ASM Clermont : les coulisses de la prolongation de Marcos Kremer
L’effectif de l’ASM Clermont de la saison prochaine continue de se dessiner et la prolongation de Marcos Kremer (jusqu'en 2028) peut être considérée comme une évolution positive de l’attractivité du club clermontois.
Le dernier samedi de l’année 2024, l’ultime rendez-vous des joueurs de l’ASM avec leur public au Michelin s’est achevé en eau de boudin avec une défaite (18-22) face à Montpellier. Pourtant, tout avait bien commencé par l’entrée de Marcos Kremer, seul sur la pelouse, pour célébrer sa prolongation de contrat.
Le troisième ligne argentin est un joueur à part à Clermont. En premier lieu, parce qu’il a bénéficié d’une prolongation de 3 ans. Une (longue) durée qui n’est plus dans les us et coutumes d’un club dont les responsables vivent, dorment et mangent avec le salary cap qui clignote dans un coin de leur tête depuis plusieurs saisons. Et il y a fort à parier que sur les prochains contrats renouvelés, aucun joueur n’aura ce traitement de faveur.
Pour exemples, les quatre premières prolongations de cet hiver, annoncées avant le match face à Trévise, n’excédaient pas la date de 2027 (Lanen, Sowakula et Jurand) et même 2026 pour Simmons. La différence entre un 2+1 et un 3 ans ferme peut paraître infime, mais le nouveau contrat de Kremer dit beaucoup de la place qu’il occupe aujourd’hui dans un effectif qu’il a rejoint à l’été 2023.
Une référence mondiale dans son domaine
Pour Christophe Urios, le Puma aux 73 sélections (à seulement 27 ans) est la pierre fondatrice du quinze de départ qu’il imagine chaque semaine avant une rencontre. « En effet, confirme le manager clermontois. Marcos est le joueur dont je couche le nom sur la feuille en premier. Après, je construis autour ».
Pourquoi une telle sollicitude ? « Parce que c’est un joueur de haut niveau, une référence mondiale dans son domaine qui est la défense. Puis, c’est un mec qui joue comme il s’entraîne. Il est toujours au même niveau. Que ce soit en salle, en vidéo, en réunion ou en "one-one", Marcos est toujours engagé. Il impose une exigence aux autres car il est exemplaire. En muscu, le joueur qui est à côté de lui, il a intérêt à progresser », sourit Christophe Urios. Et le manager de rajouter : « Il amène cette gnaque que peu de joueurs ont. Peu importe l’adversaire ou le match, il est là ».
Comment s’est déroulée la prolongation avec un joueur « référence » comme lui ?
« Marcos a été transparent dès le début des discussions, il voulait absolument rester. Et moi, je voulais absolument le garder. Après, je ne cache pas qu’il y avait de la concurrence, il a fallu discuter ».
Selon nos informations, c’est d’Angleterre qu’est venue l’offre qui aurait peut-être pu contrarier cette prolongation. La mesure du « marquee player », en place dans le rugby anglais et qui permet le recrutement d’un joueur phare dont le salaire ne rentre pas dans le salary cap, aurait poussé les Tigers de Leicester à s’intéresser à Kremer.
Christophe Urios poursuit : « Certes, il y avait cette concurrence, plus semble-t-il, un club du Top 14 (ndlr : le Racing), mais Marcos se sent bien ici, dans le groupe, dans le club. Il est satisfait de l’évolution, il s’intéresse même au futur recrutement. Comme dans beaucoup de négociations, on s’est vu, on s’est revu, on a fait des ajustements, mais au final, j’ai envie de dire que l’ASM, sur ce dossier-là, était un peu en concurrence avec elle-même ».
On l’aura compris, des efforts ont été effectués, sans doute des deux côtés, entre un club et un joueur qui partageaient la même envie de poursuivre l’aventure ensemble.
Christophe Buron (LM - 30/12/24)