https://www.vendeegl...fr/cartographie
Vue leur trajectoires ils vont passer pas loin de Nouvelle Amsterdam ou au moins de St-Paul. Les veinards
Posté 07 décembre 2020 - 12:56
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Vue leur trajectoires ils vont passer pas loin de Nouvelle Amsterdam ou au moins de St-Paul. Les veinards
Posté 07 décembre 2020 - 13:11
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Vue leur trajectoires ils vont passer pas loin de Nouvelle Amsterdam ou au moins de St-Paul. Les veinards
c'est même pile-poil le cap de Charlie ...
Posté 07 décembre 2020 - 13:46
Charlie à accompli 2200 nm depuis Bonne Espérance
il lui en reste 2400 nm pour traverser l'Indien Austral et
atteindre la longitude du Cap Leewin
Posté 07 décembre 2020 - 14:06
L'Indien Austral laisse toujours des peurs et des angoisses ...
Vendée Globe : hautes vitesses et vraies peurs pour les marins dans l'océan Indien
Posté 07 décembre 2020 - 14:20
Escoffier prend son bain forcé
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Posté 07 décembre 2020 - 18:59
çà sera pas simple pour les rattraper ...
Deux hommes en cavale dans une mer
démontée
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Un front et deux hommes en cavale ! Charlie Dalin et Thomas Ruyant sont engagés dans une course poursuite avec un front qui s’étend sur 1 000 milles au Nord des Kerguelen. L’objectif : rester à l’avant de ce phénomène, tenter d’esquiver par le Nord le gros de la dépression qui se forme sur leur route puis attraper le flux modéré de l’anticyclone aux abords du cap Leeuwin. Dans un monde idéal, si les deux compères réussissaient à exécuter ce plan d’évasion complexe, ils pourraient faire un break décisif sur leurs poursuivants.
Pour y parvenir, une seule solution : aller vite, très vite. Car cette perturbation, qui va se transformer dans 24 heures en une dépression secondaire virulente, progresse vers eux à la vitesse de 25 nœuds. Il faut donc caler son pas sur cette allure. C’est ce à quoi s’emploient les skippers d’Apivia et LinkedOut, qui maintiennent depuis cette nuit des moyennes élevées : 20 nœuds, autrement dit des surfs à 28/30 nœuds. Un train d’enfer facilité par une mer plus sage et alignée dans le sens du vent de Nord-Ouest.
Bâbord amures, Thomas Ruyant peut s’appuyer sur son foil intègre et faire parler la poudre. « C’est plutôt une bonne journée » commentait avec une relative décontraction Charlie Dalin, l’homme le plus rapide de la journée. On frôle le record de distance en 24 heures (536 milles) détenu par Alex Thomson…
Derrière, en revanche, c’est une toute autre histoire…
« C’est du n’importe quoi ! »
Les neuf bateaux qui naviguent dans le sillage de Charlie et Thomas se sont fait dépasser par le front (50 nœuds dans les rafales !). A l’arrière, l’état de la mer – déplorable- et le fort flux de Sud-Ouest rendent difficile tout compromis vivable.
« On a 45 nœuds et une pluie à l’horizontale » raconte Damien Seguin (Groupe APICIL, 4e) dans une vidéo envoyée du bord avant de ralentir fortement, probablement pour résoudre des soucis techniques. « Je n’ai jamais vu une mer comme ça, elle est défoncée, c’est très dur d’avancer, ça tape, le bateau se barre en survitesse sur des surfs à 29 noeuds mais si tu es trop lent, les vagues te rattrapent et s’explosent sur le tableau arrière, c’est n’importe quoi » confirme Maxime Sorel (V and B-Mayenne, 11e) joint ce matin au téléphone.
« Je choisis une route Nord pour échapper aux conditions météo hasardeuses et avoir des mers plus praticables, confiait à son tour Jean Le Cam (Yes We Cam!, 6e). Les conditions sont musclées depuis plusieurs jours. Il n’y a pas de répit. C’est dur pour les hommes et pour le matos ».
Cette lutte engagée entre l’homme et la nature est une bataille perdue d’avance qui impose, comme le roseau, de plier pour ne pas rompre. Et d’oublier la régate pour se recentrer sur soi, sur son bateau.
Voici presqu’une semaine que le peloton de tête est entré dans l’océan Indien. Presqu’une semaine qu’il endure ses sautes d’humeur et ses mers démontées. Or, ils n’ont parcouru qu’une partie du chemin dans ces mers hostiles. « Le grand Sud, c’est une course d’endurance qui t’use à petit feu » résume parfaitement le navigateur Sébastien Josse, qui connaît bien ces contrées.
Le cap espéré
Pour le reste de la troupe, ce grand Sud se fait pourtant désirer. Après une bonne journée passée dans les calmes, Alan Roura (La Fabrique), Armel Tripon (L'Occitane en Provence), Stéphane le Diraison (Time for Oceans) et Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle), ont vécu le passage du cap de Bonne-Espérance hier (dimanche) comme une libération, une joie. Ce groupe surveille de très près la formation d’une dépression dans le sud de l’Afrique du Sud qui pourrait les enfermer, au près (sic !), le long de la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA).
Cet après midi, Manuel Cousin (Groupe Sétin) était sur le point de doubler la longitude du cap Bonne-Espérance. Prochains sur la liste : Didac Costa (One planet-One ocean) et Pip Hare (Medallia).
Pour les huit retardataires, l’approche de l’Afrique du Sud est encore laborieuse et seul Jérémie Beyou (Charal) affichait ce lundi une vitesse supérieure à 15 nœuds. Lorsque les leaders auront franchi le cap Leeuwin, les derniers entreront juste dans l’océan Indien…
Posté 07 décembre 2020 - 23:00
Charlie communique avant la tempête
Posté 08 décembre 2020 - 08:53
la tempête approche , rafales à 55 noeuds , 5 à 6 mètres de houle ..
Voile - Vendée Globe : Dalin reprend de l'avance sur Ruyant
L'épreuve de force
Moment décisif pour le leader, Charlie Dalin. Mercredi dans la soirée et dans la nuit, il passera le plus proche d’une dépression particulièrement virulente avec des rafales à plus de 55 nœuds. Le skipper d’Apivia va tenter de résister en abordant cette tempête par le Nord. Dans le même temps, les galères s’accumulent pour Louis Burton (Bureau Vallée 2) et Damien Seguin (Groupe APICIL). Dans l'océan Indien, les nerfs sont donc soumis à rude épreuve. Démonstration.
Depuis plusieurs jours déjà, la tête de la flotte est focalisée sur une dépression qui se creuse et qui se présente face à eux demain dans la soirée et dans la nuit. Et le plus concerné, celui pour qui la dépression semble le plus problématique, c’est le leader, Charlie Dalin. Le skipper d’Apivia le sait. À son équipe, il assure qu’il s’agit de la "tempête la plus puissante" qu’il a eu à traverser depuis le départ. Alors, Charlie se prépare. Déjà, il n’a pas suivi les recommandations de son routage optimal en maintenant le cap à l’Est. "Charlie essaie de tout faire pour passer le plus au Nord de la dépression", confie Jacques Caraës. Mais ce ne sera pas une partie de plaisir pour autant : même sur la crête de la dépression, on prévoit des rafales à plus de 55 nœuds et 5 mètres de creux au cœur de la nuit.
Une épreuve de force inédite
"Forcément, il y a de l’appréhension à affronter une telle tempête mais Charlie est prêt et confiant", assure le Directeur de Course. Le skipper d’Apivia - qui compte quatre podiums à La Solitaire du Figaro, une Transat AGZR (2012) et une Transat Jacques Vabre (2019) à son palmarès - a le tempérament, l’état d’esprit et le talent pour y faire face. Surtout, il a prouvé, même en étant en tête du Vendée Globe, qu’il savait ménager son IMOCA dès qu’il le fallait. On peut d’ailleurs s’attendre, en gage de prudence, à ce qu’il rétracte ses foils la nuit prochaine.
L’épreuve de force qui s’engage pour le leader a ceci d’inédit, dans cette édition, qu’il est celui pour lequel le franchissement de cette dépression s’annonce le plus délicat. Depuis lundi en effet, Thomas Ruyant semble s’en être préservé en prenant une route plus Nord. S’il était moins rapide que son rival cette nuit (13 à 17 nœuds contre 20 à 25 nœuds pour Apivia), le skipper de LinkedOut a ainsi la garantie d’éviter le gros de la dépression. Un constat qui est également valable pour Jean Le Cam (Yes We Cam!), toujours dans le coup, lui qui a opté pour une option Nord dès dimanche dernier.
Seguin et Burton tiennent bon
Dans le groupe de tête en revanche, tous n’ont pas eu le loisir de s’attarder uniquement sur les fichiers météos. "J’avoue que je n’ai pas fait beaucoup de météo ces dernières heures", confie Damien Seguin. Et pour cause : il a eu à résoudre des problèmes de pilote automatique qui l’ont obligé à réparer toute la journée d'hier. Le marin du Groupe Apicil raconte : "Dans la nuit de dimanche à lundi, les problèmes sont survenus juste après un empannage. Je ne pouvais quasiment plus quitter le cockpit, le bateau faisait n’importe quoi... J’ai bricolé toute la journée et j’ai récupéré une partie de l’usage du pilote de secours". Il s’est forcé à aller dormir cette nuit et devra reprendre les réparations dans la journée. Mais Damien reste confiant. "Sur le moment, tu as l’impression que c’est un drame mais la route est longue, je suis fier de ce premier tiers de course et on va tout faire pour continuer".
Cette force de persuasion doit aussi animer Louis Burton, décidément pas épargné ces derniers jours. Cette nuit, Bureau Vallée 2 a semblé en difficulté avec des trajectoires surprenantes (Nord, Est, Sud-Est, Nord) à moins de dix nœuds. Lui aussi en proie avec des problèmes de pilote automatique il y a deux jours, il aurait actuellement d’autres petits soucis techniques qui s’accumulent. Louis Burton tenterait actuellement de se mettre dans une zone plus calme afin de réaliser un état des lieux complet.
Chez Cousin et Giraud, il y a de la joie
Parce que sur le Vendée Globe, la réalité et les émotions ressenties d’un bateau à l’autre diffèrent toujours, il y a des femmes et des hommes – très - heureux en ce mardi matin. Noël est dans 17 jours et chez certains, le temps des cadeaux semble déjà avoir débuté. Manuel Cousin (Groupe SÉTIN) fait partie de ceux-là, lui qui a franchi dans la nuit le cap de Bonne-Espérance. "C’est la première fois que je le passe, je suis super heureux", confie-t-il à la vacation. Et pour fêter ça, il dégustera un gâteau au chocolat préparé par un ami maître-chocolatier. "Je vais bien l’apprécier".
Il était aussi question de papilles qui frétillent avec Clément Giraud à l’autre bout du fil. Le Varois évoque les viandes séchées, le parmesan ramené par un producteur italien, sa dernière salade de carotte, ses lentilles corail à la sauce créoline et ses apéritifs avec un fond de vin rouge "juste pour le goût"... "J’essaie de garder quelques habitudes de terrien, ce sont mes petits moments de bonheur" confie-t-il, la voix enjoué. Le skipper de Compagnie du Lit / Jiliti bataille toujours dans l’Atlantique Sud avec huit autres concurrents. Il constate que les températures baissent, que la mer se forme et apprécie la compagnie des albatros. Clément savoure : "tous les sens sont en éveil, je capte la belle lumière du jour… J’essaie d’employer le moins possible le mot extraordinaire pour pouvoir le garder dans ces moments-là". Et dans quelques heures, cela fera 30 jours que cette belle aventure a commencé.
Posté 08 décembre 2020 - 12:53
rafales à 60 noeuds , vagues de 9 mètres ...
les données météo sont inquiétantes
La dépression secondaire qui était prévue depuis plusieurs jours est au rendez-vous. Une dépression secondaire se forme dans le front d’une dépression plus importante située dans son Sud. Elle peut se creuser très vite et être très violente. Dans ce cas, des vents de 45 nœuds avec des rafales à 60 nœuds et des vagues de 9 mètres sont prévus.
Apivia (Charlie Dalin) a fait le choix de poursuivre sa route en avant de cette dépression, dans le plus fort du vent, tout en essayant de maintenir un cap proche de l’Est afin de rester dans des conditions de mer plus maniables. LinkedOut (Thomas Ruyant) s’est positionné plus Nord. Il arrivera également plus tard sur la zone et devrait donc éviter les conditions les plus difficiles.
Le groupe des poursuivants est positionné dans l’Ouest de la dépression secondaire. Les conditions devraient être musclées, avec un vent de Sud-Ouest d’une trentaine de nœuds dans une mer assez chaotique. La zone la plus dangereuse est dans le Sud, le long de la ZEA. Les vagues peuvent approcher les dix mètres.
Clarisse Crémer (Banque Populaire X) et Romain Attanasio (PURE-Best Western Hotels & Resorts) font toujours route entre l’anticyclone et le système dépressionnaire des bateaux de tête.
Derrière, L’Occitane En Provence (Armel Tripon) a réussi à maintenir une vitesse élevée dans la journée de lundi, ce qui devrait lui permettre d’éviter le plus gros de la dépression qui arrive d'Afrique du Sud. La Fabrique, La Mie Câline – Artisans Artipôle et Time for Oceansdevraient passer dans le centre ou au Nord de cette dépression et éviter ainsi de se retrouver coincés au près dans des vents forts, le long de la Zone d’Exclusion Antarctique.
Great Circle / Christian Dumard
Posté 08 décembre 2020 - 19:05
Tempête en tête .. Charlie et Thomas vont passer
une nuit longue et angoissante
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« Plusieurs tranches de vie en très peu de temps ». Les mots de Yannick Bestaven résument ce qu’ont vécu les 28 marins encore en lice sur la piste planétaire : un premier mois de mer d’une densité et d’une richesse extrêmes. Extrêmes aussi, les conditions endurées en tête de flotte en ce 30e jour de course. Surtout pour Charlie Dalin et Thomas Ruyant qui affrontent leur première tempête.
30 jours, c’est long... et c’est court
En ce mardi 8 décembre, trente jours après leur entrée en scène au large des Sables d’Olonne, la question leur était posée. Que leur inspire ce premier mois de mer ? Qu’ont-ils vécu, ressenti, appris ? Les réponses sont aussi variées que leur position sur la carte. De part et d’autre des 3 800 milles qui séparent le leader Charlie Dalin (Apivia) du dernier Jérémie Beyou (Charal), et au sein des trois grands groupes répartis entre l’Atlantique Sud et l’océan Indien, les expériences et les sentiments diffèrent.
A 1 000 milles du cap de Bonne-Espérance, Clément Giraud (Compagnie du lit-Jiliti, 24e), décrit le plaisir, le stress et l’angoisse qui s’entremêlent pour créer des moments uniques. A l’entrée de l’Océan Indien, Armel Tripon (L'Occitane en Provence, 14e), évoque son sentiment de plénitude physique et mentale, les instants de grâce devant la pureté du ciel. Dans l’océan Indien, Isabelle Joschke (MACSF, 9e), n’imaginait pas un début aussi difficile. Dans cette immensité hostile, elle se sens « une toute petite chose », fragile...
« Je me demande quand même ce que je fous là au milieu de nulle part sur cette mer démontée » s’interrogeait à son tour Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family, 5e), malgré la satisfaction d’une course menée aux avant-postes.
38 % du parcours seulement
Un mois, c’est théoriquement un peu moins de la moitié du temps de course. Mais en distance, les premiers n’ont réalisé que 38% du parcours. Ils sont au milieu de l’océan Indien, tandis qu’il y a quatre ans, Armel Le Cléac’h avait déjà passé la longitude du cap Leeuwin (au Sud-Ouest de l’Australie).
Depuis le départ des côtes françaises, la météo n’a jamais vraiment favorisé une course rapide, notamment en Atlantique. Pas de glissades interminables dans les alizés et peu de situations adaptées à l’expression des foilers qui ont rarement profité de leurs grands appendices. Résultat : pas d’avantage technologique flagrant. En tout cas, pas pour l’instant.
Trois générations au coude à coude
« A ce niveau du Vendée Globe, au bout d’un mois de course, c’est assez incroyable d’avoir onze bateaux en 800 milles dans l’océan Indien, avec autant de disparité dans les générations » analysent les consultants météo Sébastien Josse et Christian Dumard. Entre LinkedOut (2e) et OMIA-Water Family (5e), deux bateaux qui ont douze ans d’écart, il n’y a que 200 milles. C’est vraiment rien ! C’est moins d’une journée de nav’ ».
Vers une nuit dantesque pour Apivia et LinkedOut
Depuis 48 heures, tout ce groupe fait le dos rond de part et d’autre d’un front qui s’étend au Nord des Kerguelen. Joint ce midi pendant le Vendée Live, Yannick Bestaven, nouveau venu sur le podium, décrivait ses conditions de vie « animales » à l’intérieur de Maître CoQ IV. « J’ai rentré les foils tellement les chocs sont violents. Je fais des vols planés dans tous les sens. Je fais tout pour ne pas être en avance sur le routage, pour ne pas me jeter dans la gueule du loup ». La gueule du loup ? C’est cette dépression très creuse qui se forme à même le front. De Yannick Bestaven à Maxime Sorel (V and B-Mayenne, 11e), ils sont neuf à avoir ralenti pour laisser cette dépression s’évacuer vers le Sud-Est.
Apivia et LinkedOut, eux, sont déjà trop en avance pour l’éviter. Cet après-midi, Charlie Dalin expérimentait déjà des conditions très dures : 40 nœuds de vent de travers, sous voilure ultra réduite ! Son bateau jaune n’avançait qu’à 10/12 nœuds. Plus au Nord, du côté de la petite île de d’Amsterdam, Thomas Ruyant sera mieux protégé des vents violents, mais il n’échappera pas à une nuit de tourmente.
Pour les deux hommes, ce 30e jour de mer sera sans doute un des plus rudes de ce début de tour du monde.
Posté 08 décembre 2020 - 19:54
Posté 08 décembre 2020 - 22:40
L’archipel de la désolation
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Alors que le groupe de tête navigue à plus de 400 milles au Nord de l’archipel des Kerguelen, le mauvais temps sévit comme souvent dans ces zones désertiques, balayées par les dépressions australes qui se succèdent. Avec 3°C et de la neige annoncée, quelques navires de pêche à la légine aux alentours, Port-aux-Français abrite essentiellement une station scientifique qui rassemble jusqu’à 120 personnes pendant l’été austral...
Territoire des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), l’archipel des Kerguelen situé par 49° Sud et 69° Est, est au cœur de l’océan Indien. Une terre tellement désolée que le Chevalier Yves-Joseph de Kerguelen de Trémarec dénomma ces îles, « Désolation » le 12 janvier 1772…
Sur ces terres ravagées par les tempêtes, où rien ne pousse si ce n’est quelques choux endémiques, des mousses, du lichen, des herbes folles et des acaenas, presque aucun animal (si ce n’est marin) ne vit sur ces îles éloignées depuis l’origine des temps, à plusieurs milliers de kilomètres des continents antarctique, africain et australien… « Désolation » fut ainsi le nom donné à l’archipel découvert en 1772 par Yves-Joseph de Kerguelen de Trémarec.
Le renégat des Lumières
Talentueux et ambitieux, désinvolte et carriériste, expérimenté et opportuniste, le portrait du lieutenant de vaisseau est pour le moins contrasté ! En septembre 1770, après avoir sillonné les mers du Nord, de l’Islande au Groenland, Yves de Kerguelen propose au duc de Praslin, Ministre de la Marine de Louis XV, de découvrir le mythique « troisième monde » caché aux navigateurs entre l’Afrique et les Indes… « Le Sieur de Kerguelen est instruit qu’il y a toute apparence qu’il existe un très grand continent dans le Sud des isles de Saint-Paul et d’Amsterdam qui doit occuper une partie du globe depuis les 40° et 45° de latitude Sud jusqu’aux environs du Pôle, dans un espace où l’on n’a point encore pénétré… »
Le jeune officier de trente-sept ans s’élance de l’île de France (Maurice) avec la flûte La Fortune et la gabarre Gros-Ventre, et trois cents hommes d’équipage. Et le 12 février 1772, il reconnaît une petite île (La Fortune), puis le lendemain : « une grande terre d’une hauteur prodigieuse couverte de neige sur le sommet des montagnes… ». Le continent austral existe donc bien ! Mais encore faut-il y débarquer… Les deux enseignes de vaisseau Rosily et du Boisguéhenneuc arrivent difficilement au fond d’une baie pour prendre possession de la terre au nom du Roy, mais le mauvais temps les bloque et le commandant de La Fortune fait route sur la France en abandonnant le Gros-Ventre !
Yves de Kerguelen arrive à Brest le 16 juillet 1772, fier de la découverte de la « cinquième partie du monde. La terre que j’ai nommée France Australe se trouve placée de manière à dominer sur l’Inde, sur les Moluques, sur la Chine et la mer du Sud… Il n’est pas douteux qu’on trouvera dans ce troisième monde, outre des bois de construction, des matières propres à la teinture et aux ouvrages de menuiserie et de marqueterie, des mines de toute espèce,… des cristaux, des diamants, des rubis, des saphirs, des émeraudes et autres pierres fines colorées. »
Le lieutenant de vaisseau mélange espoir et réalité d’une terre qu’il n’a qu’entraperçue entre deux rafales de pluie et de neige ! Le Roi convaincu engage une nouvelle campagne avec savants, botanistes, géologues, soldats et futurs colons… pour retrouver le 14 décembre 1773, ces terres désolées où aucun « homme nouveau » n’apparaît à l’horizon. Pendant vingt-cinq jours, les deux vaisseaux Le Roland et L’Oiseau commandés par Yves de Kerguelen ne parviennent pas à approcher, au point que le découvreur quitte de nouveau l’archipel pour rentrer directement à Brest, sans achever sa mission qui devait l’emmener vers l’Australie et le cap Horn !
Yves de Kerguelen passe alors devant le conseil de guerre : il est condamné à six ans de prison et radié de la Marine Royale… Trois années plus tard, James Cook vient confirmer que les terres qu’il nomme aussi de La Désolation, ne sont qu’un archipel et non le cinquième continent.
Heurs et malheurs des mers australes
La découverte n’est qu’un fiasco et seuls quelques pêcheurs de baleines et des chasseurs d’éléphants de mer pointent leurs étraves en ces lieux isolés. Car les quakers de la Nouvelle-Angleterre n’hésitent pas à affronter le froid et la boucaille pour ramener de l’huile, bien précieux pour éclairer les lanternes. Le 17 décembre 1792, les baleiniers de Nantucket (Asia, Alliance, Hunter) mouillent dans la baie de Port-Christmas répertorié par James Cook seize années plus tôt. Ils enterrent le premier mort de l’archipel et reviennent chargés d’une huile… confisquée par une frégate britannique devant les Caraïbes !
La Petite Henriette du capitaine René Decaen est le premier navire à réaliser le tour de l’archipel en plein été austral 1820, mais ne ramène qu’un brick usé par le mauvais temps et un équipage atteint par le scorbut. Et en 1825, John Nunn y fit naufrage au cours d’une chasse à la baleine : avec trois autres matelots, ils réussirent à vivre comme des hommes préhistoriques, se nourrissant de chair d’éléphants de mer, d’otaries, d’œufs de manchots cuits sur de l’huile de phoque… Il leur faudra attendre deux années pour qu’un autre navire les recueille, mais John reste deux saisons de plus pour terminer sa campagne de pêche !
La France ne prend effectivement possession de l’archipel austral qu’en 1893, lorsque l’aviso L’Eure vient y mouiller quelques heures. Ces îles sont si désolées qu’elles inspirent René de Semallé pour en faire une terre d’expiation, un pénitencier pour les condamnés aux travaux forcés ! Une idée qui resurgit en 1979 sous la plume du député Michel Aurillac... Mais dans la réalité, les frères Henry et René-Émile Bossière sont les seuls à tenter réellement une implantation durable de colons dans les années 1930 : ils embarquent brebis et moutons et déposent des bergers… dont la moitié meurt d’ennui et l’autre de malnutrition.
Une terre (presque) sans hommes
Le visage du monde avant l'avènement de l'homme sur notre planète : voilà les paysages qu’offrent ces îles Kerguelen ! Éloignés de toutes terres continentales, à 3 400 km de La Réunion, 4 800 km de l’Australie et 2 000 km de l’Antarctique, ces confettis volcaniques semés sur les mers australes sont battus sans répit par les vents et frappés par une houle à faire trembler leurs fondements ! Dans ce chaos dantesque, couvert de pierrailles et de mousses gorgées d'eau, pas un seul arbre n'a réussi à fixer une racine.
L’archipel des Kerguelen d’une surface de 7 200 km2, est formé de la Grande Terre (6 700 km2) surplombée par le volcan du mont Ross (1 850 m) et entourée d’une myriade d’îles, d’îlots et de rochers. Les fjords profonds traversés par les hurlements du vent (en moyenne 20 nœuds toute l’année et jusqu’à 120 nœuds enregistrés !), proposent mille abris à tous les représentants de la faune sub-antarctique. Ces côtes sont le royaume des oiseaux du grand large et des mammifères palmipèdes qui, chaque été, s'y rassemblent par milliers pour y faire leur cour amoureuse et s'y reproduire. Les albatros hurleurs, à bec jaune, à sourcils noirs ou autres fuligineux, ainsi que la plupart des espèces de pétrels, y installent leurs vastes nids, et les albatros à sourcils noirs, leurs terriers aux flancs des collines.
Des milliers de mammifères marins et des millions d’oiseaux
Des foules impressionnantes de manchots (royaux, macaronis ou papous) colonisent les vallées qui se jettent à la mer et la rumeur entêtante de leurs appels puissants résonne jour et nuit entre les parois rocheuses maculées d'une couche épaisse de fiente rose et malodorante. Les côtes sont bordées des longues tresses noires et luisantes du « kelp » : dans ces algues géantes ondulant au gré du mouvement du ressac, s'ébrouent des otaries et se glissent les placides éléphants de mer. À quelque distance de là, dans le vert et le gris de l'eau, patrouillent des bandes d'orques en chasse… Durant deux siècles, les pêcheurs de phoques sillonnèrent l'inextricable fouillis de ces côtes, récoltants huiles fines et fourrures. La chasse de ces animaux ressembla fort à un effrayant massacre : au début du 20ème siècle, les colonies d'otaries, de fur seals et d'éléphants de mer se trouvaient au bord de l'extinction.
Le centre de la Grande Terre est constitué d'une succession de monts désertiques, de lacs et de vallées humides où se jettent les eaux tumultueuses et glaciales de nombreux torrents. Au loin, la calotte glaciaire du mont Ross scintille ou bleuit au rythme d'un ciel en perpétuel mouvement. Au sein de ce sanctuaire d’une nature presque inviolée, la France a installé une base scientifique dans la baie la mieux protégée à l’Est : le golfe du Morbihan, ainsi nommé pour les multiples îlots qui le parsèment.
Ornithologues, biologistes et géophysiciens… s'y succèdent d'année en année. Cette petite communauté recluse loin du monde se consacre à la recherche appliquée et fondamentale dans la station de Port-aux-Français créée en 1950. Certains d'entre eux, amoureux de leur caillou sauvage y sont fidèles et tentent de renouveler leur séjour autant que faire se peut.
Posté 09 décembre 2020 - 07:43
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Vue leur trajectoires ils vont passer pas loin de Nouvelle Amsterdam ou au moins de St-Paul. Les veinards
Tu as navigué sur le Marion Dufresne?
Posté 09 décembre 2020 - 08:57
Face à l’imposante dépression qu’il affronte depuis hier après-midi, le leader du Vendée Globe a fait preuve d’un sang-froid saisissant. Et il ne reste qu’une poignée d’heures avant de parvenir à s'en sortir. Derrière, Thomas Ruyant assure, Yannick Bestaven persiste, Louis Burton redémarre et Stéphane Le Diraison, dans l’œil d’une autre dépression au large de l’Afrique du Sud, raconte "son calvaire".
C’est une bataille de chaque instant, un acte de résistance qui s’est étiré depuis hier après-midi, s’est prolongé toute la nuit et continue encore une poignée d’heures. Celle d’un leader du Vendée Globe, Charlie Dalin, bizuth de l'épreuve mais talent brut, seul face à ce qu'il a appelé lui-même "la pire tempête à affronter depuis le départ". Le plus connu des tours du monde offre souvent des épisodes haletants et il n’y a parfois aucune image pour le prouver. Reste seulement un point pixélisé sur des cartes numérisées qu’il faut s’évertuer à suivre pour se rassurer. "Actuellement, alors qu’il avance à la bordure de la dépression, les fichiers font état de 45 nœuds de vent avec des rafales à 50, 55 nœuds », explique Jacques Caraës à 4h30 ce mercredi matin.
Une 'Situation Room' pour un monocque
Le directeur de course n’a pas beaucoup fermé l’œil cette nuit et il n’est pas le seul. À Concarneau, une partie de l’équipe d'Apivia s’est retrouvée physiquement pour former une "cellule de veille" autour d’Antoine Carraz, le responsable du projet. En somme, une "Situation Room"* pour un monocoque, une façon de rester en permanence en contact avec son skipper. À 2h19, Jacques Caraës reçoit un texto d’Antoine Carraz : "On vient d’avoir Charlie. RAS à bord". Pas besoin de long discours quand on résiste à de telles conditions.
Le leader, qui a rétracté ses foils, s’est évertué à contrôler son allure : 17 nœuds en fin de soirée puis 13,9 nœuds après avoir roulé son tourmentin. "Charlie a respecté son plan initial à la lettre : conserver son Est au maximum pour éviter le pire de la dépression qui se situe ce matin à 200 milles plus au Sud, précise Jacques Caraës. La bascule vers l’ouest va avoir lieu ce matin et ça va mollir tout doucement". Les conditions resteront musclées mais légèrement plus clémentes : de 40 à 45 nœuds, Apivia devrait progresser avec 30 nœuds de vent.
Un groupe de poursuivants toujours compact
Son premier poursuivant, Thomas Ruyant, a quant à lui empanné au cœur de la nuit, à 3h (heure française). LinkedOut, situé à 120 milles plus au nord, avait donc le luxe d’effectuer cette rotation plus tôt qu’Apivia. Mais le skipper nordiste a aussi tout fait pour se préserver, lui qui progressait à 13-14 nœuds au petit matin. Cette forte dépression concernait donc quasi-exclusivement le duo de tête.
Derrière, le vent de sud-ouest, établi à 25 nœuds, n’a pas entravé la progression du groupe des poursuivants. Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) avançait à 15 nœuds. Damien Seguin (Groupe Apicil) qui s’est accroché depuis deux jours pour résoudre des problèmes de pilotes automatiques, a retrouvé sa vitesse de croisière et vient d’incurver sa route vers le sud, suivi de près par Boris Hermann (Seaexplorer - Yacht Club de Monaco). Bonne nouvelle aussi plus au sud pour Louis Burton (Bureau Vallée 2). On relevait 17 à 18 nœuds dans son sillage, lui qui était allé chercher du ‘petit temps’ la veille pour résoudre des problèmes de voile. S’il n’a pas été épargné par les ennuis ces derniers jours, Louis s’accroche ainsi avec talent et a repris sa 3e place (à 5h, heure française).
La bande des quatre n'en est plus vraiment une
Derrière, le duo Romain Attanasio (PURE-Best Westernâ Hotels & Resort) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) progresse paisiblement avec 15 à 16 nœuds. À plus de 700 milles plus à l’ouest, la bande des quatre (Tripon, Roura, Le Diraison, Boissières) n’en est plus vraiment une, la faute à une dépression venue des côtes africaines. Armel Tripon (L'Occitane en Provence), seul foiler de dernière génération du quatuor, est parvenu à passer sous la dépression et donc à creuser l'écart. Les trois autres la contournent par le nord, dont Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) : "pour moi, ce n’était pas envisageable de prendre l’option d’Armel, d’autant qu’il n’y avait aucune façon de trouver une porte de sortie à cause de la zone d’exclusion des glaces."
À bord de Time for Oceans, côte à côte avec Arnaud Boissières (La Mie Câline - Artisans Artipôle), les temps sont durs. "Je suis dans l’œil de la dépression, j’ai 4 à 5 mètres de vagues et seulement 4 nœuds de vent. La mer ne ressemble à rien, il y a des montagnes d’eau qui s’abattent sur le bateau. J’ai l’impression de faire le tour du monde à l’envers… On se fait massacrer, c’est un calvaire". Le skipper s’agace de ces conditions, de ne "pas avoir fait un surf depuis le Cap-Vert" et il sait que le répit n’est pas vraiment pour maintenant : après cette zone harassante de molle, "c’est la baston" qui l’attend. Un peu plus loin, Manuel Cousin (Groupe SÉTIN), qui ne devrait pas avoir à modifier sa trajectoire pour passer la dépression, profite lui de conditions plus avantageuses pour revenir sur le groupe.
Ça accélère dans l'Atlantique Sud
Enfin, l’océan Indien est encore loin pour le troisième et dernier groupe composé de huit skippers. Mais il y a des motifs de satisfaction après des jours à batailler contre l’anticyclone de Sainte-Hélène. Tous sont rentrés dans les 40èmes rugissants et tous ont empanné hier dans la soirée. Ce groupe, toujours mené par Fabrice Amedeo (Newrest - Art & Fenêtres), progresse à une quinzaine de nœuds avec du vent d’Ouest, Nord-Ouest.
Ça va plus vite donc, ce qui ne devrait pas déplaire à Jérémie Beyou. Le skipper de Charal pourrait en effet dépasser ce mercredi l’avant-dernier, Sébastien Destremau (merci). Ainsi, de la tête de la course à la dernière position, il n’y a pas seulement plus de 3 800 milles d’écart : il y a surtout des femmes et des hommes qui se battent et s’adaptent en permanence aux caprices d’Éole et de Neptune.
Posté 09 décembre 2020 - 10:17
344,6 nm ( 638 kms ) parcourus sur 24h ! et tout cela dans la tempête
Charlie Dalin imprime un rythme trés élevé ..
derrière la meute perd du terrain , mais s'accroche , on va prier le Dieu
de la mer qu'ils ne soient pas percutés par un OFNI ! ..
ils sont à des miles et des miles de toutes terres habitées
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