Théo Ntamak, frère de Romain et fils d'Émile
Il est une période que certains clubs de Top 14 redoutent particulièrement. Celle des doublons d’hiver. Ce moment où leurs meilleurs joueurs rejoignent les rangs du XV de France (notamment) pour disputer le Tournoi des VI Nations alors que le championnat bat son plein.
Le week-end dernier, le Racing 92 et l’Union Bordeaux-Bègles, parmi les principaux pourvoyeurs de Bleus, en ont fait les frais en s’inclinant à domicile face à deux formations réputées inférieures, Montpellier et Pau. Tout le contraire d’un Stade Toulousain sans pitié avec Oyonnax (61-34) et qui a décroché un 14e point sur les 15 mis en jeu depuis le début de cette période de trouble international. Mais alors quelle est la recette de l’actuel co-leader du Top 14 qui a encore été amputé cette semaine de onze éléments (*) pour préparer son voyage au stade Marcel-Michelin, dimanche (21 h 05) ?
De prime abord, on pourrait croire que le club aux 22 boucliers de Brennus s’appuie sur un effectif aux contours bien plus larges que la concurrence. Pas si évident, au regard des chiffres. Depuis le début de cet exercice 2023-2024, le Stade a ainsi fait appel à 47 éléments toutes compétitions confondues. L’ASM Clermont, sur la même période, en a utilisé 43.
En revanche, la structuration de ces deux effectifs et l’utilisation qui en est faite apparaissent bien différentes avec une place accordée aux jeunes plus significative en Haute-Garonne qu’en Basse-Auvergne. Il faut dire qu’Ugo Mola, le manager toulousain, peut s’appuyer sur un centre de formation performant depuis des années (encore tout récemment élu comme étant le meilleur de Top 14) et aux principes de jeu proches des pros.
Avec 20,93 Jiff de moyenne
Ainsi, cette saison, 14 joueurs de 23 ans et moins ont eu du temps de jeu à Toulouse contre 8 à Clermont. Surtout, ils sont 10 à cumuler plus de 160 minutes passées sur le terrain contre seulement 4 à l’ASM (Bibi Biziwu, Tixeront, Jauneau et Darricarrère).
Comme les saisons précédentes, la période du Tournoi est mise à profit pour leur permettre d’engranger de l’expérience au milieu d’éléments aguerris, mais aussi de les responsabiliser en fonction de leur vécu en équipe première. Contre Oyonnax, par exemple, aux côtés des Laulala, Arnold et Ahki, ils étaient 4 titulaires et 4 remplaçants de moins de 23 ans.
Certains sont intégrés aux rotations depuis plusieurs saisons, déjà, tels que Guillaume Cramont (23 ans, 633 minutes de temps de jeu cette saison toutes compétitions confondues), Ian Boubila (22 ans, 167 min) ou Joshua Brennan (22 ans, 397 min). D’autres ne le sont que depuis l’an dernier comme Joël Merkler (22 ans, 247 min), Clément Vergé (22 ans, 185 min), Théo Ntamack (21 ans, 400 min) et Paul Costes (20 ans, 470 min). Puis, il y a ceux qui découvrent le professionnalisme depuis l’été dernier à l’image de Mathis Castro Ferreira (20 ans, 195 min) ou de Kalvin Gourgues (18 ans, 9 min).
Une politique qui permet de couvrir toutes les lignes et d’aligner en moyenne en Top 14 depuis le début de la saison 20,93 Jiff (meilleur taux du championnat loin devant l’ASM avec 15,93, avant-dernier de la classe) sans que les résultats ne pâtissent de l’absence de leurs joueurs stars.
(*) Baille, Marchand, Mauvaka, Aldegheri, Cros, Roumat, Ramos, Lebel (même s’il a été libéré mercredi soir) avec le XV de France ; Dupont avec les Bleus à 7 ; Kinghorn avec l’Écosse et Capuozzo avec l’Italie.
Vincent Balmisse (La Montagne - 23/02/24)