Il y a un an, Christophe Urios était nommé entraîneur en chef de l'ASM Clermont. Jusqu'à jeudi, nous consacrons une série autour de ce premier anniversaire. Pour le premier volet, ce mardi, nous nous intéressons à ce qui a changé - ou pas - au sein du club auvergnat depuis l'arrivée du technicien passé auparavant par Bourgoin, Oyonnax, Castres et Bordeaux-Bègles.
« La star, c’est lui »
Suite de notre série consacrée au premier anniversaire de l’arrivée de Christophe Urios à l’ASM, l’épisode 2 évoquera ce mercredi la lumière que le coach attire à lui tout seul.
L'infirmerie s'est vidée
Il avait pointé le problème dès sa prise de fonction : le grand nombre de blessures qui avait affecté l’effectif avant son arrivée. Un an plus tard, l’infirmerie de l’ASM s’est considérablement vidée.
Pour mémoire, au plus fort de la tempête, l’absence de 14 blessés avait été relevée lors de la réception de Bayonne, en novembre 2023.
« Même avant de venir, le nombre de blessés ici, m’avait déjà interpellé », avait déclaré Christophe Urios. Tout juste nommé, le coach avait indiqué dans sa conférence de presse de présentation sa volonté de faire de la gestion de l’infirmerie un sujet prioritaire.
Un an après, les progrès sont visibles dans ce domaine. Ainsi pour le déplacement à Tbilissi, seuls manquaient, pour raison médicale, Simone, Hériteau, Urdapiletta et Jedrasiak, mais tous pour des blessures d’ordre traumatique et non musculaires (Lee était également forfait en raison d’une alerte musculaire). Ce qui lui a permis de faire des rotations choisies.
Le changement de préparation physique, en ciblant notamment plus particulièrement les membres inférieurs, peut expliquer en grande partie cette sensible amélioration. Tout comme la présence désormais d’un coach chargé plus spécifiquement de la réathlétisation des blessés.
Des résultats moyens
Pas mieux mais pas moins bien. Après douze journées, soit pratiquement à mi-championnat, le bilan strictement comptable de l’ASM version Urios est légèrement supérieur à celui de l’ASM version Jono Gibbes, son prédécesseur.
Aujourd’hui, en Top 14, Clermont pointe à la 9e place avec 26 points soit 5 victoires 1 nul et 6 défaites (-13 de goal-average général), à six points du 6e. L’an dernier, Clermont était 10e avec 26 points également mais avec aussi 5 victoires, 1 nul et 6 défaites. Rappelons que le limogeage de Jono Gibbes était intervenu après la 15e journée où Clermont était encore 10e (31 points).
Depuis sa prise de fonction, Christophe Urios a dirigé 29 rencontres (NDLR : il n’avait pas préparé le match chez les Stormers l’an dernier). Son bilan est donc de 14 victoires, 1 nul et 14 défaites, toutes compétitions confondues, soit 50 % de succès. Celui de Jono Gibbes était de 22 victoires, 1 nul et 26 défaites en 49 matchs dirigés soit 44,8 % de succès.
Alors que Christophe Urios était parvenu à rester invaincu au Michelin en fin de saison dernière, son équipe a déjà été battue à deux reprises chez elle cette saison, contre Toulon et contre Bordeaux (notre photo).
Un club plus ouvert
Pour vivre heureux, ne vivons plus caché. Depuis l’arrivée de Christophe Urios, l’ASM a engagé une opération d’ouverture sur l’extérieur traduite par plusieurs initiatives. Opération favorisée par la personnalité du coach.
Cela s’est concrétisé par la diffusion récemment du documentaire de Canal+, « Au cœur du volcan » qui fait découvrir l’intimité du club.
Cette volonté d’aller à la rencontre de ses supporters et de ses partenaires et d’aller en chercher de nouveaux, a commencé l’an dernier. Elle tranche avec la politique de repli sur soi qui était de rigueur depuis plusieurs années au sein du club. Dès sa prise de fonction, Christophe Urios a instauré une séance hebdomadaire ouverte au public, en général le mardi. Il a poussé l’ouverture jusqu’à autoriser les journalistes à assister (sans photo ni caméra toutefois) au dernier entraînement de la semaine, « la sacro-sainte mise en place ».
Aussi, il a lancé l’idée des « Journées jaunardes ». Ces entraînements délocalisés au sein du territoire, comprenant des rencontres avec les jeunes des écoles de rugby, ont été organisés à Thiers, Ambert, Saint-Flour, Brioude (notre photo) ou Volvic. Le coach s’est aussi prêté régulièrement au jeu des questions-réponses avec les supporters ou les partenaires lors de plusieurs soirées qui rencontrent un franc succès.
Des bases plus solides
Un pack plus conquérant et une réussite au pied face aux perches retrouvée : Clermont a renoué avec les bases indispensables pour espérer exister dans le haut du classement.
Certes, il y a eu une grosse panne de courant à Gloucester (défaite 28-17) mais depuis le début de la saison, le pack clermontois a été au rendez-vous. Malgré la non-venue d’Haouas, les arrivées de Fainga’a, Simmons, Sowakula et Kremer, sans oublier la présence plus fréquente cette saison de Lavanini, ont densifié le pack. Ainsi, l’alignement, avec 85,3 % de ses propres touches gagnées (2e derrière le Racing), et 20,6 % de touches volées sur lancers adverses (3e derrière le RCT et Bayonne), est devenue une rampe de lancement fiable.
La réussite au pied des buteurs marque également des progrès sensibles. Progrès qui sont sûrement révélateurs d’une confiance en hausse. La saison dernière, Belleau et Plisson affichaient respectivement des taux de réussite de 68 et 67 % contre 80 et 85 % cette saison. Benjamin Urdapilleta tourne lui à 83 %. Des statistiques enfin dignes de ce nom.
En revanche, la défense a été un domaine en souffrance même si Clermont a retrouvé une certaine imperméabilité lors de ses trois dernières rencontres. A confirmer dès ce week-end.