Au Racing, bientôt des crampons connectés
Publié le dimanche 5 mai 2019 à 10:00
Les joueurs du Racing vont prochainement essayer des chaussures de rugby nouvelle génération qui permettront de recueillir des données afin de prévenir les blessures.
En 2017, lors de l'installation du Racing 92 à La Défense, l'équipe médicale du club avait fait réaliser une étude pour trouver les modèles de chaussures et les crampons les mieux adaptés à la pelouse synthétique SoftGrass de leur nouveau stade.
Une étude que la LNR (Ligue nationale de rugby) a décidé d'étendre cette saison à toutes les surfaces (synthétique, hybride et naturelle) pour mieux protéger les joueurs des lésions articulaires, et en particulier des blessures des ligaments croisés du genou, de plus en plus fréquentes ces dernières saisons.
Dans la dynamique de ces travaux, et alors que de plus en plus de clubs se lancent dans la recherche et le développement, souvent en partenariat avec la Fédération française de rugby, une innovation française brevetée pourrait devenir un véritable outil de prévention de ces blessures. En collaboration avec Polytechnique et l'ENSAM (école nationale supérieure des arts et métiers), le Racing 92 accueille depuis quelques mois deux doctorants qui travaillent à l'élaboration de crampons connectés.
Lors d'une première phase de tests concluante, sur un robot de l'ENSAM simulant les appuis réalistes des rugbymen, les forces de poussée verticale et transversale, ainsi que les contraintes en rotation, ont été mesurées grâce à un boîtier intégré à la chaussure, et comparées grâce à une application. « Le crampon devient un capteur capable d'analyser aussi bien les informations provenant du terrain que celles relatives à la capacité du joueur à supporter les torsions sans bloquer sa cheville ou son genou », explique Christophe Clanet, chercheur à Polytechnique.
« À l'exemple d'une fixation de ski qui lâche quand la torsion est trop forte pour le pied, il s'agit de trouver un crampon qui effectue une rotation plutôt que de bloquer les membres des joueurs » - Philippe Rouch, ingénieur de l'ENSAM
Les essais vont désormais se poursuivre sur les joueurs du Racing et le crampon connecté sera développé par la start-up Phyling. « À terme, il sera capable d'anticiper un seuil de fatigue ou de blessure et de transmettre des données de performance », explique le médecin du club, Sylvain Blanchard, à l'origine du projet.
Les joueurs pourront alors choisir le type de crampons le plus adapté (en termes de taille, forme, matériau, longueur) à leur morphologie et à la surface sur laquelle ils évoluent (synthétique, hybride, naturel, sec, humide, boueux...). Cela pourrait permettre de prévenir notamment les problèmes de torsion souvent responsable des ruptures du ligament croisé du genou. « À l'exemple d'une fixation de ski qui lâche quand la torsion est trop forte pour le pied, image Philippe Rouch, un des ingénieurs de l'ENSAM, il s'agit de trouver un crampon qui lâche et qui effectue une rotation plutôt que de bloquer les membres des joueurs. C'est un outil qui alliera performance et sécurité. »