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les dérives du rugby


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67 réponses à ce sujet

#1 el landeno

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Posté 29 août 2024 - 06:20

Témoignage d'une mère de joueur du Top 14 qui raconte les dérives du rugby : « La casse psychologique est énorme » C'est un témoignage poignant. Important. Marie est la mère d'un éminent joueur du Top 14. Heurtée par les récents événements qui ont terni l'image du rugby français, elle nous a adressé une lettre ouverte. Elle alerte sur la réalité actuelle, bien réelle, de ce sport. Pour ne pas peser sur la carrière de son fils, elle a choisi l'anonymat.

Septembre, c'est le mois où l'on inscrit ses enfants au sport. Les Jeux Olympiques de Paris ont fait naître de la ferveur et de la joie avec la natation, le tennis de table ou le judo. Pour le rugby, c'est plus compliqué. Ce sport estampillé « valeurs » s'est distingué de manière sordide dans la rubrique faits divers cet été : un international (Melvyn Jaminet) balançant des propos racistes sur les réseaux sociaux et deux de ses coéquipiers (Oscar Jegou et Hugo Auradou) interpellés par la police argentine, accusés de viol avec violence en réunion. Au cours d'une conversation avec Marie (1), nous avons été frappés par la pertinence et la clairvoyance de ses propos. Sa prise de parole veut éclairer les esprits.
 
 
(1) Le prénom a été modifié.

« Heureusement qu'il y avait les gars du 7. Ils ont sauvé l'honneur du rugby. Les voir célébrer leur victoire en dansant, avec légèreté, ça faisait du bien. Parce que pour le reste, entre l'affaire Jaminet et celle de Jegou et Auradou, le rugby, c'est flippant. Ces derniers mois, il y a eu aussi des cas de violence conjugale, ne l'oublions pas.

Le point de départ, c'est quasiment toujours une forte alcoolisation. Le rugby est devenu une manufacture de violence et de frustration. J'écoute ce que me raconte mon fils. Le mal-être des joueurs est puissant. Ils ne savent pas comment évacuer la pression, pas comment se régénérer. Et on ne leur apprend pas ! Ils se jettent dans l'alcool, la drogue. La cocaïne est en passe de supplanter la bière dans les troisièmes mi-temps aujourd'hui. Elle améliore la clairvoyance. Elle est un anti douleur qui aide à repousser les limites, la fatigue. Ses traces s'effacent en quelques jours. Nos jeunes sont en danger.

« Mon fils a été broyé, il a vécu une dépression comme d'autres. Beaucoup n'osent pas se l'avouer. Et, surtout, personne ne veut le voir »

Marie, mère d'un joueur du Top 14

 
 
 
 
 

Chaque fait divers raconte un mal-être profond. Pourquoi fait-on du sport si ce n'est pour trouver un équilibre intérieur ? On demande aux joueurs de performer jusqu'à ce qu'ils cassent, physiquement ou psychiquement. Qui les accompagne dans la dimension mentale ? Le cerveau, les émotions, c'est quand même plus important que les grammes de protéines dans un shaker. Ces jeunes hommes sont soumis à d'extrêmes exigences de performance. Le rugby n'est plus un jeu pour eux.

Mon fils été broyé, il a vécu une dépression, comme d'autres. Beaucoup n'osent pas se l'avouer. Et, surtout, personne ne veut le voir. Ceux qui montreraient des signes alarmants ne sont pas dépistés. Nombre de coaches n'apprécient pas l'intercession d'un psy. Ce simple mot est mal vu, peu entendu, dans le rugby. Les managers n'aiment pas se sentir dépossédés, ils veulent avoir la mainmise sur le mental de "leurs" joueurs. Dans la mythologie du rugby, l'entraîneur est un chef de guerre. Un coach mental qui débarquerait dans un vestiaire pour dire à un joueur : "Tu t'en fous du résultat, prends du recul. Respire. Trouve du plaisir", il ne ferait pas long feu.

J'ai vu mon fils et ses copains évoluer depuis l'école de rugby. Aujourd'hui, ce sport ne tire pas les joueurs vers le haut. Devoir "être un guerrier" chaque week-end, c'est compliqué. C'est un processus émotionnel particulier. Une fois dans cette zone mentale, il faut pouvoir en sortir, revenir au quotidien. Les ecchymoses voyagent du corps à l'âme. Ces hommes jeunes n'ont jamais le temps du "retour sur soi". On leur enseigne la "rush defense", mais aucune "self-défense" salvatrice pour l'âme. Qui les guide ? Qui est porteur d'un état d'esprit ? Ils étouffent, ne parviennent plus à s'ouvrir au reste du monde. Restent dans leur bulle, font de plus en plus rarement des études. Le rugby d'aujourd'hui, c'est deux Prime Time, chaque semaine, sur Canal+. Tout ça monte à la tête et influe sur les ego.

Et puis s'ajoute à ça le poids des réseaux sociaux. Le téléphone est une addiction qui commence au réveil et se poursuit jusqu'à l'endormissement. En existe-t-il de pire ? On exige de nos joueurs qu'ils soient costauds, résistants, qu'ils performent dur et remettent ça la semaine suivante. Il leur faut être lisses avec la presse, ne jamais faire de vagues. Et puis sympas avec les supporters qui les insultent sur les réseaux sociaux. Que font-ils de leurs 20 ans ? Mon fils s'est déclenché un zona, est tombé en dépression. Il aime ce jeu depuis qu'il est enfant mais a été à deux doigts de mettre fin à sa carrière. Certains matins, il avait mal au bide avant l'entraînement. J'entends tellement d'histoires de joueurs pleines de noirceur.

« Chaque week-end, on a peur de la violence des chocs. Ce qu'ils appellent un match couperet, c'est notre réalité : nous, les mères, nous sommes coupées en deux »

Marie, mère d'un joueur du Top 14

 
 
 

Que sont devenus les coaches ? Ils ne sont plus des papas ou des éducateurs. Beaucoup sont devenus des chefs d'atelier, attachés à fabriquer de la performance et produire des plans de jeu. Plus vraiment des figures inspirantes. La casse psychologique est énorme. Beaucoup de joueurs vivent seuls. Plus que jamais ils auraient besoin d'humanité. Ils reçoivent leurs instructions par SMS, des menus diététiques ou leur "dress-code" du jour : "Tu prends ton costume. Rdv à l'événement partenaire. Il y aura 200 personnes. Faudra être bon."

Après un Championnat sous tension, on a envoyé de jeunes hommes en tournée d'été. L'intérêt sportif était nul. Le but d'une tournée est ailleurs, développer les êtres, les relations humaines. Aider à comprendre ce que signifie "faire équipe". Dans la nuit argentine, où étaient les hommes de quart pour guider nos matelots sur le pont ? Loin de tout, les digues ont lâché.

Être mère d'un joueur est devenu une souffrance, psychologique autant que physiologique. C'est notre chair qui souffre, qu'il gagne ou bien qu'il perde. Chaque week-end, on a peur de la violence des chocs. Ce qu'ils appellent un match couperet, c'est notre réalité : nous, les mères, nous sommes coupées en deux. On a peur pour leur colonne vertébrale, leurs genoux. Et surtout leur tête. Les commotions cérébrales sont devenues légion. Mon fils a eu un black-out de dix jours. Tout ce qu'on vit est un déchirement. Et pourtant il y avait pire. Je suis sans mots, j'aimerais témoigner mon amour à la maman de Medhi Narjissi (2). Mais je ne sais que lui dire. Le rugby lui a pris son fils. »

(2) Medhi Narjissi, jeune espoir du Stade Toulousain, a été emporté par une vague en Afrique du Sud, le 7 août, lors d'une tournée des U18 de l'équipe de France.

 


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#2 el landeno

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Posté 29 août 2024 - 06:53

« Un grand coup dans la gueule » : après un été dramatique, le rugby français veut du changement Florian Grill, René Bouscatel, Philippe Saint-André, Malik Hamadache, Didier Codorniou : cinq acteurs du rugby français témoignent sur un été où leur sport a plus fait parler en dehors des terrains que dessus.

 
Les trois questions
1/ Que se passe-t-il dans le rugby ?
2/ Qu'est devenu le rugby ?
3/ Que dire aux gens pour qu'ils continuent à suivre le rugby et à inscrire leurs enfants à ce sport ?
 
 
Florian Grill, président de la FFR

 

« Il y a des règles à respecter et on doit les resserrer »

Florian Grill

 
 
 

1/ « Je n'ai pas attendu les événements de l'été pour mettre les pieds dans le plat sur le fait qu'il y avait des problèmes d'alcool, de cocaïne, de violences sexuelles, de violences physiques et des propos racistes dans le rugby. Quand on a lancé en février avec la LNR (ligue nationale de rugby), le groupe de travail sur les addictions, c'est parce que l'on sentait que quelque chose dysfonctionnait. Mais ce n'est pas propre au rugby mais à la société dans son ensemble. »

2/ « Depuis un an et notre élection à la fédé, on a décidé de mettre fin au principe qui pouvait préexister consistant à mettre la poussière sous le tapis. Tout le monde doit aussi comprendre, et notamment le plus haut niveau, que porter le coq, incarner et représenter le rugby donne des droits et des devoirs. Il y a des règles à respecter et on doit les resserrer. Mais je ne veux pas que quelques cas dramatiques jettent un voile sombre sur tout le rugby. »

 
 

3/ « Le rugby a une vraie capacité à diffuser et apprendre des valeurs, les volontaires bénévoles dans les clubs y sont dédiés corps et âme et la réalité du rugby n'est pas les événements dramatiques de cet été. Je continue à penser que s'il y avait plus de rugby dans la société, la société se porterait mieux. »

René Bouscatel, président de la LNR

 

« Je suis inquiet pour le rugby comme je le suis actuellement pour la société en général.  »

René Bouscatel

 
 
 

1/ « Les affaires de cet été sont toutes de natures différentes. Je veux espérer que ce soit malheureusement la loi des séries même s'il y a quelques faits divers très ponctuels. Les joueurs de rugby, comme les autres sportifs, n'échappent pas à l'évolution de la société avec une banalisation de certaines pratiques et le refus de l'autorité. On doit essayer de mieux les maîtriser. On y travaille déjà dans le cadre du plan stratégique de la Ligue pour effectuer de la prévention des addictions et des risques psychosociaux mais aussi de l'accompagnement. »

2/ « Depuis toujours, on a essayé de former non seulement des joueurs mais aussi des hommes. C'est encore aujourd'hui plus nécessaire. Je suis inquiet pour le rugby comme je le suis actuellement pour la société en général. On doit avoir une réflexion encore plus approfondie sur les procédures. Il faut notamment trouver une nouvelle organisation pour les tournées de l'équipe de France. »

3/ « Malgré ces drames, le rugby reste une école de vie. Nous ne sommes pas devenus pour rien le deuxième sport le plus populaire en France. Ses valeurs de solidarité perdurent et sont respectées. »

Philippe Saint-André, ancien international (69 sélections) et ancien sélectionneur du XV de France (2012 à 2015)

 

« Une prise de conscience individuelle et collective est nécessaire. »

Philippe Saint-André

 
 
 

1/ « Ce que l'on vit dans le rugby s'explique en partie par l'évolution de la société, des moeurs, des réseaux sociaux. Dès qu'il y a un problème tout se sait. On doit encore davantage faire un travail de formation chez les jeunes sans avoir peur de sanctionner quand il y a des erreurs mais aussi gérer complètement différemment les troisièmes mi-temps. On ne peut plus se comporter comme avant. Le rugby va devoir se protéger comme le font d'autres sports professionnels, dont le football, depuis très longtemps. »

2/ « Nous avons pris un grand coup dans la gueule après toutes ces affaires. Une prise de conscience individuelle et collective est nécessaire. Ce n'est pas parce que tu es sportif de haut niveau que tu peux te permettre de faire n'importe quoi. On doit encore plus les encadrer. »

3/ « Ce qui s'est passé n'est pas acceptable mais ça reste des cas isolés. Le rugby apprend la vie en communauté, le respect de l'éducateur, des règles, de l'adversaire et de l'arbitre. Mais on ne doit pas se sentir intouchables comme on l'a peut-être cru à un moment. On doit se battre sur nos valeurs ancestrales qui ont fait notre différence et la force de ce sport. »

Malik Hamadache, président de Provale (syndicat des joueurs)

 

« Il faut trouver des solutions, même excessives, pour protéger les joueurs. »

Malik Hamadache

 
 
 

1/ « Il n'y a pas d'explication à l'inexplicable. Ces trois cas récents sont différents et ne peuvent pas être reliés les uns aux autres. Nous sommes peinés de voir que le rugby est stigmatisé. Mais aussi de voir que tout le travail effectué par Provale, Tech XV (syndicat des entraîneurs et éducateurs), la Ligue ou la Fédération est terni alors que de nombreuses actions positives ne sont malheureusement pas visibles. C'est dommage, d'autant plus que nous effectuons un gros travail de prévention pour éviter ça. »

2/ « Le rugby est différent, il progresse avec une forte médiatisation. Mais les valeurs qu'il véhicule n'ont pas changé. J'entends beaucoup parler d'abus d'alcool et de stupéfiants qu'on incombe à la 3e mi-temps. Mais il s'agit d'un problème sociétal, pas uniquement du rugby. Il faut trouver des solutions, même excessives, pour protéger les joueurs. »

3/ « Quoi de mieux que de voir l'équipe de France à 7 médaillée d'or aux Jeux Olympiques ? Quoi de mieux que de voir le Stade Toulousain faire le doublé (Championnat - Coupe d'Europe) ? Quoi de mieux que toutes ces émotions transmises grâce au rugby, quel que soit le niveau. Le rugby est un beau sport qui fédère et nous apprend la valeur de faire partie d'un collectif. »

Didier Codorniou, candidat à la présidence de la FFR

 

« Il y a une perte d'autorité au plus haut niveau. Il est temps de réagir. »

Didier Codorniou

 
 
 

1/ « Il y a une perte d'autorité au plus haut niveau. Il est temps de réagir. Les présidents de clubs amateurs, que j'ai rencontrés, m'ont fait part de grandes souffrances, de grandes difficultés. Ils n'ont pas d'interlocuteurs disponibles quand ils veulent entrer en contact avec la Fédé. »

2/ « Notre sport est montré du doigt, et sa crédibilité entamée par des tragédies, du désordre, des tensions. Il n'a pas perdu ses valeurs inimitables mais on s'aperçoit qu'elles sont fragiles. Par ailleurs, trop de normes et de complexité mettent en péril les bénévoles et leur implication. L'avènement du professionnalisme dans les années 90 a fait évoluer le rugby dans sa pratique, son fonctionnement et sa notoriété. Le rugby est aujourd'hui à deux vitesses et il faut décloisonner cela. »

3/ « Il ne faut pas jeter l'opprobre sur les licenciés, les bénévoles et les clubs car le rugby reste un vecteur important de socialisation et d'intégration. Mais nous allons restaurer la confiance, et instaurer davantage de discipline et d'autorité. »


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#3 el landeno

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Posté 29 août 2024 - 08:22

Finances, bénévoles, comportements des spectateurs : le rugby amateur connaît aussi la crise Six dirigeants de clubs de Régionale et de Fédérale racontent les difficultés auxquelles ils font face au sein des Championnats amateurs.

 

Si la Fédération française (FFR) et l'équipe de France sont actuellement traversées par le remous des « affaires » qui polluent leur été, le monde amateur connaît lui aussi des courants contraires. Interrogés sur leurs problématiques particulières, six dirigeants (présidents, secrétaires, entraîneurs) se sont livrés sans filtre.

 
 

Parmi les difficultés qu'ils rencontrent, nous en avons extrait quatre, les plus importantes aujourd'hui. À un peu plus de six semaines des élections fédérales, cet état des lieux a toute sa place dans le débat qui s'ouvre.

Des finances qui s'effilochent

Même amateur, le rugby ne peut vivre sans finances, ne serait-ce que pour assurer les déplacements des équipes, qui constituent la plus grosse ligne budgétaire. Le constat est résumé par un président de Régionale : « Nous sommes tous sur le fil. » Les partenaires économiques, sponsors et soutiens financiers, qui assurent parfois la moitié du budget d'un club amateur, n'investissent plus leur argent comme avant. « Nous sommes très dépendants du sponsoring privé et, depuis deux saisons, on sent qu'il est de plus en plus difficile de boucler notre budget », confirme Kévin Le Mentec, secrétaire d'Antony (Hauts-de-Seine, Fédérale 2).

« Nos partenaires sont inquiets de l'avenir et ont d'autres priorités que de sponsoriser un club », ajoute Frédéric Barthe, co-entraîneur de Gif-sur-Yvette (Essonne, Régionale 1). Pour Benoît Pensivy, président de Terrasson (Dordogne, Régionale 1) qui compte 300 licenciés, une école de rugby et trois salariés, « il serait intéressant de mettre en place une formation ciblée sur l'aspect financier, sur la façon d'obtenir des financements et de fédérer des sponsors. La FFR et les Ligues devraient innover dans ce domaine et proposer des solutions concrètes », afin d'aider les clubs en difficulté, dont le nombre augmente chaque saison.

 
 
La fuite des bénévoles

Président d'Orsay (Essonne, Régionale 1), Paul Tremsal regrette « la raréfaction du bénévolat ». Autres temps, autres moeurs, il semblerait que les profils charitables et désintéressés tels que nous les connaissions il y a vingt ans soient désormais une espèce en voie de disparition. « L'encadrement, c'est le nerf de la guerre, précise Noël Massebeuf, secrétaire général de Marseille Rugby Méditerranée (Bouches-du-Rhône, Fédérale 3), 700 licenciés du baby rugby aux vétérans. Aujourd'hui, la formation des éducateurs et des entraîneurs est remarquablement assurée. Mais cela implique aussi qu'il faille les rémunérer. Tout le monde a un diplôme et peu de gens souhaitent s'impliquer gratuitement. »

Tous les clubs amateurs ne peuvent assurer la rémunération de leurs encadrants. « Il y a, effectivement, un manque de bénévoles, et ce phénomène s'est amplifié, reconnaît Arnaud Tourtoulou, ancien directeur général du Racing 92, aujourd'hui entraîneur des féminines d'Évreux (Eure, Fédérale 2), plus grand club de Normandie avec 500 licenciés. Il nous manque environ 20 % de bénévoles, ne serait-ce que pour assurer les goûters, les repas, les réceptions d'avant et après match ; tout ce qui fait la vie du club. À cause de ce désengagement, il devient difficile de maintenir un accueil et une convivialité de qualité. »

Violence et addictions en hausse

Depuis quelques années, les dirigeants de clubs amateurs ont perçu un changement dans les comportements autour du terrain. « Quels que soient le niveau et les catégories, la violence s'est aggravée, en particulier l'agressivité des spectateurs et des parents de joueurs », note Noël Massebeuf. « La montée de racisme dans les tribunes », inquiète aussi Arnaud Tourtoulou.

Public de plus en plus violent mais aussi addiction des jeunes joueurs à l'alcool. « Ils s'adonnent à la boisson de plus en plus tôt, et de plus en plus », regrette Frédéric Barthe. Une tendance lourde difficile à endiguer dans la mesure où « les joueurs se réunissent ailleurs que dans l'enceinte du club : le club-house n'est plus le lieu de fête après les matches ».

L'impact de l'extra-sportif

Les propos racistes de Melvyn Jaminet, l'affaire Jégou-Auradou en Argentine et la disparition tragique de Medhi Narjissi ont donné du rugby professionnel une très mauvaise image. Impactent-elles les licenciés amateurs ? « Ça aura sûrement un impact négatif sur certains comportements d'ici deux ou trois mois, anticipe Frédéric Barthe. En effet, comment dire à nos joueurs de ne pas déraper pendant les troisièmes mi-temps quand on voit Melvyn Jaminet et d'autres internationaux le faire ? Nous sommes en permanence dans la prévention et peut-être pourra-t-on s'appuyer sur ces événements pour sensibiliser les joueurs... Mais j'ai quand même l'impression que les affaires de l'équipe de France sont très éloignées des préoccupations du rugby amateur. »

Pas d'impact direct, donc, dixit Kévin le Mentec : « Les joueurs en parlent un peu, les entraîneurs presque pas et les responsables administratifs des clubs pas du tout. » Point de vue partagé par Benoît Pensivy : « Ces événements touchent plus l'extérieur du rugby que l'intérieur. On en parle mais ça change rien à la vie du club, axée sur les problématiques concrètes de terrain. »


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#4 RCV06

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Posté 29 août 2024 - 08:25

Beaucoup de vieux comme moi ont vu arriver le rugby pro d'un mauvais œil. On s'attendait tous a ce qu il y ait des dérives, il suffisait de regarder comment ça se passe dans les autres sports pros.

Ce n était qu une question de temps, mais on rattrape notre retard sur les autres à vitesses grand V.

 

Après je vois toutes ces plaintes des joueurs, des familles. Mais je rappellerais que faire du rugby pro n 'est pas une obligation, si ça devient une souffrance permanente il est toujours possible d’arrêter les frais et de faire autre chose. C'est valable pour tous les boulots, il n y a pas que les sportifs qui souffrent au travail.


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#5 Codorplusàvie

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Posté 29 août 2024 - 08:47

Beaucoup de vieux comme moi ont vu arriver le rugby pro d'un mauvais il. On s'attendait tous a ce qu il y ait des dérives, il suffisait de regarder comment ça se passe dans les autres sports pros.
Ce n était qu une question de temps, mais on rattrape notre retard sur les autres à vitesses grand V.
 
Après je vois toutes ces plaintes des joueurs, des familles. Mais je rappellerais que faire du rugby pro n 'est pas une obligation, si ça devient une souffrance permanente il est toujours possible darrêter les frais et de faire autre chose. C'est valable pour tous les boulots, il n y a pas que les sportifs qui souffrent au travail.


Voilà qui est bien dit.
Merci.

#6 cetotomatos

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Posté 29 août 2024 - 09:04

Beaucoup de vieux comme moi ont vu arriver le rugby pro d'un mauvais il. On s'attendait tous a ce qu il y ait des dérives, il suffisait de regarder comment ça se passe dans les autres sports pros.
Ce n était qu une question de temps, mais on rattrape notre retard sur les autres à vitesses grand V.
 
Après je vois toutes ces plaintes des joueurs, des familles. Mais je rappellerais que faire du rugby pro n 'est pas une obligation, si ça devient une souffrance permanente il est toujours possible darrêter les frais et de faire autre chose. C'est valable pour tous les boulots, il n y a pas que les sportifs qui souffrent au travail.


Money money
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#7 Milian

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Posté 29 août 2024 - 09:04

C'est clair que j'aimerai pas que mon gosse soit rugbyman pro..
Et bon, je sais que j'ai une opinion très polémique mais le dopage a un double effet, en soit il leur permet de se protéger des coups et choc mais il augmente aussi leur violence... Or on ne muscle pas la tete et le cerveau pour le protéger....
Il faudrait pouvoir leur offrir plus de plages de récupérations mais je suis attaché au format top 14...
Le top 12 pourrait etre une solution avec suppression des barrages avec les 4 premier qualifiés ?
Mais bon, vu la concurence qu'il y a dans le championnat, ca serait difficilement explicable sportivement car aujourd'hui toutes les équipes ont leur place...

Le probleme de l'alcool et de la drogue est un probleme de société qui ne touche pas que le rugby mais toute la jeunesse en générale. Et ce depuis longtemps.



#8 Bad Zé

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Posté 29 août 2024 - 09:12

Codorniou a vraiment une tête de vainqueur d'élection à la FFR.
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#9 Buckaroo

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Posté 29 août 2024 - 09:20

Codorniou a vraiment une tête de vainqueur d'élection à la FFR.

Si tu lui demandes d'ouvrir grand la bouche, tout au fond de sa gorge, il parait que tu peux apercevoir la main de Laporte qui gesticule.


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#10 ELSAZOAM

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Posté 29 août 2024 - 09:32

Si tu lui demandes d'ouvrir grand la bouche, tout au fond de sa gorge, il parait que tu peux apercevoir la main de Laporte qui gesticule.

Si Codorniou dit des conneries, la main de Laporte lui pince la glotte...
Tout le cran réside dans la glotte !

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#11 frednirom

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Posté 29 août 2024 - 09:44

Pas besoin d’avoir un QI à trois chiffres pour savoir que la drogue c’est mal . C’est la bêtise qui pourri la vie de ces jeunes pas le rugby.

#12 InASMWeTrust

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Posté 29 août 2024 - 09:51

Si tu lui demandes d'ouvrir grand la bouche, tout au fond de sa gorge, il parait que tu peux apercevoir la main de Laporte qui gesticule.

La vraie question, si la main apparaît là, c'est par où est rentré le bras ? 


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#13 InASMWeTrust

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Posté 29 août 2024 - 10:19

Dérives qu'on trouve dans tous les sports pro. C'est lié avant tout à la pression du haut niveau, de la nécessité d'être et de rester dans les meilleurs, au risque de n'être plus personne. Et comme dans le reste de la société, être dans une élite et admettre qu'on va mal est très mal vu, car il faut se montrer infaillible. Et on a beau donner les bases éducatives, que ce soit la famille ou l'école de rugby-pôles jeunes, la pression est sans doute telle qu'elle submerge ces gamins. C'est triste, mais c'est une illustration de notre société où on croit ,pouvoir être un surhomme et ne peut avoir de failles. C'est notre responsabilité collective de déconsommer du rugby pro et de déconstruire ce modèle.



#14 ELSAZOAM

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Posté 29 août 2024 - 10:27

La vraie question, si la main apparaît là, c'est par où est rentré le bras ? 

Nanard a le bras long...

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#15 OliveR

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Posté 29 août 2024 - 10:43

C'est notre responsabilité collective de déconsommer du rugby pro et de déconstruire ce modèle.

À titre perso, ça fait plusieurs années que j'hésite à reprendre mon abonnement à l'ASM. Pas à cause des résultats en baisse, mais à cause de ce côté "marche ou crève" de plus en plus visible. Je me pose sans arrêt la question : est-ce que voir un jeu toujours plus rapide, toujours plus intense, mérite que des gars soient les victimes obligées de blessures graves, de commotions à répétition, qui font qu'ils deviendront "de sales vieux", voire pas vieux du tout  :crying: .

Certes, comme le dit fort justement RCV06 par ailleurs, il y a toujours la possibilité de dire stop et de faire autre chose, mais pour ça il faut avoir la tête bien faite et être bien entouré. Et accepter d'écouter les conseils qui dérangent, ce qui est rarement le cas quand on a 20 ans et du caractère (et ces gars-là en ont forcément).


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