On est vraiment dans la rupture avec ces ARN messager mais, plus qu'une techno, c'est surtout la prise de risque qui a payé.
=> ça rappelle Kodak hier face au Numérique ou l'automobile aujourd'hui.
On a les gros et lents (Pasteur-GSK et Sanofi) qui n'ont pas compris les enjeux et surtout ne savent pas faire autrement.
On a ceux qui privilégient la vitesse à l'efficacité (AstraZeneca Oxford ou les Russes basés sur le vecteur viral).
Et on a les start-up disruptifs qui remportent le ponpon (mais qui acceptent aussi plus de risques grâce à l'argent du contribuable américain).
Il y a un peu de ca, meme si la "prise de risque" etait surtout du cote des gouvernements, et etait globalement limitee parce que tous les voyants etaient au vert pour des vaccins a ARN (c'est pour ca qu'on etait tous si enthousiastes sur ces vaccins des ~ Mai-Juin).
BioNTech et Moderna sont des "startup" dans le sens ou elles font avant tout de la recherche & developpement et ne sont pas des structures enormes, mais ce sont quand meme des boites qui ont plus de 10 ans d'experience. Les deux ont ete fonde sur une idee: utiliser les techniques developpes dans les annees ~ 2000 qui permettent maintenant de manipuler (au sens "ingenierie" du terme) les molecules d'ARN pour s'en servir en "medicament" (en gros). Ils ont donc developpes une expertise unique au monde dans ces approche qui utilisent l'ARN.
En parrallele, on a des chercheurs d'universite publique qui, sur les ~ 20 dernieres annees, ont avance la recherche fondamentale sur les vaccins a ARN. Cette revue (article de synthese par les experts du domaine) par exemple https://www.nature.c...es/nrd.2017.243 est parue en 2018, et voici la premiere phrase:
"mRNA vaccines represent a promising alternative to conventional vaccine approaches because of their high potency, capacity for rapid development and potential for low-cost manufacture and safe administration"
-> Les vaccins a ARN sont tres prometteurs de par leur grande efficacite, capacite de developpement rapide, et potentiel pour une fabrication a bas cout et securite (i.e. peu/pas d'effets secondaires)
L'article explique ensuite que le concept de vaccins a ARN a ete propose des les annees 80, le probleme etait technologique: l'ARN etant tres instable et se degradant tres vite. Mais l'article (de 2018) explique que recemment, ces barrieres technologiques ont ete levees, d'abord par de la recherche fondamentale, puis dans des applications concretes dans des startups. Et les auteurs de citer... Moderna & BioNTech.. 
Donc quand arrive le SARS-CoV-2, on a une situation ou:
- On sait que les vaccins a ARN sont 2 a 3 fois plus rapide a mettre au point, et plus efficaces que les vaccins traditionnels
- On sait que 2 ou 3 startups dans le monde ont l'expertise pour ce genre d'application
- Donc on va parier en priorite sur des partenariats entre (i) ces startups, (ii) des structures a meme de produire en masse (Pfizer pour BioNTech, plusieurs partenaires differents pour Moderna), et (iii) l'appui de chercheurs publics pour accelerer au maximum le developpement, MPI, i.e. l'Allemagne, pour BioNTech, NIAID / BARDA (i.e. les US) pour Moderna, en gros.
- Pour ceux developpant un vaccin traditionnel, ils savaient des le debut qu'ils etaient une solution de secours / complement, parce qu'il etait impossible pour eux de faire le travail correctement et aussi rapidement que les vaccins a ARN.
Pasteur / Sanofi ont eux parie sur leur propre expertise, par exemple l'histoire du spray nasal que Pasteur Lille essaye de refourguer a toutes les sauces, ou alors la fameuse "molecule secrete mais qui guerit le COVID si vous donnez quelques millions a la startup que j'ai fonde tout en bossant a Pasteur". Mais pour le SARS-CoV-2, l'expertise qu'il fallait avoir, c'etait celle de la manipulation des ARNm, et ca a priori ni Sanofi ni Pasteur n'etaient bien positionnes. 