Ces derniers jours, l’ambiance était tendue du côté de Toulon, adversaire de l'ASM, ce samedi (17 heures) au Michelin. En cause, des supporters frondeurs et anonymes réclamant la démission du président mécène du RCT, Bernard Lemaître.
Les eaux de la rade toulonnaise sont quelque peu troublées en ce moment. Dans les vagues tumultueuses du Top 14, le bateau RC Toulon parvient encore à flotter. Mais en ce début de saison, il ne ressemble pas exactement au navire de guerre qu’attendent les supporters varois.
La défaite concédée sur la pelouse de Perpignan a en effet fait grincer des dents dans les rues toulonnaises et dans les travées du Stade Mayol. Pas de la part des principaux groupes de supporters mais plutôt de quelques dissidents qui ont employé des méthodes jusqu’alors jamais vues sur la Rade.
"Nous voulons XV guerriers"
Dimanche soir face au Racing 92, des chants sont descendus des tribunes appelant à la démission du président du RCT, Bernard Lemaître. L’homme qui investit énormément de son temps et de sa fortune personnelle pour essayer de continuer à faire grandir le club au muguet.
Plus tôt dans la semaine, des autocollants revendicatifs apposés par des anonymes avaient fleuri dans la ville et aux abords du stade Mayol. "Nous voulons XV guerriers", pouvait-on lire.
Malgré le soulagement d’une victoire acquise à l’arraché (31-26) dimanche soir, Pierre Mignoni ne pouvait se taire face à ce début de fronde. Et c’est avec toute la sincérité qu’on lui connaît que le manager s’est exprimé. Pierre Mignoni n’a que très peu goûté les critiques visant le président Bernard Lemaître, c’est le moins que l’on puisse dire…
Le RCT, impeccable à domicile, pas assez performant à l’extérieur
"Taper sur le coach, c’est la règle du jeu, je n’ai aucun problème avec ça. En revanche, il faut arrêter de manquer de respect au président. Ce n’est pas que de l’argent, c’est beaucoup de santé et d’énergie. Ça mérite le respect, j’en suis sûr. On doit respecter Mourad Boudjellal pour ce qu’il a fait. On doit respecter aussi Bernard Lemaître."
Pour évoquer ce mécontentement né d’un "esprit toulonnais" perdu selon ces frondeurs, le manager a convié toutes les associations de supporters ainsi que les anonymes à une réunion d’échange qui se tenait ce jeudi soir.
"Les supporters font des sacrifices. Il y a des questionnements, des interrogations, sur l’équipe et le club. J’ai envie de parler à cœur ouvert sur divers sujets. Je veux qu’ils donnent leur envie. Je veux partager et donner des vraies infos. J’aimerais inviter les gens qui ont mis des stickers à Mayol. Je ne veux pas qu’on se dispute. Déjà, je ne vois pas où il y a le feu. Ces gens se permettent de faire ça dans ce stade. Felix-Mayol doit se retourner dans sa tombe. Personnellement, je n’ai jamais vu ça au club."
Ambiance, ambiance… Outre cette rencontre destinée à apaiser ce contexte tendu, seul un enchaînement de résultats positifs permettra de redonner une unité au RC Toulon.
Les années Boudjellal, marquées par l’empilement de stars et de titres, paraissent désormais bien lointaines. Et comme dans tous les grands clubs, le temps presse plus qu’ailleurs.
Impeccables à domicile, les hommes de la Rade se doivent maintenant de mieux s’exporter pour accrocher le top 6. Tout autre résultat en fin de saison et les braises reprendraient de plus belle.
Arnaud Clergue (LM - 17/11/23)