Le Top 14 s’arrête là. C’était la décision la plus sage ?
"Je pense, oui, car il y avait trop d’incertitudes autour de l’évolution du Covid-19. On repoussait les dates, sans trop savoir. Cela mettait une pression forte sans qu’on ait la main. C’est forcément regrettable, on aurait préféré jouer mais c’est plus logique."
Désigner un champion aurait-il eu une réelle valeur dans des conditions aussi particulières ?
"C’est vrai qu’honnêtement, je ne crois pas que ce titre aurait eu la même valeur. Monter à la tribune, vide de surcroît, pour aller chercher le Brennus… Le champion aurait traîné cette étiquette de « champion l’année du Covid »."
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Vous avez d’autres regrets ?
"Un me touche particulièrement, il a trait à l’affect. Vous savez, on passe l’essentiel de notre temps ensemble dans un groupe de rugby. Treize gars nous quittent, et pas des moindres. C’est dur de les voir s’en aller ainsi. Si on parle de Dato (Zirakashvili), c’est un monument de ce club. Lui et tous les autres méritaient une autre sortie, notamment au stade Michelin. Et puis, on voulait tous finir cette saison en trombe, il y avait cette envie collective de partir sur quelque chose de bien."
"Le chemin sera sinueux, compliqué"
La reprise est maintenant espérée pour septembre. Mais rien ne dit que ce sera une réalité. Comment comptez vous procéder ?
"Il ne faut pas se leurrer, le chemin sera sinueux, compliqué. En ce moment, on travaille d’arrache-pied avec l’ensemble du staff, notamment les médecins, et en accord avec les préconisations qui nous arrivent, pour que les règles sanitaires soient scrupuleusement respectées. Car c’est bien la santé qui doit l’emporter sur le reste. On devrait étaler tout cela sur treize semaines, congés compris."
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Le contexte économique ne s’annonce pas réjouissant…
"Non, et je l’ai déjà dit, le rugby devra faire sa quote-part. On est là pour nos familles, c’est normal, mais on va voir aussi comment on va pouvoir aider. Je pense à ceux qui partent et qui peuvent être sans club, de notre club bien sûr, des partenaires, des supporters. La solidarité devra être au rendez-vous."
Valéry Lefort