Jean-Michel Guillon a bouclé sa première saison de président. Avec un sentiment probablement un peu mitigé sur son issue sportive.
Samedi soir, après le coup de sifflet final et la défaite (25-16) de votre équipe à Bordeaux, quel a été votre premier sentiment ?
« Déçu. Il y a des matchs où la déception est moins forte quand on se dit que l’on n’était pas au-dessus de l’adversaire. Là, on n’était pas en dessous. Ce match pouvait tourner d’un côté comme de l’autre, surtout en première période. Il y avait de quoi passer et aller en demi-finale, j’en suis persuadé.
ASM : Franck Azéma, une dernière année qui n’a pas été un long fleuve tranquille
Il y a aussi de la déception pour les gars qui étaient sur le terrain, je les ai sentis dans le match, très impliqués. La déception est également présente parce que l’on n’avait pas toutes nos forces pour ce barrage. Et sur un match éliminatoire, ça se sent, notamment quand on fait rentrer notre banc. Quand je vois les avants qui n’étaient pas là (blessures) et ceux qui nous ont quittés en cours de saison, je me dis que l’on avait bien besoin d’eux sur ce final. »
Jean-Michel Guillon
« A partir du moment où j’accorde ma confiance à un coach, je respecte ses choix »
Justement, vous évoquez les joueurs partis en cours de saison (McIntyre, Timani), avez-vous des regrets de leur avoir donné un bon de sortie ?
« Je regrette de ne pas les avoir eus dans l’effectif dans cette dernière ligne droite. Mais, sur cette question-là, il y avait des paramètres largement personnels qui ont pesé dans les décisions prises. Est-ce que l’on peut forcer un garçon à jouer quand il est confronté à des soucis persos ? C’est une question de fond.
Au moment où ils sont partis, j’avais la conviction qu’en phases finales ils allaient nous manquer. Et si on rajoute l’absence de Seb (Vahaamahina), cela fait beaucoup même si on a vu Peceli (Yato) monter en puissance et Paul (Jedrasiak) ressortir la tête de l’eau. C’est clair que l’on aurait eu besoin d’une 2e ligne plus complète et un effectif plus large pour affronter les phases finales. »
Comment expliquez-vous, en plus, l’impact quasi inexistant des jokers et joueurs supplémentaires cette saison ?
« Je n’ai pas à faire de commentaires sur cette partie du secteur sportif. J’ai toujours dit à Franck (Azéma) et je le dirais à Jono (Gibbes) demain, je ne vais pas jouer à l’apprenti entraîneur. A partir du moment où j’accorde ma confiance à un coach, je respecte ses choix. J’en suis là. Les choix des joueurs, ce ne sont pas ceux du président. C’est de la responsabilité de l’entraîneur. »
Pour vous, avec le top 6, la saison est-elle sauvée ?
« Oui, sans doute. Quand on est l’ASM, le top 6 est le minimum. Donc, on a atteint l’objectif minimal mais ce n’est pas l’objectif final pour une équipe comme la nôtre. Et on a assuré le minimum, dans les circonstances que l’on connaît d’une saison particulière, avec un état d’esprit qui m’a plu. Notre équipe ne s’est pas défilée. A part le match à Bayonne, lors de mon premier déplacement de président, les joueurs ont toujours été très impliqués. »
Eliminée en barrage par Bordeaux, l'ASM est finalement à sa place
Avez-vous eu peur, notamment lors de l’annonce du départ d’Azéma, que les joueurs lâchent un peu ?
« Non, je n’ai pas eu de doute. Dans ce type de circonstances, je dis toujours qu’il y a aussi une opportunité. C’est dans ces moments-là que l’on voit si les gars ont du caractère, si l’équipe a des leaders. Et j’ai été rassuré. J’ai vu un Morgan (Parra) remonter en puissance. J’ai vu des joueurs se prendre en mains : Arthur (Iturria), Camille (Lopez), Fritz (Lee) aussi dans un style différent. J’ai vu plus de leaders de vestiaires. C’est pourquoi, si je me projette dans l’avenir, je me dis que l’on peut construire là-dessus. »