tenu son rôle de doublure de luxe et commence à baisser je trouve. Vahaa n'a jamais véritablement été à 100%. ²Même Lee habituellement si constant a été en dessous de ses saisons précédentes. Les 2 seules satisfactions pour moi ont été Yato et Timani.

 

Je trouve que cela permet de relativiser l'impact Goutta sur la saison. Par contre, comme je l'ai indiqué en commentaire d'un des articles, je trouverais intéressant d'étendre les fonctions de Bès au-delà de a seule mêlée, qui a été l'une des seules satisfactions de la saison côté 8 de devant. Pourquoi pas le mettre en charge de le défense?

 

Tout cela est sujet à débats mais je pense que cette longue inter-saison va nous permettre de penser nos blessures récurrentes et de pouvoir enfin travailler sereinement et de ne plus faire de bricolage comme ce fut le cas toute cette année.

un exemple parmi d'autres. 



#686 Bruj63

Bruj63

    Joueur de 2čme série

  • Membres
  • PipPipPip
  • 230 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Thiers
  • Mon club:

Posté 09 septembre 2018 - 22:16

Oui, jaurais certainement dû plutôt préciser « beaucoup de monde » sur mon message.
Je ne fais pas trop de soucis non plus sur mes posts car je vois que tu me reprends bien sur différents sujets.

#687 xdderf63

xdderf63

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 28 086 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:CLERMONT FERRAND
  • Mon club:

Posté 27 décembre 2018 - 14:07

Une mise en lumière avant d'aller en terre Catalane samedi.

Pris dans l'Indépendant (à noter le 3ème article par Valéry Lefort de La Montagne)

 

 

Azéma-Goutta - histoire d'un duo (1/3) : "Ils se connaissent par coeur" selon Jacques Brunel

 

L'Indépendant revient sur l'histoire du duo Franck Azéma - Bernard Goutta. Voici le premier de nos trois volets : Brunel et ses adjoints.

Jacques Brunel, le sélectionneur de l’équipe de France, n’a rien oublié de ses années catalanes (2007-11) : « Je dis toujours que le plus important dans une équipe, ce sont les hommes. Après, tu mets un ballon, trois systèmes, une organisation, mais, ce qui compte le plus, ce sont les personnalités, les caractères, les mecs qui ont un objectif commun et une même détermination. L’essentiel est là. »

Métaphore d’une USAP sacrée championne de France 2009 après cinquante-quatre ans d’attente. Qui pouvait être mieux placé que l’ancien manager des sang et or pour évoquer la naissance du duo Franck Azéma-Bernard Goutta, ses adjoints de l’époque, qui font aujourd’hui les beaux jours de Clermont et dont le retour à Aimé-Giral, ce samedi soir sur C8, fera événement lors du très attendu USAP-ASM. Comme une grosse dose de nostalgie en intraveineuse.

Êtes-vous surpris de voir le duo Azéma-Goutta reconstitué à Clermont ?

Oui et non. Oui, au regard de leurs parcours respectifs. Ça ne m’a jamais surpris de voir Franck Azéma à Clermont, ça c’est clair, parce qu’après Perpignan, l’ASM est son club. Revenir là-bas, d’abord aux côtés de Vern Cotter, puis en lui succédant (en 2014), ça me paraît très logique. Bernard, lui, a eu un parcours totalement différent. Quand on m’a choisi pour entraîner l’USAP (en 2007), j’ai demandé à Dagrenat (le président) de prendre Goutta comme assistant. Il a été surpris, il n’était pas très chaud au départ parce qu’il y avait des tensions entre lui et l’équipe, mais il a accepté sans problème. Bernard a débuté avec moi avec beaucoup de passion et d’envie. Puis je suis parti, il y a eu l’épisode avec Delmas, un peu le bordel et, derrière, il a rebondi à Colomiers (en 2012). On peut dire que le parcours de Bernard est moins tracé, plus tumultueux, à l’image de son caractère passionné.

Je me suis appuyé sur leur parfaite maîtrise de l’environnement de l’USAP

Leur relation actuelle fait écho aux années usapistes (2007-10), où le duo s’est formé.

Ils étaient très liés, leur complicité s’est construite avec le temps. Tous les deux sont issus de l’USAP, ils se connaissaient par cœur et, dans le staff, c’était moi la pièce rapportée. On a eu la particularité de tomber sur une période de l’USAP très riche, donc tout fonctionnait plus facilement. On a été dans le dur au début, mais après, tout a très bien marché.

Le choix de Goutta était-il un pari à l’époque ?

Non. Bernard n’avait jamais entraîné mais, si j’ai demandé qu’il vienne avec moi, c’est que je sentais qu’il avait quelque chose. Il était passionné, c’est une évidence. Je l’avais aussi côtoyé lors d’une Tournée des Bleus au Canada (en 2004), on l’avait sélectionné et je me disais que ce mec avait la capacité de transmettre quelque chose. Je l’ai voulu sans le connaître plus que ça, mais j’avais une intuition. Il me semblait que c’était le bon choix. La première année, il a fallu qu’il franchisse le pas de joueur à entraîneur, auprès de joueurs avec qui il avait joué. Ce n’est pas le plus facile parce qu’il faut être le même tout en étant différent.

Que vous apportaient-ils l’un et l’autre ?

Je m’appuyais beaucoup sur eux car ils avaient une très bonne connaissance du club, de ses rouages, des personnalités qui le composaient, des joueurs. Bernard avait été leur capitaine et Franck entraînait au club depuis plusieurs années (avec les Espoirs et les pros). Je me suis évidemment appuyé sur leur parfaite maîtrise de l’environnement.

On a passé quatre années formidables

Quand avez-vous senti la bonne alchimie ?

Notre relation s’est créée au fur et à mesure. Elle était particulière parce que le contexte était particulier. Moi, j’étais à la Coupe du monde (adjoint de Bernard Laporte en 2007), eux formaient le tandem destiné à démarrer la saison, avec un Goutta qui n’avait jamais entraîné. Ce n’était pas simple. Au départ, il y a eu des balbutiements, il a fallu que chacun trouve sa place et le bon fonctionnement. On a connu un début de saison moyen, avec des résultats qui nous ont mis dans la difficulté (12e du classement, 7e journée). Mais, sitôt qu’on a réussi à trouver un équilibre, l’équipe a pris confiance et on a passé quatre années formidables.

Selon vous, en quoi Azéma et Goutta ont-ils le plus progressé ?

Il n’y a qu’à regarder où ils en sont. Autant je crois que Franck était voué à être entraîneur, autant Bernard, ce sont les circonstances qui ont voulu qu’il le soit. Il s’est construit tout seul un palmarès et un avenir. La preuve, sept ans après, il est toujours là et évolue dans une des meilleures équipes de France. Aujourd’hui, leur duo fonctionne bien, ça veut dire que lors de leur parcours à Perpignan ils ont construit quelque chose de solide qui a survécu à leur séparation (en 2010).

Bernard a accusé le coup quand Franck a annoncé son départ pour Clermont.

Évidemment, puisque notre fonctionnement s’est trouvé différent.

La dissociation de votre trio a-t-elle accéléré la chute de l’USAP ?

Dans un premier temps, Franck est parti à Clermont, puis, assez rapidement (en septembre 2010), j’ai décidé de m’engager avec la sélection italienne. Cette dernière saison (2010-11) a été moins prolifique, même si on a atteint les demi-finales de Coupe d’Europe (défaite 23-7contre Northampton). Ça faisait quatre ans qu’on disputait les phases finales, avec des intersaisons plus courtes, de la fatigue accumulée, un peu de lassitude. Malgré tout, on était encore dans le coup. C’est l’année suivante qui a été plus compliquée.

Les présidents s’approprient souvent le rôle de manager

Qu’est ce qui est le plus complexe à maîtriser pour un entraîneur actuel ?

Durer ! Il ne faut pas se leurrer, ça a toujours été difficile de durer. Sauf qu’aujourd’hui, il y a beaucoup d’autres paramètres qui entrent en jeu. Je trouve que le rôle du manager ou de l’entraîneur principal n’est pas très bien défini, on ne sait pas toujours qui est le manager de l’équipe. Il y a une interférence dans les rôles, et ça brouille les images. Les responsabilités de chacun ne sont pas assez claires, je pense notamment aux présidents qui s’approprient souvent le rôle de manager. Ça, c’est très français. Si on ajoute l’influence des agents, le marché est tel qu’il est difficile de stabiliser une équipe et de garder une identité. Ce que fait très bien l’USAP d’ailleurs, je suis très content de voir qu’ils ont réussi à garder une identité malgré tous leurs problèmes. Il y a des joueurs formés au club qui restent, à l’arrivée, ça forge une identité.

L’importance de la transmission…

Ça fait trente ans que j’entraîne, donc quand je réunis les entraîneurs de Top 14, il y a Mignoni, Laurent Labit, Franck Azéma… Je les ai tous eus avec moi, ce qui crée une relation particulière, un lien qui permet de bien fonctionner avec les entraîneurs de clubs.

Quand vous vous revoyez avec Franck et Bernard, vous évoquez le passé ?

Rarement. J’ai le plus souvent Franck au téléphone, car c’est lui le responsable, mais on parle surtout de l’équipe de France. 

 

 

Azéma - Goutta - Histoire d'un duo (2/3) : les inséparables

 

L'Indépendant revient sur l'histoire du duo Franck Azéma - Bernard Goutta. Voici le deuxième de nos trois volets : les années USAP. C’est ici, à l’USAP, qu’est né l’actuel duo d’entraîneurs de Clermont. Sacrés champions de France 2009 avec les sang et or face à l’ASM, les deux hommes vivront un retour aux sources, ce samedi à Aimé-Giral. 

Deux hommes assis sur un banc de touche, dans leur bulle face au temps suspendu. Un rituel respecté après chaque match de l’USAP. Les entraîneurs Franck Azéma et Bernard Goutta ont passé des milliers d’heures à parler rugby mais ce quart d’heure catalan leur appartenait, belle image de solitude fraternelle, indispensable sas de décompression avant de replonger dans la broyeuse du quotidien. Parfois, comme chez les vieux couples qu’ils n’étaient pas encore, le silence s’invitait pour saluer une victoire acquise dans l’austérité des entraînements. Un exemple parmi d’autres, à Mayol le 14 mars 2009 contre Toulon, jour de félicité grâce à un drop de David Mélé (victoire 29-32). "Bernard et moi, on n’entraîne pas pour faire du théâtre. Après un match gagné, on aimait bien s’asseoir dix minutes sur un banc. On se disait : “Putain, c’est bien, on a validé le boulot de la semaine”. On ne montrait rien aux autres, c’était notre moment", confiera Franck des années plus tard. L’instant Azéma-Goutta.

Les joueurs avaient énormément de respect pour eux

Presque dix ans plus tard, la même scène se répète, non sans ironie, sous les couleurs de Clermont, ces Jaunards qui ont fait leur gloire et leur désespoir, et vice-versa. 6 juin 2009 : l’USAP est sacrée championne de France (22-13) face à l’ASM, laquelle prend sa revanche face aux Catalans la saison suivante (19-6), juste avant que Franck Azéma ne rejoigne le pays des volcans, suivi par Bernard Goutta en juin 2017. Un parcours en accéléré mû par un souhait prophétique. "Un jour on retravaillera ensemble", s’étaient-ils promis à l’heure de leur séparation à Perpignan. Pour boucler la boucle, le duo fêtera son grand retour à Aimé-Giral, ce samedi soir (29 décembre) en prime time sur C8 (21 heures), à l’occasion d’un USAP-ASM qui ressuscitera immanquablement le passé. Au commencement de ce jeu de miroir, en juin 2007, une solidarité instinctive lie ce couple de fortune. Goutta venait à peine d’achever sa carrière de joueur quand Azéma sortait d’une saison sous le feu des critiques aux côtés de Philippe Boher. "Je les veux tous les deux avec moi", avait exigé Jacques Brunel, adjoint de Bernard Laporte chez les Bleus, en signant son contrat dans le bureau du président Marcel Dagrenat. Ce sera la dernière "œuvre" du patron avant sa destitution en faveur de Paul Goze, en juillet 2007, au terme d’un puissant mélodrame. Bienvenue dans la basse-cour USAP, où les deux inséparables Azéma et Goutta sont vaccinés aux crises à répétition.

Naissance d’un duo

Toute sa vie Franck Azéma se souviendra des conditions rocambolesques dans lesquelles il fut intronisé entraîneur de l’USAP. Jusqu’alors coach des Reichel, il succéda à Philippe Ducousso le 15 mai 2006, soit deux semaines avant une demi-finale de Top 14 perdue 12-9 contre Biarritz à Montpellier. Sa première déclaration témoigne d’une réelle vocation. "Je n’ai pas envie d’être consommateur mais acteur. J’ai toujours été compétiteur. Le but, c’est d’arriver un jour à coacher. C’est maintenant, tant mieux." (L’Indépendant 18 mai 2006). Son duo formé avec Philippe Boher - Goutta était capitaine de l’équipe - durera une saison de plus, achevée au pied des phases finales (5e). Grâce à l’arrivée du manager Jacques Brunel lors de la saison 2007-08, Goutta sautera le pas pour enfiler la casquette d’entraîneur des avants.

 Pour complexifier le tableau, "Moustache", embarqué dans le Mondial-2007, pose le pied en Catalogne une semaine seulement avant le coup d’envoi du Top 14, le 26 octobre à Montpellier (jour de l’inauguration du stade Yves-du-Manoir), laissant ses deux adjoints assurer le programme des entraînements de l’intersaison. Belle marque de confiance. Goutta de Rivesaltes embrasse sa nouvelle carrière d’entraîneur des avants avec la passion de l’inexpérience et, surtout, sa capacité à transcender un effectif dont il fut le capitaine respecté. Azéma d’Arles-sur-Tech, perfectionniste acharné de la ligne de trois-quarts, porte l’intime conviction que l’heure de la consécration est proche. Le manager Jacques Brunel a eu du flair. Bricolé sans garantie, leur trio a fini par rouler comme sur des roulettes. "Les joueurs avaient énormément de respect pour Bernard et Franck, témoigne l’ancien international David Marty. Grâce au lien affectif qu’ils avaient avec nous, ils étaient le relais idéal pour Brunel."

Un succès couillu à Jean-Bouin en 2008 leur enlèvera la corde au cou

Leur connaissance des hommes et de la matrice USAP sauvera certainement le staff du limogeage au cours de six premiers mois agités. 8 mars 2008, le Stade Français, invaincu à domicile depuis 59 matches, reçoit un Perpignan en retard à l’allumage. Les sang et or montent en stage, à Matemale, pour se préparer et se refaire une santé. Il neige dru, impossible de s’entraîner. "Moustache" n’est pas dans le truc, ses adjoints décrètent alors l’union sacrée avec les joueurs. Azéma : "Avec Bernard, on s’est dit : “C’est tout ou rien.”" "Tout" étant un succès couillu à Jean-Bouin (12-23), qui non seulement leur enlèvera la corde au cou mais servira aussi de match fondateur à la génération Nicolas Mas jusqu’au titre 2009. "Au départ, il y a eu des balbutiements dans le staff, il a fallu que chacun trouve sa place et le bon fonctionnement, confie Jacques Brunel. Mais, sitôt qu’on a réussi à trouver un équilibre, l’équipe a pris confiance et on a passé des années formidables."

Trois saisons en or

Franck Azéma et Bernard Goutta ont entraîné ensemble l’USAP de 2007 à 2010. Saison 2007-08 27 matches de Top 14 (4e de la saison régulière avec 17 victoires, 2 nuls, 7 défaites - demi-finale perdue 21-7 contre Clermont à Marseille) 7 matches de Coupe d’Europe (5 victoires, 2 défaites - quart de finale perdu 20-9 contre les London Irish. Saison 2008-09 28 matches de Top 14 (1er de la saison régulière avec 20 victoires, 1 nul, 5 défaites - Champion de France 22-13 contre Clermont) 6 matches de Coupe d’Europe (éliminé en poule avec 4 victoires, 2 défaites). 2009-10 28 matches de Top 14 (1er de la saison régulière avec 17 victoires, 9 défaites - finale perdue 19-6 contre Clermont) 6 matches de Coupe d’Europe (éliminé en poule, 2 victoires, 4 défaites).

Pour Azéma et Goutta, la suite s’écrit en lettres dorées. Avec, en face, encore et toujours l’adversaire clermontois. Demi-finale du Top 14 en 2008, victoire en 2009, finale en 2010, 68,6 % de succès en championnat sur trois saisons (2007-10), des émotions et des succès à la pelle, presque trop beau pour un couple débutant. Azéma pose les bases d’une relation durable. "On pouvait tout se dire, il n’y avait aucune faille entre nous, notre relation est devenue fusionnelle, ça ne s’explique pas". Ils finissent par ne faire plus qu’un et à vivre ensemble 24h/24, vacances comprises, comme ce voyage en Afrique du Sud où ils visitèrent la cellule de Nelson Mandela dans la prison de Robben Island, un souvenir marquant.

Goutta vivra le départ d’Azéma comme une profonde blessure

Lever six heures du mat’, indigestion de videos, discussions technico-tactiques à n’en plus finir, les coaches de l’USAP mettent les bouchées doubles, guidant un groupe assoiffé de titre après plus d’un demi-siècle d’attente. Sur la route du succès, en 2009, année extatique, l’USAP connaîtra aussi ses moments de doute. La blessure de Dan Carter, la "malédiction du dix", une sale défaite (12-10) à Biarritz, qui fera dire à Goutta : "Je connais très, très bien mes joueurs. Ils sont vexés. Croyez-moi, on va se souvenir de tout." Paris en demie (25-21), puis Clermont (22-13) au Stade de France paieront l’addition. Azéma, le soir du titre : "Avec Bernard, on a bu une bière dans la salle d’échauffement. On a marché un quart d’heure, ce fut un moment très fort." Ensemble, c’est tout.

Arrivé à l’USAP en 1994, honoré d’une tribune à son nom au stade Aimé-Giral en 2008, le coach des avants a retenu cette leçon : "Avant d’apprendre le jeu aux joueurs, il est primordial d’apprendre à gérer les hommes." Mais l’amour dure trois ans. Et Azéma finira par répondre en 2010 aux sirènes de son autre club de cœur, l’ASM, où il évolua en tant que trois-quarts centre de 1996 à 2000. Une blessure, un "abandon" de plus pour son alter ego Bernard Goutta, fils de harki, qui voyait ses rêves de duo fracassés sur l’autel des Jaunards. Une gêne s’installera même quelque temps, vite balayée par leur amitié. L’occasion pour le Catalan de larguer définitivement les amarres avec l’USAP en 2012. Cap vers l’US Colomiers où, durant cinq ans, il se révélera à lui-même en faisant des miracles avec quatre sous (phases finales de Pro D2 en 2016). Franck Azéma, lui, ne pouvait pas dire non à Clermont. La décennie qui suivra le consacrera entraîneur à succès (champion de France 2017, finaliste 2015, triple finaliste de la Coupe d’Europe en 2013, 2015 et 2017), l’un des plus respectés de l’Hexagone. Le boss, c’est lui. On connaît la suite. Dans trois jours, les deux hommes fêteront leur retour "historique" à Aimé-Giral. Sur le banc des Clermontois. Nostalgie, nostalgie… 

 

Azéma - Goutta - Histoire d'un duo (3/3) : l'Auvergne au coeur

 

L'Indépendant revient sur l'histoire du duo Franck Azéma - Bernard Goutta. Voici le dernier de nos trois volets : "Retrouvailles auvergnates", alors que l'USAP accueille Clermont ce samedi.

À Clermont, Valéry Lefort (La Montagne)

"Azéma ? Il est d’ici maintenant !" L’ancienne gloire de l’ASM aujourd’hui intégrée au staff, Aurélien Rougerie, sourit de son bon mot. Mais sa pensée n’est peut-être pas tout à fait fausse. Car s’il ne viendrait à personne l’idée de remettre en cause la catalanité de l’entraîneur en chef de l’ASM, il est tout aussi vrai que l’enfant d’Arles-sur-Tech est comme un poisson dans l’eau au pied des volcans dont il a fait sa deuxième patrie.

"J’apprécie de vivre et de travailler ici, dans un cadre préservé qui me correspond. Les gens sont vrais, fiables. Il n’y a pas cette superficialité que l’on peut parfois retrouver sur les bords de mer où il y a beaucoup de passage. En fait, j’ai l’impression de côtoyer les mêmes gens que chez moi, dans l’intérieur des P.-O." Ainsi parle Azéma quand il évoque cette Auvergne où il est revenu en 2010 après un premier bail de quatre ans comme joueur au tournant du siècle (1996-2000).

La fidélité faite homme

Son retour, il le doit en premier lieu à Jean-Marc Lhermet, manager jusqu’en 2016. Les deux hommes ont toujours entretenu d’excellentes relations, et pas seulement parce que l’ex-flanker international est marié à une fille de Thuir. Azéma a d’abord travaillé dans l’ombre de Vern Cotter. Et quand on dit cela, c’est d’abord pour souligner son extrême rigueur intellectuelle au sein de ce duo qui fut à deux doigts de remporter la coupe d’Europe en 2013. Car, et alors que la situation du Néo-Zélandais a parfois été compliquée sur la fin de son bail de huit ans - le club a failli le renvoyer quand il a annoncé en 2013 qu’il rejoindrait la sélection écossaise l’année suivante - jamais Azéma n’est sorti de son rôle de second. "Il y a un patron, c’est Vern. C’est à lui de s’exprimer. Moi, je parlerais si un jour je le deviens." En clair, moi c’est Franck, pas Brutus. La fidélité faite homme. À dire vrai, au début, on a eu un peu de mal à le croire. Mais la ligne était pourtant sincère. En partant pour Édimbourg, et alors que les noms les plus ronflants de la planète ovale circulaient au pied de la statue de Vercingétorix pour remplacer celui qui restera à jamais l’entraîneur du premier Brennus ramené place de Jaude devant 80 000 personnes en délire - on parle ici du "bouclier à Vern" - le Kiwi lui rendit la pareille. "Pourquoi aller chercher très loin ce que l’ASM a sous la main ? Pour moi, Franck ferait un excellent coach." Cotter fut écouté.

À Clermont, dans une ville qui vit le rugby comme dans peu d’endroits, vous ne trouverez personne pour remettre ce choix en cause. Car si Cotter a remis Clermont au centre de l’échiquier d’ovalie, Azéma a poursuivi son œuvre et l’a même enrichie. Lui aussi a été champion de France (2017). L’ASM est toujours louée pour la qualité de son rugby, mais Azéma a insufflé en sus une porosité totale et payante entre les Espoirs, multiples champions de France et encore tenants du titre, et les pros. Ce que Cotter ne faisait qu’à dose très homéopathique. Combien de jeunes doivent leurs premiers pas en pro à Azéma ? "Pour Franck, la notion de club veut dire quelque chose", note un proche. Et s’il vit toujours le rugby 18 heures sur 24, il n’est pas rare de le voir aussi sur les terrains le dimanche venir voir ces minots qu’il suit et intègre peu à peu dans le groupe élite.

Après des débuts délicats, Goutta a inversé la tendance

Évidemment, il y a eu la saison dernière. Un accroc majuscule. Un exercice raté dans les grandes largueurs, plombé aussi par une hallucinante série de blessures (23 joueurs à l’infirmerie). Mais à Clermont, on table sur le long terme. "Franck reste l’homme de la situation", a toujours martelé le président, Eric de Cromières. Et là, ni langue de bois, ni sous-entendu. La fameuse véracité si chère à Azéma qui, le premier, s’est remis en cause. "Il a eu ce courage, et tout le monde a embrayé", note Rougerie.

En revanche, ce ne fut pas aussi simple pour Bernard Goutta, arrivé au pire moment après deux finales (Top 14 et coupe d’Europe). Sa venue, il y a dix-huit mois, en provenance de Colomiers (Pro D2), n’avait pas surpris grand-monde. Même si là encore, les noms de clients au CV plus "prestigieux" ont dévalé les pentes des volcans. Retenu pour le dernier tour de table face à Goutta, l’Irlandais Jeremy Davidson (aujourd’hui à Brive) ne se faisait pas d’illusion avant même l’annonce de la fumée blanche : "C’est plié, c’est son ami. Je ne serai pas pris", disait-il en off. Ce à quoi Azéma a de suite répondu : "Je ne prends pas Bernard parce que c’est mon ami mais parce qu’il est compétent." Cela ne s’est pas vu tout de suite. La faute à cette saison ratée et inédite depuis plus de dix ans. En interne, certains se sont forcément posé des questions. Est-il au niveau après l’intermède remarqué de Jono Gibbes, technicien hors-pair et aujourd’hui patron à La Rochelle ?

"Ce ne fut pas toujours évident, il a fallu redoubler d’efforts", a fini par admettre l’ancien guerrier de Rivesaltes, forcément touché par ce parcours inhabituel de l’ASM. Les joueurs, même aux pires moments de 2017-18, l’ont pourtant toujours soutenu. Un an après, et alors que l’ASM règne sur le Top 14, leur diagnostic ne diffère pas : "Je le vois travailler au quotidien, pointe Rougerie. Il est humainement au top et techniquement performant."
Même constat de la part du talonneur, Benjamin Kayser : "Bernard est un type en or. Il a connu des débuts délicats mais dans un club comme celui-ci qui ne laisse rien au hasard et pro à l’extrême, sa touche d’humanité exacerbée est un bonheur de tous les jours. C’est une belle découverte et l’an passé, alors que tout aurait pu partir en vrille, il a été de ceux qui ont tenu le navire à flot. Idem à la reprise où il a tenu la flamme de la rébellion."

"Un environnement exceptionnel"

On murmure que Goutta aurait pu payer un nouveau début de saison raté des avants et que sa situation aurait pu être revue fin 2018. Sauf qu’avec tout son monde et non plus une armée d’éclopés, l’ASM a retrouvé des airs de "monstre à 16 pattes" depuis six mois. Le voilà donc en place et reconnu. "Je suis bien ici, c’est un environnement exceptionnel pour travailler. On a tout et un public en or." Les supporters le considèrent aussi un peu comme l’un des leurs. En effet, jeune homme, Bernard Goutta avait intégré l’école militaire d’Issoire, au sud de Clermont. Il avait même disputé une finale du championnat de France avec l’USI en juniors ! Cette fois, ils imaginent qu’il va en disputer d’autres avec Clermont, dès cette année. Brennus et Challenge européen sont dans le viseur.

Le duo né à l’USAP, bourreau de travail, fait aujourd’hui l’unanimité en Auvergne. Même Goutta qui aurait pu se faire des "ennemis" auprès de la compagnie de gardiennage qui surveille le centre d’entraînement de l’ASM la nuit. Car il est arrivé à l’ancien flanker de déclencher inopinément le système d’alarme qui reste pourtant en éveil jusqu’à… 5 heures du matin ! À le voir arriver si tôt au boulot, les vigiles ont pris le parti d’en rire. Travailleurs, humbles, les Catalans ont décidément tout pour plaire aux Auvergnats.


  • Frédéric58, OliveR, bazooka et 7 autres aiment ceci

#688 Bad Zé

Bad Zé

    Si yen a qu'ça les dérange... Et ben on va vous en debarrass

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 17 205 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Barcelonne
  • Mon club:

Posté 27 décembre 2018 - 15:00

Le plus drôle après avoir lu ça c'est de relire le 1er post de ce sujet.
  • sly86, Spadone et George Abitbol aiment ceci

#689 bazooka

bazooka

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 12 419 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Cournon
  • Mon club:

Posté 27 décembre 2018 - 15:10

Une trilogie des plus sympa qui souligne ce que l'on devine en observant un peu ces deux "lascars" :)


  • Dam81 aime ceci

#690 RCV06

RCV06

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 50 415 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Mandelieu la Napoule
  • Mon club:

Posté 27 décembre 2018 - 16:35

Le plus drôle après avoir lu ça c'est de relire le 1er post de ce sujet.

Et s'il n y avait que celui la !

 

"Je suis bien ici, c’est un environnement exceptionnel pour travailler. On a tout et un public en or." Les supporters le considèrent aussi un peu comme l’un des leurs.

 

Le mec qui a écrit ça connait pas la team Julien B)


  • George Abitbol aime ceci




0 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 members, 0 guests, 0 anonymous users