Les gus entassés par 4 ou 6 dans 9 m2 c'est très loin de la réalité, il y a certes une surpopulation carcérale pas absolument pas de cet ordre, au passage, je veux bien un lien qui étaye ces chiffres là
Quand au parallèle avec les navires négriers j'ai du mal à suivre ou à voir le rapport, une allusion à la "représentation carcérale" ?
Donc pour en revenir à nos moutons faute de places, pas de condamnations, l'excuse si souvent brandie par l'institution qui se dit en manque de moyen (ce que je crois) mais à ce compte là, pour en faire quoi ???
Pour finir sur les élections je constate que de l'une à l'autre avec de taux d'abstentions assez voisins, les résultats eux glissent lentement mais sûrement au profits des extrêmes, ne changeons rien. 
A pisser face au vent...
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Faute de place en prison, une dans le vestiaire.

Fondamental, car il s’agit de garantir à chaque personne incarcérée le droit de disposer d’un espace où elle se trouve protégée d’autrui et peut préserver son intimité, le principe de l’encellulement individuel est bafoué depuis sa proclamation en 1875. Consacré à nouveau dans la loi pénitentiaire de 2009, son application est sans cesse reportée. Car la surpopulation carcérale est un mal chronique des prisons françaises. En 1990, le taux d’occupation des établissements pénitentiaires était de 124%. Il est de 118% avec 71 669 prisonniers pour 60 715 places (au 1er septembre 2022). La surpopulation se concentre dans les maisons d’arrêts, qui accueillent les personnes en attente de jugement et celles condamnées à des courtes peines de prison. Dans ces établissements, qui abritent plus des deux tiers de la population carcérale, le taux d’occupation moyen est de 139,7%, contraignant deux à trois personnes – parfois plus – à partager une même cellule et plus de 1 830 personnes à dormir chaque nuit sur des matelas posés au sol. Les plans de construction de nouvelles prisons qui se sont succédé depuis les années 1990 n’y ont rien changé. Car « on ne traite alors que les conséquences de la surpopulation, et non par les mécanismes ou les facteurs qui en sont à l’origine », explique la criminologue belge Sonja Snacken, experte auprès du Conseil de l’Europe. L’inflation carcérale que connaît la France depuis plusieurs décennies est avant tout le fruit de politiques pénales qui ont misé sur l’incarcération et une répression croissante des déviances sociales.
Plus de 73 000 personnes détenues : arrêtons les frais !
Un nouveau record vient d’être battu pour la troisième fois en six mois. 73 000 personnes s’entassent désormais dans les prisons françaises. Le gouvernement ne peut continuer de rester indifférent devant l’indignité des conditions de détention et sourd aux appels répétés des observateurs nationaux et internationaux à diminuer le nombre de détenus.
Un nouveau cap a été dépassé : plus de 73 000 hommes et femmes sont derrière les barreaux. Plus de 2 151 dorment sur un matelas à même le sol.
Conséquence : la surpopulation en maison d’arrêt est dramatique. « On est à huit personnes dans 15 mètres carrés. Deux dorment par terre. On n’a pas de place, aucune intimité. On se marche littéralement dessus. Ce n’est pas propre, la douche est cassée. En gros, on est des chiens », témoignait récemment une personne détenue.
Depuis des mois, organes européens, autorités nationales indépendantes, organisations de la société civile alertent de toutes part : il est urgent de diminuer le nombre de personnes enfermées. Mais la situation ne fait, au contraire, qu’empirer.
Certains expliquent l’augmentation de la population détenue par la croissance démographique : plus il y a d’habitants, plus il y aurait de détenus. C’est faux : en quarante ans, le nombre de personnes détenues pour 100 000 habitants a presque doublé. D’autres brandissent l’augmentation de la délinquance. Or « aucun élément ne fait apparaître une montée de l’insécurité » sur le long terme, relève le Centre d’observation de la société, qui pointe en revanche une hausse du sentiment d’insécurité, particulièrement sensible aux faits divers, à la médiatisation et aux discours politiques.
La cause est ailleurs : ce qui ne cesse d’augmenter, c’est le nombre de comportements punissables d’emprisonnement et les durées de peines de prison encourues. Sur le dernier quinquennat, 120 infractions punies d’emprisonnement ont été créées ou durcies. Rien que depuis le début de l’année, plus d’une quinzaine de textes de loi s’inscrivant dans cette dynamique ont été présentés ou discutés au Parlement.
Toujours plus de places de prisons, des lois toujours plus répressives, toujours plus d’enfermement. C’est un triptyque imparable, qui traduit une même banalisation de l’emprisonnement dans notre système pénal. Comment en est-on arrivé à croire qu’entasser deux, trois voire plus de personnes dans neuf mètres carrés serait la solution ? Qu’augmenter le nombre d’années pendant lesquelles une personne est broyée par un temps vide et la perte de liens sociaux l’aiderait à retrouver une place dans la société ? Le coût financier, social et humain est immense. Arrêtons les frais.
Contact presse : Sophie Larouzée-Deschamps · 01 44 52 88 00 · sophie.larouzeedeschamps@oip.org
Ecrit le 28 avril 2023