L'année suivant la tournée des Lions est traditionnellement plus favorable à l'équipe de France qui y a remporté la majorité de ses Grands Chelems. Cependant, je suis loin d'être optimiste pour cette édition.
D'une part, j'ai encore en travers de la gorge les deux premières éditions où l'on se saborde tout seul, la tournée australienne où on se suicide dès le premier match et la coupe des Nations où l'arbitrage de Brace nous fait aussi mal que les anglais. Je ne suis donc pas convaincu de notre capacité à nous montrer constant et tueur sur la durée d'un tournoi. Les fins de matchs grotesques contre l'Angleterre ou l'Australie et l'épisode ubuesque de la gaufre ne sont effectivement pas l'illustration d'un professionnalisme et d'un sang-froid exacerbé alors que ce sont des conditions essentielles pour remporter un tournoi.
D'autre part, si l'équipe a indéniablement progressé collectivement, je trouve que l'on a également perdu sur le plan individuel. Des joueurs comme Ollivon, Vakatawa, Le Roux ou Dupont ont souvent joués un rôle important dans nos succès et ils sont actuellement dans le creux de la vague ou blessé dans le cas du premier. Bien sur, d'autres talents se sont révélés et la force collective sera toujours plus importante que la prestation individuelle mais c'est tout de même un atout en moins dans notre manche. Et face à la concurrence galloise, anglaise et surtout irlandaise, il faudra être à 100% de nos capacités pour espérer soulever le trophée.
Cependant, je ne veux pas que mon propos soit perçu comme défaitiste. Nous possédons une équipe de premier ordre, un encadrement exceptionnel et nous avons indiscutablement la capacité d'aller au bout. Mais après plus de dix ans de disette dans le tournoi, il faut raison garder. Quand j'entends certains spécialistes ou journaux parler de Grand Chelem alors qu'on a rien gagné depuis 2010...