Assis sur une glacière façon Marcelo Bielsa, Aurélien Rougerie scrute le comportement des joueurs lors de la séance d’entraînement. Nous sommes au bord du terrain de rugby de la station de Tignes, et l’ancien capitaine emblématique n’hésite pas à donner de la voix pour encourager ceux qui en ont besoin. « Allez Miles (Amatosero), accroche ! » Quelques minutes plus tard, le jeune troisième ligne espoirs Cyriac Guilly sort en boitillant. Aurélien Rougerie est le premier à venir s’enquérir de la santé du joueur... « C’est le genou qui a twisté ? »
En prenant le poste de team manager suite au départ de Neil McIlroy en décembre dernier, l’ancien trois-quarts centre s’est à nouveau rapproché du terrain. Aujourd’hui, Aurélien Rougerie fait partie intégrante du staff et participe aux décisions prises concernant la vie du groupe, mais aussi et surtout les actions à mettre en place pour améliorer les performances de l’équipe. Aurélien Rougerie a ainsi chapeauté de A à Z le stage en altitude dans la station savoyarde. Au mois de juin dernier, il s’était rendu sur place pour superviser les installations.
Ne rien laisser au hasard
« À Belfast, en janvier dernier, avec Jono (Gibbes) et le staff, on discutait d’un futur stage à faire en ce début de saison. Je leur ai soumis l’idée de venir à Tignes. Certains joueurs avaient déjà l’expérience d’être venu ici. Et l’idée a plu à Jono. Je suis venu en reconnaissance avec Jean-Paul André qui est l’intendant pour voir si tout ce que l’on voulait faire était possible et réalisable. Quelques semaines plus tard, nous voilà à Tignes, très bien installés à la maison Bouvier. Et quand on regarde le terrain d’entraînement, on voit que la station a mis les bouchées doubles pour nous accueillir. »
Ne rien laisser au hasard et tout optimiser dans le moindre détail, tel est le credo du nouveau staff mis en place par Jono Gibbes. Un mode de fonctionnement auquel adhère entièrement « Roro ».
« Je m’adapte aux demandes du boss qui est Jono. Mais dans le staff, nous sommes tous au service des uns et des autres et c’est très agréable. On aide par exemple Jean-Paul André qui a du matériel à transporter. On aide le staff médical qui a besoin d’installations particulières pour faire les soins. On aide aussi les coachs pour leurs besoins. On est une équipe. »
Bien sûr, Aurélien Rougerie n’a pas oublié son passé de joueur. Cette expérience pas si lointaine que cela (il a pris sa retraite en mai 2018), lui permet d’avoir un contact privilégié avec les joueurs. Dans son rôle de team manager, l’ancien capitaine n’hésite pas à aller vers l’effectif et à faire le lien avec les coachs.
« Je suis un peu la plaque tournante, la poulie. Je me dois d’être au courant de tout pour que tout se passe pour le mieux et que tout le monde ait l’information nécessaire au bon moment. J’évite d’aller dans les chambres des joueurs. Mais à 18 heures, on a impulsé une sorte d’apéritif. Mais pas au sens troisième mi-temps. Il s’agit plus de discuter autour d’un verre et de pouvoir se rencontrer. Vous savez, les garçons, on les voit tous les jours, mais on ne les connaît pas forcément. »
Ce jeudi soir, après une sortie vélo dans le col de l’Iseran, tout le monde se retrouvera autour d’un barbecue permettant de conclure ce stage en altitude de manière conviviale. « Sans en faire trop non plus. Je suis là aussi pour veiller au grain. » Le team manager Aurélien Rougerie a vraiment un œil sur tout.
Toujours membre de la cellule recrutement
Lorsqu’il a pris sa retraite en mai 2018, Aurélien Rougerie s’est vu confier la création et la direction de la cellule recrutement du club. Quatre ans plus tard, son rôle a bien évolué, mais l’ancien joueur possède toujours de l’emprise dans le domaine en restant un membre actif dans ces prérogatives directement liées au sportif. « Concernant cet aspect de ma mission, j’étais un peu frustré car je n’avais pas vraiment les mains libres en raison du salary cap. L’arrivée de Didier Retière à la direction sportive et la complicité qu’il y a dans le staff nous permettent aujourd’hui de faire les choses correctement. Il faut aussi saluer le travail du président Jean-Michel Guillon auprès de la Ligue Nationale de Rugby qui a permis d’avoir plus de marge de manœuvre au niveau du salary cap. »
Arnaud Clergue (La Montagne - 28-07-2022)