"Le dernier gros combat" : Romain Bardet lance ce lundi, au Tour des Alpes, l'ultime bloc de courses de sa carrière
C’est la dernière ligne droite, avec vue sur la flamme rouge. Romain Bardet lance à partir de ce lundi, à l’occasion du Tour des Alpes (21-25 avril), les deux derniers mois de sa vie de coureur cycliste professionnel. Et à 34 ans, le futur retraité ne cache pas une certaine excitation face à ce qu’il qualifie lui-même de « dernier gros combat ».
« Maintenant, il faut que ça parte ! » Depuis les Canaris où il termine un stage intensif de trois semaines avec son équipe Picnic PostNL, l’Auvergnat piaffe à l’idée de retrouver un peloton qu’il ne fréquentera bientôt plus.
« C’est ma vraie rentrée. Pour moi, ma saison n’a pas vraiment attaqué », explique-t-il alors que son début d’année ne s’est pas déroulé exactement comme il l’espérait suite à sa chute lors de la 3e étape du Tour d’Algarve, le 21 février. Il rembobine : « J’avais attaqué l’année comme je le voulais, avec les bonnes jambes, et puis il y a eu cette chute que j’ai un peu sous-estimée. Je me suis entêté à vouloir courir en Ardèche (la Faun-Ardèche Classic, le 1er mars, Ndlr) et ça m’a fait perdre une semaine. »
« Reproduire le coup de l’an dernier à Liège sera compliqué »
De repos forcé, il a alors été question pour soigner l’œdème au niveau du dos qui l’empêchait d’avoir sa mobilité dans l’épaule gauche et de pouvoir tenir la position sur le vélo. « Je n’avais rien de cassé mais ça demandait quand même 15 jours d’exercices particuliers et de repos », résume Bardet qui a pu compter sur le soutien de son équipe. « On n’a jamais précipité les choses. On a manqué Paris-Nice pour ne pas précipiter un retour dans une condition qui aurait pu être aléatoire et on s’est concentré sur les fondamentaux pour revenir au top fin avril. »
Fin avril, nous y voilà justement. « Sur les rails de nouveau », le Brivadois se dit en pleine forme après trois semaines de stage à Tenerife. Sur les pentes raides et arides du Teide où il a ses habitudes depuis cinq ans, il a pu se construire une condition à même d’aborder les quatre dernières courses de sa carrière dans les meilleures dispositions.
À commencer par le Tour des Alpes qui débute ce lundi à San Lorenzo Dorsino (Italie) pour se conclure cinq jours plus tard à Lienz dans le Tyrol autrichien. Une course taillée pour les grimpeurs de son rang (14.700 m de dénivelé sur cinq étapes) qui, l’an dernier, l’avait parfaitement mis en jambes pour signer dans la foulée une incroyable deuxième place sur Liège-Bastogne-Liège. « Reproduire le coup de l’an dernier sera compliqué, convient néanmoins Bardet. Surtout que je ne couperai pas après Liège (le 27 avril). »
« Le Giro, c’est le fil rouge de ma saison »
Suivront en effet deux grands et ultimes rendez-vous pour le coureur auvergnat : le Tour d’Italie (9 mai-1er juin) et le Dauphiné (8-15 juin). Prudent, Bardet ne fait « pas de plan ». « On ne va pas se dire qu’on va être mieux là que là. C’est un gros bloc qui arrive et je prends tout ce qu’il y a à prendre sur la route. Il n’y aura pas de calculs », assure-t-il… sans cacher l’importance du rendez-vous italien. « Le Giro, c’est le fil rouge de ma saison, ce qui nous a poussés à continuer aussi. J’avais envie de refaire un dernier Giro, la seule course où je pense que j’aurais pu faire un peu mieux que ce que j’ai fait. »
Devenir le 11e Français vainqueur d’étape sur chacun des trois grands Tours est certainement dans un coin de sa tête. Beaucoup plus, il en convient, que la perspective d’un dernier tour… de piste rempli d’émotion sur le Dauphiné, dont la 3e étape partira de son fief brivadois. « On espère tous un beau final au Dauphiné mais mon début d’année a montré que plein de choses peuvent arriver. Dans le meilleur des cas, tout finira bien du côté du Mont-Cenis (théâtre de l’arrivée finale le 15 juin, Ndlr). Dans le pire, ça s’arrêtera quelque part ailleurs. »