Rien ne dit qu'ils ne mettent pas en place les combinaisons travaillées durant la semaine. On n'en sait rien. Je ne dis pas que Charrier est complètement responsable, simplement que, sur le papier, on a des 3/4 qui savent faire mieux que ce qu'ils montrent, et qui l'ont prouvé par le passé. Donc, difficile de savoir où se trouve la responsabilité - qui est de toute manière partagée.
la victoire contre l'Ulster en est la preuve. Mais l'impression est que dès que la pression monte (et la défense avec), on est en panique sur des automatismes. Je crois que dans la débâcle de l'UBB, le seul qui a tenté 2-3 fois une passe sur un pas, sans réfléchir 10 s, c'est PGS. La plupart de nos joueurs se rassurent en se jetant à terre, comme si un ruck permettait a minima de sécuriser la balle et de la conserver (ce qui n'est pas faux, le souci étant la sortie du ruck et le lancement de jeu qui va derrière).
Là dedans, je vois :
- un manque de gros talents dans l'animation offensive, d'un mec capable de prendre l'espace et d'organiser derrière lui (un 10 et ou un 12 qui jouent ensemble). Moala n'est pas dans ce registre. Ni Belleau, ni Urda.
- en revanche une ligne arrière qui n'est pas non plus de niveau pro D2; la vacuité de notre jeu n'est donc pas uniquement un problème de qualité individuelle, et je te rejoins là-dessus
- un manque de confiance collective
- un manque de leaders capables d'insuffler cette confiance et de faire les bons choix au cours du match. Là, je crois qu'on a quelques mecs, mais encore faut-il les faire émerger. Et surtouit on a des leaders devant, je pense, mais pas derrière. Urda n'étant plus légitime sur la qualité du jeu pour être un leader. Claquer la porte des vestiaires ne fait pas de toi un leader de jeu.
- je ne crois pas à l'incompétence de Charrier, pas plus qu'à celle de Sadourny avant lui. Les mecs bossent, savent ce qu'ils font, répètent des trucs à l'entraînement, mais ça ne se reproduit pas en match (y compris quand on n'est pas sous pression, ce qui est un peu emmerdant : mal jouer quand on subit ça se conçoit, mal jouer quand est avance, c'est plus emmerdant).
- point dur que celui du jeu au pied. Globalement on n'en a pas, ou très mauvais et toujours au bénéfice... de nos adversaires. On est obligés de tout jouer à la main. Et sans confiance, avec des défenses qui avancent en Top 14, on a tendance à toujours passer par le sol et à sécuriser.
- enfin, un discours global basé sur le combat et l'affrontement, qui peut aussi, à force d'être martelé depuis juillet, être celui qui prime : en match, on va privilégier l'affrontement, l'impact plus que l'évitement, le passage au sol plutôt que la passe. En gros, on a un jeu basé sur la conservation de balle prioritaire, pas sur la prise de risque, pourtant nécessaire pour déstabiliser des défenses hautes et rugueuses. Et plus on avance, plus la sécurisation prend le pas sur la prise de risque.