voici Zach:
"Le baromètre des joueurs de l’ASM Clermont de la saison met en lumière les prestations remarquées et souvent remarquables de trois hommes, que l’on n’attendait pas forcément à ce niveau. Pour des raisons diverses et à des postes très différents, Slimani, Simmons et Delguy constituent le tiercé gagnant.
Rabah Slimani
La saison du droitier de 34 ans a été tout bonnement incroyable. D’aucuns le pensaient « cuit » pour le haut niveau et il a très probablement réalisé l’une des meilleures saisons de sa longue et riche carrière. Il a non seulement battu son nombre de feuilles de match sur une saison (32), un de plus qu’en 2010-2011 alors qu’il était un jeune pilier (22 ans) du Stade Français, mais il a tenu le choc jusqu’au terme du long et difficile parcours clermontois, enchaînant notamment les 13 dernières rencontres (depuis le 2 mars) comme titulaire.
Avec deux jeunes novices, Henzo Kiteau et Giorgi Dzmanashvili, qui ont eu beaucoup de mal à s’inscrire dans la rotation des droitiers, l’ancien Parisien a enchaîné les matchs tel un stakhanoviste. Il lui a notamment fallu assurer lors de la suspension et longue absence de Cristian Ojovan (en mars et avril).
Rabah Slimani a été exemplaire dans le secteur clé de la mêlée, il a sans aucun doute été moins pénalisé que les dernières saisons quand le corps arbitral l’avait un peu dans le viseur. Tancé parfois pour son manque d’activité balle en mains, on l’a rarement vu aussi impactant dans le jeu offensif sur les derniers mois de compétition. Comme si Slimani, tel le bon vin…
Rob Simmons (deuxième-ligne)
Christophe Urios, au terme de la préparation estivale de la saison, nous avait prévenus de l’impact qu’aurait rapidement cet ancien Wallaby aux 106 sélections. Le manager clermontois ne s’était pas trompé, Rob Simmons a très rapidement pris sa place dans le pack au point d’en devenir un cadre incontournable autour duquel le staff a pu bâtir, chaque week-end ou presque, le reste de l’édifice.
Patron de l’alignement, il a été un des pourvoyeurs de ballons les plus efficaces du Top 14, il a également été un contreur décisif à plusieurs reprises. On ne citera qu’un exemple, la fin de match sur la pelouse de Castres avec une pénaltouche du CO dans la dernière minute ; le contre de l’Australien, ce jour de janvier, a sauvegardé la victoire clermontoise.
Arrivé l’été dernier, pour remplacer notamment l’arrêt de Sébastien Vahaamahina (fin de carrière), le deuxième ligne de 35 ans n’était pas forcément la recrue la plus attendue. Sa carte de visite était certes riche de son expérience internationale, mais son âge avancé laissait en suspens sa capacité à enchaîner les rudes combats du Top 14. Au final, il aura joué 30 des 33 rencontres de la saison, dont 26 dans la peau de titulaire. Et même s’il dégage une image discrète, son leadership n’a cessé de grandir.
Bautista Delguy (ailier)
Le trois-quarts aile argentin n’a pas toujours été pertinent sur ses initiatives, mais son (hyper) activité a très souvent provoqué des situations favorables et rapporté des points. Avec 14 essais, il termine au premier rang des marqueurs de l’ASM, devant Joris Jurand et Alivereti Raka, auteurs de 12 essais chacun. Bautista Delguy aime plonger dans l’en-but et il a terminé la saison sur un feu d’artifice (triplé face à Montpellier).
Au physique plutôt ordinaire, il se caractérise par un style de jeu particulier dans lequel il ne se contente pas d’attendre les ballons sur son aile. Véritable électron libre, feu follet parfois imprévisible, il lui est arrivé de ne pas faire les bons choix, mais son bilan d’efficacité est largement positif. Auteur de 7 essais en 20 feuilles de match lors de sa première saison à l’ASM, il a doublé son capital pour la seconde.
Bautista Delguy peut être déroutant dans ses inspirations, il peut également l’être dans ses célébrations après avoir marqué. Le public du Michelin l’adore, surtout depuis la victoire face au Stade Français début mai, quand il a poursuivi sa course au-delà de l’en-but pour tomber dans les bras des supporters qui l’acclamaient en pesage. Il a été retenu, tout comme Marcos Kremer, pour les tests des Pumas face aux Bleus, les 6 et 13 juillet.
Tops et flops
Satisfactions
D’autres joueurs auraient pu être à la « bagarre » pour intégrer le podium. Ils sont plusieurs à avoir apporté satisfaction l’essentiel du temps. On pense à Giorgi Beria, Etienne Fourcade, Thibaud Lanen, Fritz Lee, Léon Darricarrère et Marcos Kremer. Ils n’ont pas toujours été réguliers, mais globalement leur saison a été plutôt aboutie.
Déceptions
À l’inverse, on attendait un peu plus de certains joueurs qui, pour des raisons différentes, ont manqué d’impact et de constance sur la saison. Il y avait certaines attentes sur Cristian Ojovan, Tomas Lavanini et George Moala, ils n’ont pas toujours répondu présent."