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Roumanie


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#1 el landeno

el landeno

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Posté 01 octobre 2023 - 19:42

Coupe du monde : Roumanie, les raisons d'un déclin Punie à chaque sortie lors de cette Coupe du monde, la Roumanie renvoie l'image de l'équipe la plus faible de la compétition. Loin de son lustre d'antan, quand elle pouvait parfois rivaliser avec la France

Il leur reste encore un match à jouer, bien sûr, contre l'adversaire qui peut leur paraître le plus abordable : les Tonga, qui motiveront en plus certains de leurs coéquipiers, originaires de l'archipel du Pacifique.

 
 

Mais depuis le début du mois de septembre, les Roumains traversent leur neuvième Coupe du monde tête basse, limite honteux, tant ils se sont fait punir à chacune de leurs trois sorties. « Ça n'aide pas quand tu affrontes à la suite les numéros un (Irlande), deux (Afrique du Sud) et cinq (Écosse) mondiaux », remarquait le talonneur Robert Irimescu, samedi soir, après la leçon administrée par le XV du Chardon (0-84).

Le dernier vainqueur du Tournoi des six nations (l'Irlande) comme les champions du monde en titre (l'Afrique du Sud) ont été sans pitié pour la Roumanie, c'est vrai, mais l'impression dégagée de souffre-douleur, avec la plus mauvaise attaque (8 points inscrits en trois matches) et la pire défense de la compétition (242 points encaissés) fait peine à voir. « Tu prends des raclées, tu n'existes pas... Je me mets à leur place, tu ne souhaites ça à personne », compatit Thomas Lièvremont, qui a entraîné la sélection en 2018.

Le passage au professionnalisme a fait mal

L'ancien numéro 8 des Bleus fait en plus partie de cette génération qui a connu la Roumanie compétitive. Pas si longtemps avant le début de sa carrière internationale (1996), les Chênes n'avaient-ils pas battu la France (12-9), à Auch, au printemps 1990 ? C'était leur sixième succès sur un adversaire qu'ils rencontraient alors régulièrement. Mais le dernier. Car très vite, le passage au professionnalisme, en 1995, a provoqué un premier décrochage.

 
 

« Il n'y a pas de vraie culture rugby (en Roumanie), c'est resté un sport de niche »

Robert Adam, journaliste roumain

 
 
 

« Avant, les Roumains étaient des professionnels cachés, employés par l'armée ou la police, mais c'étaient des sportifs de haut niveau qui se consacraient au rugby », témoigne Robert Adam, journaliste roumain qui suit sa sélection pendant cette Coupe du monde. Petit à petit, le rugby roumain n'a plus eu les ressources économiques pour entretenir ce vivier, dans le sillage d'une révolution, en 1989, qui a aussi bouleversé cet équilibre.

Aujourd'hui, il n'y a plus qu'une division dans le Championnat, la Liga Liga Nationala de Rugby, et sur ses 14 équipes, « quatre équipes sont totalement professionnelles, précise Adam, le reste plutôt semi-pro. On doit avoir moins de 200 joueurs professionnels au pays, dont beaucoup d'étrangers. Il n'y a pas de vraie culture rugby, c'est resté un sport de niche. »

Un bilan compliqué
9 participations à la Coupe du monde.
1987 : 2 défaites, 1 victoire (Zimbabwe)
1991 : 2 défaites, 1 victoire (Fidji)
1995 : 3 défaites
1999 : 2 défaites, 1 victoire (USA)
2003 : 3 défaites, 1 victoire (Namibie)
2007 : 3 défaites, 1 victoire (Portugal)
2011 : 4 défaites
2015 : 3 défaites, 1 victoire (Canada)
2019 : Disqualifiée
2023 : 3 défaites (reste un match à disputer contre les Tonga)
Total : 6 victoires, 25 défaites
Une mêlée moins influente

Le journaliste évoque aussi la lente évolution des règles du rugby, qui n'ont pas aidé les Roumains, les privant de certains de leurs atouts. « La Roumanie était une nation très forte en mêlée, et avec la diminution de son importance, on lui a enlevé sa force traditionnelle », regrette-t-il ainsi.

Le scénario de la victoire contre les Bleus en 1990, qui, privés de cadres s'apprêtant à disputer la finale du championnat Agen - Racing, alignaient quand même quelques pointures, comme Blanco, Saint-André, Roumat ou Dintrans, en témoignait, comme le disait alors le capitaine roumain, Dumitras, dans les colonnes de L'Équipe : « La première mêlée a été la clé du match. Nous avons compris alors que nous étions les plus forts ».

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Les Roumains, ici face à l'Irlande, souffrent en mêlée sur cette édition. (N. Luttiau/L'Équipe)
Moins de « gaillards » qu'avant dans les campagnes roumaines

D'autres raisons structurelles ont miné le rugby roumain de l'intérieur, comme l'exode rural. « Les campagnes se sont vidées alors qu'elles étaient un vivier historique, rappelle Adam. Des jeunes forts, âpres, durs au mal... Pour eux, le rugby était un moyen de s'en sortir, ils avaient la rage. » Ces problèmes, pourtant, d'autres nations les ont rencontrés, pour les surmonter, en se structurant, jusqu'à maintenir un certain standing, peut-être loin de leurs succès de l'ère amateur, certes, mais assez pour ne pas être réduits au rang de simple sparring-partner et ne pas donner le sentiment de sombrer.

Après la défaite contre l'Afrique du Sud, mi-septembre à Bordeaux, Taylor Gontineac ne se voilait pas la face. « Je ne sais pas trop quoi dire... On ne s'attendait pas à prendre autant de points... Et on n'en a pas marqué, c'est problématique. C'est la Coupe du monde, tu ne veux pas baisser les bras, avoir honte, ça n'arrive qu'une seule fois dans la vie de la disputer. On a notre honneur, notre ego, même si ça ne s'est pas vu. » Le centre, né en France, est le fils de Romeo, actuel entraîneur d'Aurillac (Pro D2).

Son paternel a été international au tournant du professionnalisme, a disputé la Coupe du monde, et s'il est lui aussi passé par des défaites difficiles sur cette scène, comme le 8-90 contre l'Australie en 2003, il a connu les jours où la Roumanie pouvait encore rivaliser.

« On est un petit pays qui n'a pas pu se permettre d'investir autant dans le sport. Et l'écart s'est créé »

Taylor Gontineac, centre roumain

 
 
 

« Son équipe était redoutée... Mais quand vous me parlez de ça, le rugby venait de passer professionnel, recadre son fils. On est un petit pays qui n'a pas pu se permettre d'investir autant dans le sport. Et l'écart s'est créé. Quand on voit les progrès de l'Espagne ou du Portugal. Nous, on joue presque tous en Roumanie dans un championnat bien inférieur. Regardez le dernier Rugby Europe Championship (REC, sorte de Tournoi des six nations B). On bat la Pologne et la Belgique, mais le seul vrai test qu'on avait, au Portugal, on perd largement et ils prennent même le bonus offensif... Il faut revoir tout le plan ! »

C'est sans doute le plus inquiétant pour le rugby roumain. Cette dernière décennie, il s'est fait rattraper puis dépasser par des rivaux qu'il domptait sans peine jusqu'alors. Et 2018 n'a pas aidé : qualifiée pour la Coupe du monde japonaise sur le terrain, après des épisodes rocambolesques propres au nid de guêpes que constitue le REC, elle est rattrapée par ses propres magouilles. World Rugby découvre qu'elle a sélectionné un joueur tongien non éligible, et la disqualifie donc du Mondial 2019. Pour la première fois de son histoire, la Roumanie ne sera pas de la Coupe du monde.

 

Des défaites plus lourdes
Score moyen de la Roumanie en Coupe du monde
1987 : 20-43
1991 : 10-21
1995 : 5-32
1999 : 17-42
2003 : 16-48
2007 : 10-40
2011 : 11-42
2015 : 15-32
2023 : 3-81

« Ça a été un traumatisme, décrit Lièvremont, et c'est dans ce contexte que j'ai pris la sélection, en 2018. World Rugby a perdu confiance en la Roumanie, il fallait alors leur présenter un projet vertueux. »

L'ancien biarrot s'y attelle. « J'ai eu la chance de jouer avec des Balan, des Tonita, j'ai vu aussi des Tincu, mais j'ai remarqué qu'il y avait de moins en moins de joueurs roumains qui venaient en France prendre de l'expérience, qu'ils restaient en Roumanie. J'avais proposé à la Fédération de recréer des passerelles, parce que le potentiel humain est toujours là. C'est une nation de combattants, des personnes qui se donnent à fond sur le terrain et niveau gabarits, ils n'ont rien à envier à personne. Mais il y a un manque de formation. Dans le projet que j'avais écrit à World Rugby, il y avait aussi la mise en place de centres de formations. »

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Olivier Rieg (à gauche) et Thomas Lièvremont en 2018, lors d'une séance d'entraînement de la Roumanie dirigée par le second. (P. Marsaut/L'Équipe)

Lièvremont s'était même penché sur l'arbitrage, pour qu'il favorise un jeu plus dynamique et proche des standards internationaux dans un championnat qu'il estime du niveau « Nationale 1 », la troisième division française.

« Il y a une immense diaspora roumaine [...] il y aura de bons joueurs à trouver dans le futur »

Robert Adam, journaliste roumain

 
 
 

Lièvremont a aussi commencé à dénicher des joueurs d'origine roumaine nés et formés à l'étranger, un « recrutement » dont a profité le Portugal par exemple, sélectionnant de nombreux français aux racines lusitaniennes pour se renforcer. Il a alors approché Atila Septar, qui évoluait à Pau à l'époque. Sans succès.

La piste a été creusée par les sélectionneurs suivants, avec les arrivées, par exemple, de Gontineac, ou du talonneur Irimescu, né aux Etats-Unis. Theo Dan a même été sondé, mais s'il dispute bien ce Mondial, c'est avec... l'Angleterre, où ses parents se sont installés après avoir quitté la Roumanie. « Il y a une immense diaspora roumaine, et si tous ne sont pas les prochains Theo Dan, il y aura de bons joueurs à trouver dans le futur », insiste Adam, le journaliste.

Des mauvais choix de la Fédération

Ce projet sur le moyen terme que portait Lièvremont avait pour objectif d'afficher un visage présentable à la Coupe du monde 2023. Il s'est vite heurté aux désirs des dirigeants du rugby roumain. « Mon objectif, c'était de préparer une jeune génération, mais mon président (Alin Petrache), lui, voulait gagner... », résume sobrement l'ex-coach. Qui, constatant ce désaccord au lendemain d'une courte défaite sur l'Uruguay (20-27), a décidé de quitter son poste après quelques mois seulement, à l'automne 2018.

Le rugby roumain a alors continué à vivoter sur ses repères d'avant, ne se qualifiant pour le mondial français qu'à la faveur d'un nouveau coup de Trafalgar propre à la deuxième division européenne, qui a mené à la disqualification de l'Espagne. Jusqu'à la prise de conscience que doit constituer cette Coupe du monde cauchemar. « On a l'impression que la Coupe du monde nous surprend en plein chantier, constate Adam. C'est donc qu'on avait un plan qui a foiré ! »

Le sélectionneur actuel Eugen Apjok, n'a pris ses fonctions que début 2023. Il a commencé alors à lancer des jeunes, ce que prônait Lièvremont. Mais avec plus de quatre ans de retard. Que le rugby roumain paie très cher aujourd'hui, sous les yeux du monde entier. « Il ne faut pas désespérer !, implore Taylor Gontineac. Il faut savoir faire le dos rond et peut-être qu'on arrivera à sortir la tête de l'eau. »

 
 
 

 


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#2 TH69

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Posté 01 octobre 2023 - 19:52

Dans les années 70-80 on avait un match EDF-Roumanie chaque année et c'etait pas simple, peu d'essais

#3 Alex chocolatines

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Posté 01 octobre 2023 - 20:00

Dans les années 70-80 on avait un match EDF-Roumanie chaque année et c'etait pas simple, peu d'essais

Si on regarde bien ce qui se passe dans notre championnat c'est un peu la meme chose.

Rappelles toi les noms qui faisaient sensation à l'époque : Lourdes, Bagnères de Bigorre, Tarbes, Narbonne, Bézier, Montauban .... 



#4 Bon Chasseur

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Posté 01 octobre 2023 - 22:19

voilà tout est dit. Des victoires sur les premières cdm de l'époque amatrice, puis plus de victoire, voire une non-qualification. Pas les moyens d'investir dans le sport. Une mêlée forte à l'époque, du beurre aujourd'hui.



#5 el landeno

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Posté 02 octobre 2023 - 06:14

Dans les années 70-80 on avait un match EDF-Roumanie chaque année et c'etait pas simple, peu d'essais

la seule selection de Jacques Cristina si ma mémoire est bonne



#6 Arverne03

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Posté 25 octobre 2023 - 07:15

Dans les années 70-80 on avait un match EDF-Roumanie chaque année et c'etait pas simple, peu d'essais

 

Des matchs au couteau, avec peu d'écart et de gros combats d'avants.






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