Testé positif au Covid-19, Fabien Besseyre, le maire de Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme), a passé 12 jours au CHU Gabriel-Montpied, à Clermont-Ferrand. De la contamination lors d'un repas entre amis à son retour à la maison, l'élu raconte.
"Je ne le souhaite à personne." Après douze jours passés au CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand, le maire de Brassac-les-Mines, Fabien Besseyre, se remet peu à peu. Hospitalisé en réanimation le 15 octobre, ce grand gaillard de 44 ans a perdu 10 kg. Ses antécédents – une embolie pulmonaire en mars dernier – ont très probablement aggravé les symptômes du coronavirus.
Covid-19 : le maire de Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme) hospitalisé (octobre 2020)
Une maladie qu'il aurait contractée après un repas. "J'ai déjeuné avec deux couples, un samedi midi. On n'était que six et on a fait en sorte de respecter les consignes, en prenant un aligot saucisse à emporter. L'un de mes amis avait le nez qui coulait, mais il ne se sentait pas plus mal que ça."
D'abord cas contact puis testé positif
Quelques jours plus tard, l'ami en question apprend qu'il est cas contact, puis il est dépisté positif au Covid-19. "Du coup, j'étais aussi considéré comme cas contact. J'ai demandé à mes enfants et à ma femme de rester à la maison avec moi et j'ai dit à tous ceux que j'avais rencontrés de faire de même en attendant le résultat du test."
Testé positif au Covid-19 et hospitalisé, le maire de Brassac-les-Mines donne des nouvelles rassurantes (octobre 2020)
Positif. Pour lui, sa femme et ses enfants. Eux ne présentent pas de symptômes. Fabien Besseyre, lui, "a commencé à avoir pas mal de fièvre le samedi. Le mercredi, j'ai eu des difficultés à respirer. Par chance, j'avais un saturomètre à la maison et j'ai vu que je désaturais en oxygène. J'ai appelé le Samu et les pompiers de Brassac m'ont transféré à l'hôpital de Clermont, directement en réanimation", raconte le quadragénaire.
Respirer quand tout va bien, on ne s'en rend même pas compte. Mais quand on vous l'impose, c'est épuisant. Ça a été très dur car c'est un énorme effort physique. Il y avait un cap à passer, j'ai failli être intubé et par chance, un réanimateur a dit : "Il est jeune, il va remonter la pente". Je m'en suis sorti comme ça.

Après douze jours d'hospitalisation, le père de famille est enfin rentré chez lui, en début de semaine, et se repose encore. En espérant reprendre le travail et son activité d'élu, ce lundi 2 novembre. "Tout ça m'a fait réfléchir. C'est malheureux, mais le piège, ce sont les moments de convivialité. Le café avec ses collègues le matin, les buvettes après le match de foot, les restos, les réunions de famille. Tous ces moments où les barrières tombent. A nous tous de prendre nos responsabilités, surtout les jeunes, pour protéger les plus fragiles."
Positif au coronavirus, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne est hospitalisé à Clermont-Ferrand (mars 2020)
A toutes celles et ceux qui affirment que le coronavirus n'est qu'une grosse grippe ou n'existe pas, le maire répond :
Une dame de 50 ans était hospitalisée en même temps que moi. Ses deux parents étaient en réanimation. Elle me disait qu'elle n'y croyait pas du tout jusque là. Tant que ça ne nous touche pas, on ne se rend pas vraiment compte. Dans mon cas, il a suffi d'une fois et ce n'était rien d'exceptionnel, juste un repas entre amis !
Sans pour autant céder à la psychose, Fabien Besseyre invite une nouvelle fois tous les habitants de Brassac, et les autres, à porter correctement le masque et à respecter les gestes barrières. Il pense aussi aux équipes de soignants, à qui il compte faire des dons. "Pour avoir vécu ce que j'ai vécu, je ne veux que personne d'autre ne l'attrape autour de moi."
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Marielle Bastide