Lieu de vie (sportive) unique pour tous les joueurs et joueuses de l’ASM rugby, la future cité du rugby sera dans moins de 18 mois une nouvelle vitrine du club clermontois. En quittant son centre d’entraînement (CEP) actuel, adossé à la tribune Auvergne du stade Michelin, l’équipe professionnelle va rejoindre le complexe des Gravanches, là où l’ASM s’est toujours entraînée, jusqu’en 2001. Au passage, cela peut présager à nouveau une « sacralisation » du Michelin, que les joueurs ne fréquenteront alors que les jours de match.
L’idée de ce projet novateur a vu le jour il y a un peu plus d’un an, à la suite de l’apparition de plusieurs alertes sur l’économie du club et du rugby en général. Pour l’ASM, déficitaire de 7M€ en juin 2023 (et 2,5 un an plus tard), il s’agissait de se réinventer, de créer un nouvel élan, tant sportif qu’économique. Ainsi est né le concept du « One ASM », regroupant toutes les catégories (pros et féminines compris). Il ne manquait que l’habillage avec une infrastructure qui attire l’œil tout en étant hyperfonctionnelle.
Unir toutes les entités
« L’objectif de la cité du rugby est d’unir sous le même toit toutes les entités de l’ASM et de piloter, de manière homogène, toutes les équipes. Qu’il y ait une verticalité dans le fonctionnement, la façon aussi de jouer au rugby », a souligné ce lundi soir Jean-Claude Pats lors de la présentation du dossier. Un projet aujourd’hui finalisé avec la société Léon Grosse comme concepteur et AA Niort en qualité de cabinet d’architectes.

Vue générale de la cité du rugby, du futur bâtiment et des six terrains (et demi) dédiés. Document cabinet Architectes Associés Niort
L’ASM CA (les pros), l’ASM omnisports, l’ASM rugby féminin, l’organisme de formation et la fondation ASM Impulsion, voilà les cinq secteurs qui animeront ou serviront la cité du rugby au quotidien, dès la rentrée sportive 2026-2027. La construction, qui concerne essentiellement un bâtiment dédié à tous et sectorisé, devrait débuter dans les semaines à venir avec un planning serré pour une livraison en août 2026.
Alors que le club espère atteindre l’équilibre financier à la fin de cette saison, la cité du rugby doit permettre une mutualisation des moyens mis en œuvre. Elle doit, aussi, et surtout, redonner de l’attractivité à l’ASM dont les performances ne sont plus à la hauteur des années 2010. Le président Pats a rappelé que le dernier titre en Espoirs remontait à 2018, en Crabos à 2010… Quant aux pros, le Challenge européen (2019) et le second Brennus (2017) paraissent bien loin.
Innovante et séduisante, la future cité du rugby sera probablement un marqueur fort de l’ASM ; comme le furent, en leur temps, la tribune Édouard dédiée aux salons et réceptifs du stade Michelin et le centre d’entraînement et de perfectionnement, deux projets novateurs à leur époque.
« Ce projet a pour ambition de ramener toutes les catégories au plus haut niveau. Il est donc crucial et vital pour jouer à nouveau les premiers rôles », a insisté le dirigeant clermontois.
La cité du rugby en chiffres 19 M€
Le coût total de la cité du rugby s’élèvera à 19 M€. Son financement se fera par un emprunt de 9M€ contracté par l’ASM CA (47 % de l’opération).
La vente du terrain de l’actuel CEP (1 ha) à côté du stade Marcel-Michelin devrait rapporter 7M€ (37 %) selon les responsables de l’ASM ; les subventions devraient se monter à 3 M€ (14 %), dont 2,5 M€ déjà promis par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
63.000 m²
L’emprise au sol de la cité du rugby s’élèvera à 63.000 m². Elle comptera cinq terrains et demi dédiés aux entraînements : un en gazon hybride aux dimensions du Michelin, réservé aux pros ; un en gazon synthétique ; un demi en gazon synthétique qui devrait être couvert dans l’avenir ; trois en gazon naturel.
L’ensemble sera complété par un terrain d’honneur en gazon naturel réservé aux rencontres des Espoirs et des féminines qui sera doté d’une tribune dont la capacité sera comprise entre 250 et 700 places assises.
4.500 m² de locaux
Un nouveau bâtiment sortira de terre à côté des vestiaires et lieu de vie existants qui seront rafraîchis. Ce nouveau bâtiment s’étendra sur 4.500 m² sur deux niveaux.
Il comprendra deux centres de performances (salle de musculation, balnéo, salles médicales…) ; un dédié au groupe professionnel et un campus dédié aux féminines et aux Espoirs.
Trois vestiaires identiques ont été prévus et réservés aux pros, aux féminines et aux Espoirs. Deux autres vestiaires seront réservés aux staffs. L’ensemble sera complété par un espace restauration commun.
L’ensemble des personnels administratifs actuellement au Michelin (hormis le service événementiel) déménagera dans ce bâtiment dans des bureaux en open space. Un club house a aussi été prévu (1.000 m²). Les jeunes de l’école de rugby continueront d’aller dans les vestiaires déjà existants.
11 équipes
Onze équipes seront directement impactées par le projet :
- une équipe pro
- une équipe Espoirs masculine
- quatre équipes du pôle jeunes (U14-U18)
- quatre équipes féminines (Elite, Réserve, U18 et U15)
- une équipe Seven
Les huit équipes de l’école de rugby bénéficieront aussi du projet.
620 personnes concernées
620 personnes au moins seront concernées par le projet :
Pros : 35 joueurs et 20 personnes du staff sportif et médical.
Espoirs : 45 joueurs et 16 membres du staff.
Jeunes : 150 du pôle jeunes ; 200 licenciés à l’école de rugby et 20 membres du staff.
Féminines : 110 joueuses et 10 membres du staff.
Services administratifs : 25 personnes.